L’arrondissement de la Macarena (comprenant 25 quartiers dont : El Cerezo, Begoña,
El Rocio, etc.) est un des onze districts de Séville. Il fût principalement habité par des ouvriers
dans les années 1960-70. Il est proche du centre ville et enregistre des loyers peu élevés
(FERNANDEZ SALINA, 2007). De surcroît, d’après une enquête de l’Université de Cadiz
(UCA, 2010), il comprend 11,7% d’immigrés en 2009, alors que la moyenne de la ville est
inférieure à 5%. Dans ce district, les communautés les plus représentées sont les Boliviens
(1763 personnes) puis les Equatoriens (1383) et les Marocains (785). Dans la même recherche
de l’Université de Cadiz, il est spécifié que ces étrangers travaillent principalement dans le
domaine de la construction, de l’hôtellerie et des services domestiques.
Malgré l’arrivée de nombreux immigrés, le district de la Macarena a perdu 4,5% de sa
population entre 2000 et 2008. La population immigrée du district quant à elle, a augmenté de
plus de 6% entre 2006 et 2009. Cela nous indique une évolution rapide impliquant des
changements sociaux et spatiaux dans cet espace (commerces ethniques, regroupement de
nouveaux groupes ethniques dans les lieux publics, etc.). « Le migrant international apparaît
comme un acteur urbain original et producteur de nouvelles dynamiques économiques et
sociales » (SIMON, 2008 p.87). C’est durant cette période que dans ces quartiers, les
commerces ethniques (commerces de proximité) se sont multipliés, répondant ainsi aux
besoins de ces populations (MIRET, a/ 2009). Suite aux changements de population, nous
assistons à des écarts intergénérationnels entre les personnes arrivées à la création de ces
logements et qui ne sont jamais partis et les nouveaux arrivants, majoritairement jeunes
(UCA, 2010). C’est pourquoi, l’implantation nouvelle d’une population étrangère a modifié le
paysage de ces quartiers comme à El Cerezo. D’ailleurs, selon Fernandez Salinas (2009 cité
dans UCA, 2010), cela a contribué à rendre visible des conflits entre générations : « La
plupart des problèmes de cohabitation ne sont pas dus aux différences culturelles, mais à ce
que les immigrants sont plus jeunes et utilisent de façon dynamique l’espace public tout
comme les jeunes d’ici, ce qui génère des problèmes de cohabitation avec la population
autochtone vieillissante ».
La cartographie 4 situe le district de la Macarena, au Nord du centre ancien de Séville. La
seconde représente, quant à elle, les onze districts de la ville. Ces cartes nous permettent de
situer les différents districts de Séville ainsi que les quartiers de celui de la Macarena. Tout au
long de cette étude, elles permettront de repérer les zones citées pour illustrer nos propos.
Cartographie 4 : Noms des districts de Séville et des quartiers de la Macarena
Suite à l’augmentation récente du nombre d’immigrés dans le district de la Macarena, il
apparaît comme un espace de concentration récente de l’immigration. C’est principalement
pour cela qu’il nous est apparu comme un espace de grand intérêt au cours de nos recherches
pour illustrer notre thématique qui porte comme vous le savez, sur la ségrégation et la
multiculturalité. Ce district est révélateur des changements sociaux et urbains qui sont le
produit de l’arrivée de nouveaux voisins à intégrer : les immigrés.