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CONCLUSION

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La somme de ce long travail a consisté en une succession d’étapes interdépendantes chronologiquement les unes aux autres : définition du sujet, de l’hypothèse et de la problématique, lectures sur le sujet, mise en place des enquêtes, réalisation, analyse et retranscription des travaux de terrain, nouvelle problématique définie en fonction des résultats d’enquête, solution envisagée, complément de lectures sur le sujet, élaboration d’un plan puis application et rédaction regroupant toutes ces données en un seul document cohérent, stucturé et innovant.

J’ai choisi de traiter de ce sujet car cela faisait longtemps que je souhaitais me pencher plus sérieusement sur la question des étudiants étrangers en France, qui représentent une proportion non négligeable de la masse estudiantine car les derniers chiffres ont parlé de 300.000 inscriptions à la rentrée 2012, soit plus de 12% du total des étudiants inscrits en enseignement supérieur cette année(21). J’ai personnellement senti cette augmentation de leur présence dans les cours pendant cette année universitaire de reprise d’études avec 8 étudiants étrangers sur 25 dans la classe, alors que lors de mes années de licence et de master 1, il y en avait peut-être un ou deux par classe. La nécessité de mieux comprendre leurs besoins, leurs difficultés s’est accrue pour savoir pourquoi ils étaient ici et pour féliciter leur courage et leur audace. Il me semblait donc important de concevoir un projet autour de ce public parfois à part, incompris et peu respecté par rapport aux épreuves qu’ils ont dû traverser pour arriver à étudier en langue étrangère dans un pays étranger, dans des cursus exigeants.

Il m’a paru inévitable d’essayer de trouver un moyen de les aider dans leur réussite car quelque soit la situation de départ, un soutien est toujours le bienvenu. Ayant moi-même vécu différentes expériences professionnelles et personnelles à l’étranger, il parait toujours agréable d’être accompagné lors de la préparation d’un séjour à l’étranger et d’être reçu dans de bonnes conditions à l’arrivée, et ce quelqu’en soit les motifs. Ainsi, c’est avec joie que j’ai appris en lisant le Français dans le Monde il y a un an et demi que le Français sur Objectif Universitaire avait été « officialisé » et que le monde universitaire et éditorial allait se pencher plus sérieusement sur la question. De plus, j’enseignais à cette époque dans deux centres de langues parisiens dont la majorité des étudiants se destinaient à entrer en enseignement supérieur à la rentrée suivante, mais à ma grande surprise les programmes de formation consistaient en un enseignement du FLE, avec une perspective culturelle orientée sur la découverte de la ville de Paris et le mode de vie, sans que rien n’aborde la condition de vie étudiante en France. Ayant soulevé le problème auprès de mes responsables pédagogiques, ils m’ont expliqué que cela n’était pas de leur ressort et que la mise en place de formations en FOU étaient trop coûteuses en temps et en argent. J’ai donc individuellement élaboré des petits ateliers pour travailler davantage les techniques universitaires, l’explication du fonctionnement du système etc… Ainsi, une idée latente de créer un centre de langues proposant des formations contextualisantes a ressurgi et j’ai décidé de reprendre mes études en Master 2 « Didactique des langues et ingénierie de formation » afin de mieux maitriser le domaine avant de me lancer dans la mise en place d’une structure accueillant des étudiants étrangers.

Mais une nouvelle dimension inattendue est venue s’ajouter à ma formation universitaire lorsque j’ai été acceptée pour un poste de stagiaire en conception multimédia. Je n’avais jusqu’à présent jamais vraiment été confrontée à l’enseignement avec les TIC, ni même à la conception pédagogique sur plateforme internet. J’ai alors découvert tout un nouvel environnement qui permet de réaliser à peu près tout ce qu’on veut, dans la limite de la technologie, sans avoir de contact réel avec l’étudiant qui reçoit l’information. Très perturbante au départ, je me suis habituée à la distanciation humaine dans l’enseignement et ai abordé une stratégie de transmission très différente.

Je tiens à préciser que les cours du premier semestre ont été très utiles pour intégrer ce nouveau rôle. C’est donc la conjonction de tous ces événements qui m’a amenée à décider d’élaborer une solution didactique en FOU avec un dispositif multimédia pour mon travail de fin d’études en master 2.

Bien évidemment, cela n’est qu’un projet dans un cadre précis, et il pourrait y avoir de nombreuses solutions didactiques à offrir au vu de la problématique. J’ai décidé de conceptualiser une solution hybride avec un dispositif accompagnateur, et non évaluateur, car le but n’est pas de certifier d’un niveau ou de prouver que tel étudiant a telle compétence et pas une autre, mais plutôt d’offrir un accès préparatoire à un parcours qui sera, de toutes façons, exigeant et évaluateur. Je suis bien consciente également des limites de ce dispositif. Tout d’abord, il aborde la problématique du FOU de manière transversale et non spécialisée. Ainsi, les genres de discours ne sont pas adaptés à un étudiant qui va étudier les mathématiques ou les Beaux-arts. J’ai essayé de rester dans cette logique car j’ai pris conscience lors de mon stage professionnel qu’un projet de conception multimédia ne pouvait malheureusement pas s’adresser qu’à une infime proportion de la population, sinon le coût et le temps de son développement ne sont pas rentables. Ensuite, la mise en place sur le terrain du dispositif suppose que le centre de langues soit équipé d’une salle multimédia et ait un tuteur formé à l’utilisation de la plateforme, ce qui, encore une fois, engendre des coûts supplémentaires pas toujours supportables pour un centre de langues. Enfin, cette solution intérésserait les utilisateurs à condition qu’ils aient déjà pris conscience des futurs enjeux de leur formation en enseignement supérieur en français.

La nouvelle donne du profil des étudiants, des technologies au service de l’enseignement, des habitudes d’apprentissage et de la mobilité internationale laisse envisager des jours prometteurs à des formations de plus en plus spécialisées en langue étrangère. Cela entrainera une adaptation nécessaire des formes d’enseignement/apprentissage des langues étrangères et risque de faire couler à nouveau beaucoup d’encre. Reste à saisir les opportunités professionnelles en adéquation avec les demandes de formation.

21 Source France Inter, reportage dans le journal du matin (08/09/2012)

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