Ces sanctions internationales atteignent-elles leurs objectifs ? La plupart des observateurs répondent par la négative. Ils font remarquer que les pressions internationales aboutissent rarement à un changement de régime ou de politique, en dépit des souffrances qu‘elles infligent aux populations. Si l‘on s‘accorde à dire que les menaces de la communauté internationales ont contribué à chasser la junte militaire en Guinée du pouvoir, il s‘agit d‘un cas rare.
Les sanctions imposées à l‘Afrique du Sud du temps de l‘apartheid n‘ont que passagèrement atteint son économie, même si selon certains, elles ont joué un rôle dans l‘arrêt du régime de ségrégation raciale, au début des années 90. Maître de conférences à l‘Institut d‘études politiques de Paris, Marie-Hélène Labbé explique qu‘entre 1985 et 1989, c‘est-à-dire pendant la période des sanctions, le volume des échanges entre ce pays et l‘étranger a augmenté de 24,1% pour les exportations et de 26,2% pour les importations, tandis que l‘investissement atteignait 10,8 milliards de dollars.
En Libye également, une décennie de sanction n‘a pas ébranlé le pouvoir du colonel Kadhafi. C‘est de son proche chef que le Guide a décidé de revenir au sein de la communauté internationale, en livrant à la justice suisse certains de ses proches impliqués dans des attentats et en renonçant à développer des armes de destruction massive.