Plusieurs groupes d’intérêt peuvent être identifiés (figure 24).
Le STTR de Alenquer n’est pas très impliqué dans la question du lait et ne défend pas les intérêts des producteurs familiaux de lait. Pourtant les producteurs du « ramal Bom Jardim » qui sont presque tous classés comme agriculteurs familiaux n’ont pas les moyens d’exprimer et de défendre leurs positions et leurs revendications. Quelques voix s’expriment chez ces producteurs qui revendiquent un prix du lait qui leur permette de vivre de leur activité décemment.
Les producteurs du km 15 sont ceux qui sont proches de l’agro-industrie et qui y livrent leur lait. Une grande partie de ces producteurs sont coopérateurs et donc très liés à la direction de la coopérative qui les représente. La plupart de ces éleveurs sont associés au Syndicat des Producteurs Ruraux (défendant davantage la cause des grands propriétaires).
La Banque d’Amazonie a eu un rôle important dans le montage de la filière lait. En effet, elle a concédé de nombreux crédits pour la production de lait et a financé l’agro-industrie. Cependant, elle considère que la filière n’a pas décollé comme elle aurait pu. Elle refuse maintenant de financer un fonds de roulement pour la coopérative, considérant que celle-ci n’est pas assez bien gérée pour pouvoir assumer ce nouveau crédit. Elle s’est un peu désolidarisée de l’action de l’Emater.
L’Emater est très critiquée pour son absence de suivi, d’appui et de conseil aux bénéficiaires des crédits qui n’exploitent finalement pas les capacités de production de lait des vaches.
L’Emater et le secrétariat municipal de l’agriculture se rencontrent dans les CMDRS qui se réunissent tous les deux mois. Cependant, la question du lait n’y est pas prioritaire, car considérée pas le secrétaire de l’agriculture comme concernant des producteurs déjà structurés et pas les plus défavorisés. Pourtant, l’APL lait a été choisi comme axe stratégique du développement de la municipalité.
Un blocage important existe par rapport au prix du lait et pourtant, comme il a été montré plus haut, un consensus sur ce prix entre la direction de la coopérative et les représentants des producteurs de lait qui ne livrent pas à la coopérative, serait bénéfique pour tous. La médiation des pouvoirs publics doit assurer dans ce cas la pertinence technique des engagements.
Il n’existe pas encore d’espace de discussion permettant le développement de la filière. Le CMDRS qui pourrait jouer ce rôle, ne l’a jusqu’à maintenant pas fait. Ce conseil regroupe en réalité principalement le secrétaire municipal de l’agriculture, l’Emater et des présidents de communautés, mais ils ne représentent qu’une part très limitée des communautés et ne constituent pas de réelles forces de propositions. Beaucoup d’acteurs importants ne participent pas ou peu au CMDRS comme le STTR, la BASA, la Coopecuagri,…. Ainsi, il est fondamental de renforcer le CMDRS pour qu’il intègre les acteurs locaux réels pouvant donner une impulsion au développement de la municipalité. Ce conseil pourrait alors constituer un espace de discussion sur l’APL lait. Il serait cependant nécessaire, au-delà des membres désignés du CMDRS, de convier d’autres acteurs sur des sujets spécifiques.
Figure 24: Arrangement institutionnel du l’APL lait (source : auteur)
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