L’infection à Helicobacter pylori est l’une des infections les plus répandues dans le monde, près de la moitié de la population mondiale est porteuse de la bactérie. Toutefois, la prévalence varie de 20 à 90% selon les pays, l’infection étant plus fréquente dans les pays en voie de développement. (Leclerc, 2006) (Figure n°2)
Figure n°2 : Prévalence de l’infection à Helicobacter pylori dans le monde*
L’infection survient généralement pendant l’enfance. La réaction immunitaire qui s’en suit détermine probablement l’évolution de l’infection au cours du temps. (Raymond et al.,2005). En effet, plusieurs études tendent à montrer qu’un individu a très peu de risques d’être infecté après l’âge de 10 ans. (Mitchell et Megraud, 2002)
Le seul réservoir significatif de Helicobacter pylori est l’estomac humain, bien que la bactérie soit retrouvée chez le chat domestique et certains primates. (Ferrand, 2009)
Les facteurs de risque de l’acquisition de l’infection par Helicobacter pylori sont fréquemment liés à la pauvreté. Ils comprennent la promiscuité, le manque d’hygiène, le partage de lits pendant l’enfance et le faible niveau d’éducation des parents. En outre, des facteurs comportementaux propres à certaines sociétés, tel que la pré-mastication des aliments par la mère, semblent également jouer un rôle significatif.
De nombreuses études épidémiologiques suggèrent une transmission de personne à personne par voie féco-orale ou plus vraisemblablement par voie oro-orale.
Le fait que la promiscuité soit un facteur de risque d’acquisition de l’infection, plaide en faveur d’une transmission de personne à personne et les études concernant l’influence de la pré-mastication des aliments suggèrent une transmission oro-orale.
Le risque pour un enfant d’être infecté augmente de façon significative avec le nombre de personnes infectées dans la famille. Il dépend en priorité de l’infection de la mère suivie de celle du père et de la place des enfants dans la fratrie. Ceci montre l’importance de la transmission intrafamiliale. Il a été en effet prouvé, par des techniques de biologie moléculaire de séquençage de gènes, que des souches identiques circulaient chez les différents membres d’une même famille, parents et fratrie. (Raymond et al., 2005)
L’une des conséquences les plus inattendues de cette transmission intrafamiliale est la possibilité de retracer les grandes migrations humaines à partir de l’Afrique de l’Est en étudiant la diversité génétique des souches de H.pylori. Ainsi, ces résultats montrent la co-évolution de la bactérie avec l’Homme depuis plus de 58 000 ans. (Ferrand, 2009)
* : http://www.nature.com/onc/journal/v23/n38/fig_tab/1207726f7.html#figure-title