Enfermé dans sa tour d‘ivoire, Laurent Gbagbo commet sa sixième erreur en s‘arc-boutant au pouvoir. Pire, en autorisant le 3 mars 2011 son armée à tuer à l’arme lourde sept femmes lors d‘une manifestation pacifique pro-Ouattara dans le quartier d‘Abobo à Abidjan. Et en faisant massacrer par ses troupes le 17 mars 2011 entre 25 et 30 civils, selon l‘ONUCI toujours à Abobo. Il avait fait l‘erreur de trop. La septième. Sans doute avait-t-il pris pour argent comptant, et c‘était sa huitième et dernière bévue, la déclaration faite trois mois plus tôt par Nicolas Sarkozy qui avait estimé que «l‟ancienne puissance n‟est pas la mieux placée» pour intervenir en Côte d‘Ivoire.
Et pour une fois, c‘était le «boulanger» qui se faisait rouler dans la farine par le chef de l‘Etat français. Qui avait fait déposer en compagnie du Nigeria une résolution au Conseil de sécurité: la fameuse résolution 1975 adoptée à l‘unanimité le 30 mars 2011 et qui autorise l‘ONUCI et la Force Licorne à neutraliser toutes les armes lourdes utilisées contre les civils par les Forces pro-Gbagbo. La suite, on la connaît. L‘ONUCI et la Force Licorne pilonnent la présidence de la République où se terraient depuis plusieurs jours Laurent Gbagbo et son épouse Simone entourés du carré de leurs derniers fidèles. Un déluge de feu qui ouvre la voie aux Forces républicaines d‘Alassane Ouattara, qui pénètrent dans la résidence présidentielle et arrêtent tout ce beau monde le 11 avril 2011.