Nous allons faire une présentation générale des différentes notions relatives au projet, à l’investissement et aux institutions de micro finances.
I. DEFINITION DES CONCEPTS
I.1. LE PROJET
I.1.1. Définition d’un projet
Le projet désigne « ce que l’on a l’intention de faire » (21). Le projet existe lorsqu’il y a un ensemble complexe d’opérations orientés vers un objectif précis, connu et réalisé dans le temps et dans l’espace avec un certain nombre des ressources.
En effet, le projet est alors défini par le petit robert comme « un ensemble d’actions mises en œuvre pour atteindre un but précis, afin de répondre à un besoin spécifique » (22). Par ailleurs, le projet est défini comme « tout investissement au cours de l’analyse économique, il est un apanage des entités économiques à la fois à l’échelle micro et macroéconomique et concerne toute décision d’affectation des moyens rares présents à un usage dont les retombés sont attendus dans le futur » (23).
Pour cet auteur, qu’il soit public ou privé, le projet demeure une renonciation au présent, un investissement dont la rentabilité doit être avérée pour l’agent initiateur. L’essentiel sera de mesurer donc ses impacts sur les revenus microéconomiques de l’agent à travers l’analyse financière ou chiffrer ses effets sur le bien-être collectif par le biais de l’analyse économique afin de décider son lancement ou de sa faisabilité dans un environnement donné le terme « projet » fait l’objet d’une utilisation fréquente des ressources.
Un projet c’est « un ensemble d’actions mises en œuvre pour atteindre un but précis, afin de répondre à un besoin spécifique » (24). Selon Thierry PICQ, le projet est un ensemble des moyens mis en œuvre de façon coordonnée dans le but d’atteindre un objectif financier et/ou économique fixé au préalable (25).
Pour F-X Simon et TRABELSI, le projet se définit comme un engagement irréversible qui vise à répondre à un besoin exprimé ou à résoudre une problématique explicitée qui nécessite le concours et l’intégration d’une grande diversité des contributions (26). Ce projet correspond à une idée qui a germé dans l’esprit d’un ou plusieurs promoteurs dans le but de solutionner un problème clairement identifié.
I.1.2. Typologie des projets
Nous allons retenir deux types de projets :
A. Un projet d’investissement :
Il se caractérise par :
– Un ensemble de décisions portant sur un élément principal (matériel, équipement) et des éléments secondaires (transport, installation, formation, frais de mise en œuvre, etc.)
– Il doit être analysable dans sa globalité et isolement. On doit pouvoir cerner ces activités ou processus concernés, correspondant à une opération économiquement cohérente concourant à un objectif commun.
A.1. Classification des projets d’investissement
Partant des caractéristiques énoncées ci-haut, nous pouvons classer les projets d’investissement d’après les critères ci-après :
A.1.1. Classification par finalité
C’est le classement le plus courant. Il peut être présenté de diverses manières. Cependant, suivant la nature des biens ou services produite, nous pouvons citer :
– Les projets de production des biens matériels : Ils sont constitués par des projets agricoles, projets miniers, projets industriels, etc. ils sont ceux-là qui s’intéressent à la production des biens réels, physiquement palpables ou tangibles.
– Projets de production des services : Sont des projets consacrés à la production des produits immatériels, c’est-à-dire intangibles. Ce sont les projets de transport, projet de messagerie financière, projet de télécommunication, projet de construction, etc.
A.1.2. Classification par rapport au temps
Qui sépare la mise en œuvre des moyens pour l’obtention des résultats. Dans ce classement de projet, on retrouve :
– Les projets de production immédiate. Nous avons : les projets industriels et les projets de production différée (tels que le projet de reboisement, le projet de construction d’un barrage) etc.
– Les projets supposant un important investissement : Ceux-ci nécessitent une forte intensité capitalistique, une longue durée de vie et d’amortissement, les projets impliquant un investissement moderne (avec un amortissement rapide).
A.1.3. Classification par rapport à la complexité
Soit au niveau de la mise en œuvre, soit au niveau des résultats. Dans cette catégorie, nous pouvons citer :
– Les projets ponctuels : par exemple : les projets industriels et les projets de mise en valeur régionale.
– Les projets de réseau de routes de desserte (mise en œuvre simple, résultats complexes).
Selon Catherine LEGER (27), nous avons aussi des projets :
– Les projets « push » : Les projets correspondant à un concept nouveau de produit ou service, innovant, pour lequel il n’existe pas des concurrents directs et peu ou pas des concurrents indirects. Comme par exemple : les projets de haute technologie (projet de montage de véhicule à Bukavu)
– Le projet « pull » : Un projet est dit « pull » s’il est fréquent ou classique ou encore s’il est déjà réalisé dans une zone donnée. Il concerne la majorité de production des biens et/ou services. C’est un concept produit ou service déjà sur un marché donné : les concurrents directs et indirects réalisent et se partagent le marché.
