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6.1.2. Diversité au sein de la population de riz du Bénin

La diversité génétique désigne la variation des gènes et des génotypes entre espèces
(diversité interspécifique) et au sein de chaque espèce (diversité intra spécifique) et
correspond à la totalité de l’information génétique contenue dans les gènes de tous les
animaux, végétaux et micro-organismes qui habitent la terre (Abdelguerfi, 2003). Au sein
d’une espèce, la diversité permet l’adaptation au changement de l’environnement, du climat
ou des méthodes de culture ou à la présence de ravageurs et de maladies (Abdelguerfi, 2003).

Pour la présente étude, la méthode de classification numérique a permis d’obtenir à
partir de 147 écotypes de départ, 8 classes ou groupes homogènes qui sont hautement distincts
les uns des autres à un seuil de 1‰. Ce résultat permet de conclure qu’il existe une variation
au sein de la collection de riz du Bénin. Les résultats de cette classification numérique
révèlent que la 1ère classe constituée de 32 écotypes, contient le témoin Gambiaka Kokoun de
même que l’écotype ‘‘Gambiaka’’, collecté sous le code BEN11-126-A à Agbahoué
(commune de Savè). On peut de ce fait, supposer, sur la base de la similarité entre individus
d’une même classe, que cet écotype serait ou posséderait les caractéristiques agronomiques et
morphologiques du témoin Gambiaka Kokum. Les observations faites pour ces deux
écotypes sur le terrain durant la phase végétative permettent de confirmer cette supposition.

La 2ème classe qui regroupe 31 individus, contient les témoins BL 19 et NERICA-L-
19 ainsi que le contrôle NERICA-L-14. Au Bénin, les variétés NERICA de bas-fonds
produisent en moyenne 9,7 panicules par plant (Moukoumbi et al., 2011). Cette valeur est
similaire à la moyenne de la classe 2. Un tel résultat suggère que les écotypes du Bénin
appartenant au groupe 2 sont aussi performants du point de vue productivité comme les
NERICA de bas-fonds. Tel peut être le cas des écotypes des classes 3 et 4 qui regroupent
respectivement 17 et 40 individus, et contenant les contrôles WAB 631-1, IR 841, WAB 56-
104, INARIS 88 pour la classe 3 ; IR 64 pour la classe 4. Les écotypes du Bénin qui figurent
dans ces groupes auraient des caractéristiques similaires à celles des variétés améliorées.

Pour la classe 3, un écotype du Bénin appelé IR 841 par les paysans y est classée. Il s’agit de
l’écotype collecté sous le code BEN 11-3-A (annexe 2). Un tel résultat confirme la bonne
connaissance de la variété IR 841 par les riziculteurs du Bénin et s’explique par l’ampleur de
sa vulgarisation au Bénin de nos jours. En effet, la variété IR 841 est la variété la plus cultivée
au Bénin (Sanni et al., 2011).

Les variétés témoins et contrôles investiguées dans cette étude ne figurent pas dans les
classes 6 et 8. Les Ecotypes de ces classes présentent cependant des performances assez
remarquables. En effet, les écotypes de la classe 6 présentent le plus grand nombre de talles et
de panicules par plant dans la collection (respectivement 16 talles et 13 panicules en
moyenne) alors que les écotypes de la classe 8 sont les plus grands de taille (en moyenne
164,20 cm) et possèdent de longues feuilles simples et paniculaires (respectivement une
moyenne de 78,13 et 59,70 cm).

La classe 7 contient les contrôles CG 14 et TOG 5681 (annexe 2) ; on déduit alors que
c’est la classe qui regroupe les écotypes de l’espèce O. glaberrima. En effet, CG 14 et TOG
5681 sont deux variétés de l’espèce O. glaberrima qui ont été utilisées dans des croisements
interspécifiques en vue de la mise en valeur de leurs caractères intéressants (Sahrawat et Sika,
2002 ; Sahrawat, 2004 ; Tia, 2006 ; Moukoumbi et al, 2011). Cette dernière classe compte 6
écotypes dont l’appartenance à l’espèce O. glaberrima a été confirmée par les observations au
champ.

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