Déménager, changer de lieu de vie est de plus en plus banal, particulièrement en
Occident. Cela est dû à différents facteurs (sociaux, naturels ou encore économiques) et
implique des conséquences dans les transformations urbaines.
– Facteurs économiques : accès à la propriété individuelle
Durant les années 1990, suite à une amélioration des conditions de vie des populations
de classe modeste, ces quartiers d’habitat collectif se sont ”vidés”. C’est notamment le cas du
district de la Macarena (où se situe le quartier El Cerezo) qui a perdu 4,5% de sa population
entre 2000 et 2009 (UCA, 2010). En effet, les habitants qui sont partis, ont déménagé vers
d’autres communes de l’aire périurbaine (ex: Ajarafe) à la recherche d’une meilleure qualité de
vie, laissant des logements vides. “Une partie importante de la population autochtone semble
partir vivre vers des municipalités proches de Séville. Il y a différentes possibilités de départs
(…) comme celles de la promotion sociale et le déplacement vers un logement de meilleure
qualité” (TORRES, 2011, p.78). Par ailleurs, les départs sont également dus à la dégradation
de ces logements collectifs. En dernier lieu, suite à l’arrivée de migrants durant la seconde
vague migratoire, les propriétaires de ces habitats ont trouvé le moyen de les revaloriser par
des prix attractifs (MIRET, b/ 2009). Tout ceci a induit un intérêt économique (faible coût des
loyers) pour certaines populations modestes, comme peuvent l’être de nombreux immigrés
particulièrement touchés par le chômage.
– Les immigrés : nouveaux locataires
Ainsi, ces habitats ont été très convoités par les personnes immigrées à la recherche de
loyers bon marché et proches des centres-villes. Mais les quartiers où se trouvent ces habitats
collectifs “bons marchés” sont des zones dévalorisées où l’arrivée de populations modestes
accentue le processus de ségrégation. Ce sont des espaces où bien souvent, nous retrouvons de
forts taux de concentration de populations immigrées. La carte de Séville ci-dessous, est issue
d’une enquête sur les quartiers défavorisés d’Andalousie de 2008(10). Elle montre en rouge les
zones très défavorisées, notamment le quartier de notre étude : El Cerezo situé dans le district
de la Macarena, mais également d’autres quartiers multiculturels tels que Torre Blanca,
Palmilla et Poligono Sur.
Cartographie 2: Localisation des zones défavorisées dans la ville de Séville.
Source :EGEA JIMENEZ, Carmen, NIETO CALMAESTRA, Jose Antonio, DOMINGUEZ CLEMENTE, Javier, GONZALES REGO, René A. 2008, p.239
Comme nous venons de le voir précédemment, nombre de ces quartiers dits “très
défavorisés” et “défavorisés” sont des lieux de concentration urbaine de certains groupes
d’immigrés (Poligono Norte, la Palmilla, los Pajaros, Torre Blanca, la Plata, etc.). Ces
quartiers souvent “délaissés” intéressent les politiques publiques de la ville aussi bien
concernant les “nouveaux” habitants et leur insertion dans la ville, qu’au niveau de la
rénovation urbaine.
10 Projet de recherche ayant pour titre Vulnerabilidad del tejido social de los barrios desfavorecidos de
Andalucia, Analisis y potencialidades. Financé par la Junta d’Andalousie et le centre d’étude Andalou.
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