B. Les projets de développement
Ces projets ont pour finalité : le développement social des communautés. Les projets de développement ne cherchent pas à la longue la rentabilité financière comme les projets d’investissement ; mais ils cherchent à améliorer les conditions de vie de la population, l’adaptation de nouvelles techniques (agricoles, d’élevage, de drainage, etc.) et très souvent il n’y a pas de taux de remboursement du capital investi (emprunté).
I.1.3. Les phases d’avant-projet
L’initiative ou l’idée d’un projet d’investissement se découpe en 3 phases (28):
– La phase préparatoire : Cette phase permet de prendre conscience du projet, puis d’évaluer son objet pour s’assurer que sa mise en œuvre est pertinente et qu’il entre dans la stratégie de l’entreprise. Cette phase, généralement qualifiée d’avant-projet, doit se conclure par la mise au point des documents formalisant le projet et indiquant les conditions du déroulement du projet.
– La phase de réalisation : Il s’agit de la phase opérationnelle de création du projet. Elle est menée par la maîtrise d’œuvre en relation avec le maître d’ouvrage (initiateur du projet). Cette phase commence par la réception de cahier des charges et se clôture par la livraison du projet. Avant de se lancer dans la réalisation du projet, il est nécessaire de prendre le temps de découper le projet en tâches, afin de planifier l’exécution de ces tâches et de définir les ressources à mobiliser.
– Les phases de réception : Il s’agit de la mise en production des bines et services proprement dits : c’est-à-dire s’assurer que le projet est conforme aux attentes des utilisateurs (consommateurs) et fait en sorte que son utilisation et sa réalisation se déroulent correctement. Elle vise la conformité du projet vis-à-vis de la demande formulée dans le dossier de conception générale.
I.1.4. Etapes d’élaboration d’un projet d’investissement
L’élaboration d’un projet d’investissement passe par les étapes principales suivantes :
a) Identification du projet
C’est la première étape d’élaboration d’un projet. Elle est basée sur la connaissance des besoins à satisfaire. Comme l’affirme Catherine LEGER, c’est l’étape initiale au cours de laquelle sont définis les principaux objectifs économiques et sociaux à poursuivre et sont identifiées, les différentes options alternatives pour les atteindre.
b) La phase de préparation
Cette deuxième étape a pour objet essentiel d’étudier plus précisément les options identifiées lors de l’étape précédente. Une fois les objectifs exprimés, le projet entre dans une phase délicate qui exige la participation active de l’initiateur du projet. A cette étape, le projet doit englober l’ensemble des éléments techniques, institutionnels, économiques et financiers nécessaires à la réalisation des objectifs du projet.
c) La phase de décision et réalisation d’équipement d’investissement
La mise en œuvre du projet commence logiquement par la phase d’investissement au cours de laquelle sont mises en place les infrastructures et les achats nécessaires à leur fonctionnement. Les experts sont amenés à réaliser pour leurs investissements, des études techniques à partir duquel vont établir le devis précis et détaillé.
d) Evaluation du projet
Le but ici est de s’assurer que le projet est techniquement valable, qu’il a une rentabilité économique et le cas échéant financière suffisamment élevée.
e) Exécution
C’est l’affectation des ressources à bon escient. Donc, elle suppose un pilotage du projet en tenant compte des objectifs lui assignés et aux résultats escomptés.
I.1.5. Cycle de vie d’un projet d’investissement
Le cycle de vie d’un projet est tout simplement la collection des diverses phases d’un projet qui prend naissance dans l’émergence d’un besoin chez les demandeurs et, si tout va bien, il se termine après livraison du produit et/ou service. A cet effet, les phases suivantes couronnent le cycle de vie d’un projet d’investissement (29):
a) La phase d’identification ou conceptualisation
Durant cette phase, l’initiateur du projet et son équipe décrivent brièvement le projet de développement un plan résumé du projet qui décrit et clarifie les concepts de base, la demande pour le projet, les objectifs précités, l’élaboration des moyens à mettre en œuvre, la manière de lancer une première recherche de financement possible. Les contraintes à respecter et les stratégies de réalisation. A cette phase, une estimation préliminaire est réalisé et une vue générale du travail à exécuter est fait. L’identification du projet étudie également l’environnement interne et externe auquel il sera soumis.
De manière générale, c’est au cours de cette phase qu’est réalisée l’étude de faisabilité d’un projet, une étude qui permet de préciser si les conditions de viabilité du projet existent tant du point de vue technique, économique que financier.
b) La phase de développement ou la définition
Cette phase permet de préciser les données fournies à l’étape précédente notamment celle concernant la conception générale du projet et l’évaluation des moyens à mettre en œuvre. C’est au cours de cette phase que l’équipe du projet dirigée toujours par son promoteur, développe les idées conçues à la phase précédente, avec un plan plus détaillé du projet, une analyse solide de faisabilité définie de façon précise à cette étape. Le planning détaillé du projet est établi en termes de durée, échéance, ressources et coûts, les politiques et procédures de gestion sont également définies à ce stade. Les deux phases évoquées ci-dessus constituent la problématique même de notre travail pour la raison simple que nous nous sommes fixés la tâche de procéder à une analyse plus ou moins détaillée de la faisabilité du projet d’implantation d’une institution de micro finance dans le territoire de Fizi précisément à Baraka.
