D’après Ibán Díaz, professeur de géographie à l’université centrale de Séville : “Il n’y a
pas de ghetto d’étrangers à Séville mais des points de localisation” (documentaire ODS,
2011). Les immigrés seraient localisés dans des zones plus ou moins précises de la ville. Ceci
peut se mesurer à l’échelle d’un district et d’un quartier. Pour connaître la concentration et
répartition de l’immigration à Séville, nous utiliserons principalement, dans cette sous partie et
la suivante, la recherche de Francisco Torres qui traite des questions de ségrégation et de
multiculturalité dans le district de la Macarena (2011)(6).
La répartition de la population dans les différents districts de la ville Séville dépend de
l’utilisation des chiffres et de la manière de traiter les résultats que ce soit de façon relative ou
absolue. Par exemple, “les quartiers du district Est de Séville, qui comptent de nombreux
étrangers en valeur absolue représentent un faible pourcentage en valeur relative (…) tout
comme Triana” (p.53), qui est un district central, situé sur la rive gauche du Guadalquivir,
face au centre ancien de Séville.
Pour le centre historique, ce serait le cas contraire, “une grande proportion de migrants mais
avec une faible valeur en terme absolu due à la faible densité de population intramuros”
(p.53). Aussi, comme nous l’indique la cartographie 1 ci-dessous, c’est une zone de forte
concentration d’immigrés de façon relative en comparaison avec le reste de la ville. Par
ailleurs, les districts de la Macarena et de Cerro-Amate connaissent également une forte
proportion d’immigrés. “A l’intérieur des districts où se trouvent la plus grande proportion de
migrants, la répartition des individus n’est pas homogène” (p.54). Ainsi, le quartier de La
Plata dans le district Cerro-Amate est celui qui a le plus fort taux d’immigrés, “de façon
absolue, ces individus représentent plus de 10% de la population totale” de cet espace en 2008
“suivi du quartier Los Pajaritos, avec 8%”.
Pour le district de la Macarena, c’est au niveau du quartier d’El Cerezo que se situe la majorité
des immigrés. En effet, environ 35% de la population de cet espace est d’origine étrangère,
suivi par les quartiers “de Doctor Marañón et El Rocío avec plus de 25% de la population,
puis ceux de Begoña et Villegas, avec plus de 15%”(p.54).
Ensuite, pour le district Casco Antiguo, la majorité des étrangers se trouve dans les quartiers
de San Bartolomé, Feria y Encarnación. Pour le district Sud, c’est dans le quartier de Polígono
Sur que se trouve le plus grand nombre d’étrangers.
Quant au district de Triana, il est constitué de trois quartiers de plus de 500 individus
immigrés, ce sont Triana Casco Antiguo, Triana Este et Triana Oeste. Pour le district de
Macarena Norte c’est dans les quartiers Pino Montano et San Jerónimo que se trouve la
majorité des immigrés de cette zone.
N’oublions pas les espaces récents d’urbanisation à l’Est de la ville près de l’aéroport, où se
trouve également un nombre non négligeable d’immigrés, comme c’est le cas pour le quartier
Polígono Aeropuerto. Ces subdivisions sont des “nouvelles” zones d’immigration dont
l’évolution et les transformations peuvent faire l’objet de nouvelles recherches.
Cartographie 1: Répartition de la population d’origine étrangère dans les différents districts de
Séville en 2008
Source: TORRES, El Distrito Macarena de Sevilla, Migraciones recientes y transformaciones urbanas sociales
2011, p.52.
La cartographie 1 montre le poids du district de la Macarena en termes d’habitants immigrés,
qui représentent entre 8 à 10% de la population totale du district (environ 7 000 personnes soit
près de 10% de la population totale de la ville). Le centre historique est lui aussi une zone
importante d’immigration, entre 6 à 8% de la population du district, alors que la moyenne de
la ville est de 5%. En raison d’un manque de données, nous ne pouvons pas révéler quel est le
quartier de Séville où se trouve le nombre le plus important d’immigrés. Cependant, nous
reviendrons sur les quartiers de la Macarena dont nous possédons les chiffres.
6 Pour chaque citation émanent de cette étude nous ajouterons entre parenthèses la page de l’ouvrage d’où est
extrait chaque commentaire. Dans le cas de références d’auteurs différents, nous ajouterons le nom ainsi que
l’année de publication de la recherche citée.