Gbagbo, Moubarak et Kadhafi sont restés dans leurs pays. L‘ancien président égyptien, qui doit rendre compte devant la justice des crimes et détournements de deniers publics dont il est accusé, souffre de graves soucis de santé alors que ses fils sont emprisonnés. L‘état de santé de Ben Ali serait tout aussi grave alors que ses concitoyens réclament aussi que justice soit faite. Leur homologue ivoirien, qui a perdu l‘appétit, vient d‘être fixé sur son sort bien et Kadhafi, quand à lui, il a été tué dans son propre pays pendant qu‘il chercherait à prendre fuite.
Laurent Gbagbo, que l‘on croyait jusqu‘au-boutiste avait déclaré six jours avant son arrestation ne pas être un « kamikaze ». Enfermé avec ses enfants, sa mère et ses petits-enfants, il paraît inconcevable qu‘il l‘ait été. Une histoire de famille encore.
La longévité politique a-t-elle une fin ? A l‘a une des cas tunisien, égyptien, ivoirien et Libyen, le oui s‘impose. Le libyen Mouammar Kadhafi, qui vient de faire face à une opposition soutenue par la communauté internationale jusqu’à être tue, et Laurent Gbagbo qui avait résisté dans son bounker jusqu’à être capturé vivant auraient-ils rêvé d‘une boule de cristal ?
La pression des insurgés, représentés par le Conseil national de transition (CNT), est renforcée par la communauté internationale. Au nom de la protection des civils, une zone d‘exclusion aérienne a été mise en place et les avions de l‘OTAN, sous mandat des Nations unies, ne cessaient de bombarder les forces pro-Kadhafi jusqu’à les anéantir.
Comme en Côte d‘Ivoire, les insurgés libyens avaient bénéficié d‘un appui militaire extérieur alors que le Burkina Faso vivait des soubresauts comparables à ceux qu‘avaient connus la Tunisie et l‘Egypte. La fronde burkinabè demeurera populaire même si les militaires, notamment ceux de la Garde républicaine, auraient exprimé leur mécontentement avant de se rallier de nouveau au régime de Blaise Compaoré.
Page suivante : 5.11 La Cour pénale internationale vers un échec en Afrique