Les décennies 1970 et 1980 ont été marquées par une série de périodes de sécheresses sévères. Cette extraordinaire succession et gravité des sécheresses a eu des conséquences fâcheuses tant sur les hommes que sur les paysages notamment sur le sol et la végétation.
En effet, cette succession de périodes de dures sécheresses a eu pour répercussion écologique, la dégradation des sols et l’avancée des déserts.
La communauté internationale a vite pris conscience des menaces qui pèsent désormais sur l’humanité.
Cette prise de conscience a suscité des réactions tant au niveau local qu’international.
Les nombreuses dispositions et mesures initiées dans le but de trouver des solutions appropriées au problème de la désertification ont abouti à l’adoption le 17 Juin 1994 du cadre juridique international dans lequel doit se mener la lutte contre la désertification : la convention des nations unies sur la lutte contre la désertification.
Cet instrument juridique a fait des recommandations à l’endroit des pays affectés touchant à leurs responsabilités dans la lutte contre le fléau.
Dans cette rubrique, les pays riches ont désormais à charge d’aider dans le cadre de la coopération internationale, les pays victimes de la sécheresse.
L’innovation de cette convention réside dans la priorité accordée au continent Africain dangereusement touché par le fléau sur le plan écologique, social et économique.
La priorité fait au «cas Afrique » met davantage l’accent sur la responsabilité de cette dernière dans la mise en place de mécanisme de lutte contre la désertification.
L’Afrique ne s’était pas fait prier. Elle a renforcé (51) les actions qu’elle menait seule face au phénomène de la désertification.
En effet, conformément aux recommandations des articles 7 et 11 de la convention, la sous région Afrique de l’Ouest a mis en place le programme d’action sous régional (PASR-AO).
Le Etats eux aussi ont élaboré leur programme d’action national(PAN)
Il est important de souligner que dans le cadre de la lutte contre la désertification, le contient Africain en général et la région Afrique de l’Ouest en particulier a profité des tentatives de regroupement et d’intégration existant dans la sous région.
Ainsi, l’union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dans le cadre de la lutte contre la désertification a aussi initié des actions.
L’action de l’UEMOA dan ce domaine, s’inscrit dans le cadre global de la mise en œuvre de la convention dans la sous région, l’UEMOA étant une organisation intergouvernementale.
La mise en œuvre du PASR-AO ne s’est pas fait sans difficultés.
En effet, à côté des réalisations faites à travers la mise en œuvre du PASR-AO, l’union a été confrontée à des difficultés d’ordre institutionnel et organisationnel, financier et politique.
A ces problèmes qui inhibent les nombreux efforts de l’union, il a été fait des approches de solutions qui tournent autour de la redynamisation des mécanismes de mise en ouvre de la convention et au développement des communautés des zones affectées ou à risques.
Face à ces approches de solutions, des inquiétudes persistent.
Etant donné que la mobilisation des ressources et le renforcement de l’économie des pays touchés ne dépendent pas seulement de ceux-ci, peut-on espérer que la question de la désertification serait réglée après la mise en application de ces approches de solutions ?
Quand les pays développés honoreront ils leur engagement pris vis à vis des pays en voie de développement en Septembre 2000 ?(52)
D’aucuns demanderont quand l’Afrique se prendra- t – elle réellement en charge pour faire face à ses problèmes de développement ?(53)
Pendant ce temps la sécheresse continue ses ravages sur le terrain.
51 En effet, l’OUA à travers le plan d’action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique de 1980 et le Programme du Caire pour la coopération inter Africaine du 18 Décembre 1985, avait essayé de mettre en place une politique commune dans le domaine de l’environnement. in Les conventions régionales sur la conservation de a nature et des ressource naturelles en Afrique et leur mise en œuvre, Maurice KAMTO ; in Cours N°9.2 DICE-Limoges, Droit international de l’environnement dans le reste du monde, S. DOUMBE BILLE
52 La diplomatie non gouvernementale, Henri ROUILLE D’ORFEUIL, Enjeux Planète, 2006 ^p.93
53 L’Afrique doit cesser de chercher des boucs émissaires à sa pauvreté pour faire face à son développement. Les cas de mauvaises gestions et des attentats à la démocratie ne sont pas le fait de colons.