La désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi arides et subhumides sèches suite à divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines.(1)
Elle est selon l’expression de François RAMADE, le terme ultime de la dégradation des écosystèmes terrestres(2)
Cette définition permet de comprend que le phénomène incriminé est relatif à une certaine catégorie de terres dont il faut donner la spécificité et mettre en exergue les facteurs qui engendrent ledit phénomène notamment les activités humaines et les variations climatiques.
Le désert, en effet, dont le maximum d’extension se situe au niveau des tropiques, succède aux savanes sans transition nette. Il se caractérise par des précipitations réduites inférieures à 200 mm par an et un degré d’aridité d’autant plus élevé que les pluies y sont rares et irrégulières.
Le couvert végétal éremophile(3) y est discontinu, représenté par des plantes vivaces, ligneuses, xérophytes et des thérophytes à période végétative très brève. Les parties souterraines des végétaux sont extrêmement développées, adaptation en rapport avec les conditions climatiques qui caractérisent le biotope désertique(4)
Les activités humaines, à savoir, la déforestation, le surpâturage, la sylviculture et l’agriculture abusive constituent des facteurs majeures d’altération voire de destruction des sols par divers mécanismes physico-chimiques ou par l’érosion.
La variation climatique s’explique par l’accroissement et la fréquence des sécheresses (5).
La désertification découle initialement et de façon inéluctable d’une aridification (6) du climat, laquelle en représente la principale cause.
Il est bien connu que dans les zones à climat semi aride existe une grande variabilité naturelle du régime des précipitations.
Les décennies 1960 et 1970 ont été marquées par une succession et une sévérité inouïes des périodes de sécheresses.
C’est ainsi que depuis le début des années 1960, il a été enregistré un accroissement spectaculaire des périodes de sécheresse.
Cette situation n’a épargné aucune partie du globe. L’Amérique et surtout l’Afrique y ont payé de lourds tributs.
La désertification était devenue désormais un problème mondial qui nécessite des actions urgentes de la communauté internationale.
La convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a été adoptée le 17 Juin 1994 à Paris.
Elle a fait des recommandations et a pris des dispositions pour encourager et soutenir les actions régionales et sous régionales voire locales. C’est ce qui explique la rédaction des annexes régionales.
La convention dans ce cadre, a accordé une attention particulière « PRIORITE » à l’Afrique en son article 7.
Conformément aux recommandations de la convention, chaque région du globe après ratification, a initié des actions pour la mise en œuvre de la convention.
La région Afrique n’était pas en reste. Des actions ont été menées tant sur le plan régional que sous régional notamment au niveau de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Après treize ans de mise en œuvre de ladite convention, une question se pose : quel bilan peut-on faire de la lutte contre la désertification dans l’espace UEMOA?
La réponse à cette question suscite un questionnement.
Quelles sont les recommandations de la convention ?
Quelles sont les raisons d’une annexe pour l’Afrique ?
Quel est le contenu de l’annexe régional Afrique ?
Quels sont les moyens de mise en œuvre de la convention ?
Quelles sont les mesures prises par la partie Afrique dans le cadre de la mise en œuvre de la convention ?
Quelles sont les actions menées par exemple, par la commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dans le cadre de la mise en œuvre de la convention au niveau sous régional ?
Quels sont les résultats obtenus et quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Ce questionnement justifie le choix de notre thème que voici :
LA MISE EN ŒUVRE DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION DANS L’ESPACE UEMOA
Pour examiner ce sujet, nous avons retenu trois axes de réflexions.
La Présentation de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (1ère Partie)
La mise en œuvre de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (2ème Partie)
Les approches de solutions (3ème Partie)
1 Article 1. a) Convention sur la désertification, Nations Unies, Sommet Planète Terre, Rio de Janeiro (Brésil) 14 Juin 1992,
2 Eléments d’Ecologie, Ecologie appliquée, François RAMADE, Donud, Paris 6ème édition 2005, p.531
3 L’étude du phénomène de la désertification a donné naissance à une science, L’Erémologie, terme proposé par Georges HEUSSE en 1978 à Génève, pour la science interdisciplinaire des déserts et qui vient du mot grec eremos qui signifie désert, Voir M.KAMTO, Droit de l’environnement en Afrique Edicef, 1996, P.219
4 Eléments d’Ecologie, Ecologie Fondamentale, François RAMADE, Donud, Paris 3ème édition 2003, p.578
5 Occurrence en un lieu donné d’un déficit pluviométrique temporaire ou permanente. In Eléments d’Ecologie, Ecologie appliquée, François RAMADE, Donud, Paris 6ème édition 2005, p.533
6 Il désigne les conséquences de la répétition de périodes de sécheresse qui se traduisent par une diminution de la fréquence et/ou de l’intensité des périodes de précipitations in Eléments d’Ecologie, Ecologie appliquée, François RAMADE, Donud, Paris 6ème édition 2005, p.533