Le « miracle » économique ivoirien des années 60-70, fondé essentiellement sur une politique de développement agricole a montré ses limites face à la crise économique des années 80 due à la chute brutale des cours mondiaux du café et du cacao. Cette crise économique, à laquelle se sont ajoutées l‘explosion démographique(270) et la crise sociopolitique, a entraîné une sévère dégradation des conditions de vie des populations. La population vivant en deçà du seuil de pauvreté est passée respectivement de 10 % en 1985, à 32,3 % en 1993, puis 33,6 % en 1998, 38,4 % en 2002 et 48,9 % en 2008.
Depuis octobre 2008, la Côte d‘Ivoire a atteint le point de décision de l‘initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). C‘est une opportunité qui devrait permettre au pays de bénéficier d‘un allègement total de sa dette extérieure en vue d‘élargir les possibilités financières du pays d‘investir dans des services sociaux qui font gravement défaut, notamment dans la santé, l‘éducation et le développement rural. Mais l‘annulation effective de la dette ne sera pas automatique.
Elle nécessitera, entre autres, des réformes, en matière d‘assainissement du cadre macroéconomique, de gestion des finances publiques, de renforcement de la transparence et surtout des réformes sectorielles, permettant d‘amorcer une dynamique de croissance à même de soutenir la politique de lutte contre la pauvreté. Au regard du chemin déjà parcouru, jusqu‘à l‘atteinte du point de décision, il y a une lueur d‘espoir pour l‘avenir de l‘économie ivoirienne et partant pour les populations. La Côte d‘Ivoire est en passe d‘atteindre le point d‘achèvement.
270 La population ivoirienne est passée de 3 millions à 21 millions de 1960 à 2010
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