Comme souligné plus haut, l’enjeu actuel de la microfinance demeure la capacité des ISFD d’atteindre la viabilité financière et de ne pas tourner le dos à sa clientèle traditionnelle. Plusieurs études empiriques démontrent qu’il est toujours possible pour une institution de servir les pauvres et être viable sur le plan financier(30).
Cependant, il ressort de certaines études que le ciblage des personnes à faible revenu entraine des contre-performances et cela handicape l’autosuffisance opérationnelle. Ces résultats contradictoires ne permettant pas toujours de valider l’hypothèse d’un lien univoque entre ces deux éléments sous étude.
Cette partie reprend non seulement les différents travaux sur le lien entre soutenabilité et le ciblage des pauvres (1) mais aussi les études sur les déterminants de l’autosuffisance pour les institutions ciblant les pauvres (2).
30 Toutefois il convient d’indiquer que la microfinance ne s’adresse pas aux plus démunis. Selon la Banque Mondiale, cette catégorie n’a pas besoin de services financiers, mais de services beaucoup plus élémentaires (nourriture, logement, soins, eau, électricité…), elle s’adresse à une catégorie, certes pauvre, mais dynamique. C’est-à-dire, exerçant déjà ou disposant des capacités managériales démontrées.
Page suivante : 5.1. Analyse empirique du lien « ciblage des pauvres et autosuffisance »(31)