L’étude détaillée de ces deux étapes fera l’objet de deux chapitres restants.
c) La phase d’implantation ou de réalisation
Au cours de cette phase, l’équipe du projet est en train de réaliser le travail requis sur une base d’un échantillon des coûts définis et un établissement des rapports d’activités à tous les échelons et au promoteur du projet.
d) La phase finale ou clôture
A cette phase, tout le travail est complet, l’initiateur met le projet à la disposition des bénéficiaires (consommateurs). Il ressort de ce qui précède que les deux phases à savoir, la phase d’identification et celle de développement se basent sur la planification technique et elles sont qualifiées de faisabilité du projet, tandis que les deux dernières (celle de réalisation et celle de clôture) s’orientent vers la réalisation du projet (de la rentabilité) et sont appelées : les phases d’acquisition du projet. De ce fait, notre étude tiendra compte non seulement du service à offrir et du marché, mais également des aspects juridiques, de la fiscalité, des équipements à utiliser, du personnel, du financement et de l’analyse financière et économique de cet investissement.
e) Evaluation du projet
L’évaluation est une fonction qui consiste à apporter une appréciation aussi systématique et objective que possible sur un projet en cours ou achevé. C’est un programme ou un ensemble de lignes d’actions en termes de conception, mise en œuvre et résultat. Il s’agit de déterminer à chaque niveau la pertinence des objectifs, leur degré de réalisation, l’efficience, l’efficacité et l’impact et la viabilité des opérations (30).
L’objectif de l’évaluation est donc de réorienter le projet ou de tirer leçon de son évolution pour le projet et les programmations futures à faire. Une évaluation doit donc conduire à une décision de continuer, de rectifier ou d’arrêter le projet. En tenant compte de toutes ces phases, le cycle du projet d’investissement se présente donc comme un processus générant de décisions et des documents. Tout projet d’investissement se caractérise par son cycle de vie qui prend naissance de l’émergence du désir ou des besoins des demandeurs et se termine par la livraison à ces derniers d’un produit ou services (par exemple : le transfert d’argent) satisfaction ses besoins. Le cycle de vie du projet est un processus qui part donc de la genèse de l’idée du projet jusqu’à sa fermeture.
I.2. LA RENTABILITE
La rentabilité d’un investissement, il convient de comparer le montant dépensé pour l’investissement à l’ensemble des flux positifs générés par cet investissement. En d’autres termes, la rentabilité constitue, avec l’équilibre financier, une composante majeure de la gestion de l’entreprise. Bien que cette notion recouvre plusieurs aspects, c’est bien souvent autour de sa mesure que se cristallise le débat concernant la viabilité et le futur de la société. Il existe plusieurs indicateurs de la société des entreprises : c’est ainsi que l’on parle de rentabilité commerciale, économique, financière et même social, etc. Mais au-delà de ces différents concepts, il ne fait aucun doute pour personne qu’une entreprise déficitaire n’est pas rentable et que sa survie à long terme est en jeu. C’est ainsi donc, la rentabilité exprime une certaine capacité à générer des bénéfices et à se développer.
I.2.1. La rentabilité commerciale
La rentabilité commerciale est un indicateur de l’entreprise qui mesure le rapport entre le Résultat net et le chiffre d’affaire. Son ratio est alors :
Rté commerciale= (Résultat Net (RN))/(Chiffre d’affaire(CA)) (31)
I.2.2. La rentabilité économique
La rentabilité économique c’est un indicateur qui intéresse beaucoup plus les investisseurs et mesure le rapport entre les résultats net et l’actif économique de l’entreprise.
Alors son ratio est :
Rté économique= (Résultat net (RN))/(Actif économique(AE))
I.2.3. La rentabilité financière
La rentabilité financière est le premier indicateur qui intéresse les gestionnaires et exprime l’accroissement de richesses d’une entreprise au cours d’un exercice (32). Son ratio est :
Rté financière= (résultat à affecter(RAA))/(Fonds popres (FP))
La rentabilité financière peut s’exprimer en plusieurs ratios :
EN/FP=RN/CA×CA/AE×AE/FP
Comme l’actif économique (AE) est égal à la somme des fonds propres et des dettes (D), cette équation peut se réécrire de la façon suivante :
R=MC (1+L)
Dans laquelle,
M : est le taux de marge nette (RN/CA),
C: représente le taux de rotation des actifs économiques et
L : le levier financier, c’est-à-dire le ratio dette sur fonds propres (D⁄FP).
M : reflète la rentabilité commerciale de l’entreprise
L : exprime sa politique (de financement) d’endettement de son activité.
Cette relation montre qu’une entreprise ayant un taux de rotation des actifs élevés pourra avoir une rentabilité financière importante malgré un taux de marge faible.
I.3. INVESTISSEMENT
I.3.1. Définition
L’investissement se définit comme l’acquisition des biens concrets à un coût actuel en vue d’en disposer des recettes futures (33). Il se définit encore comme une dépense d’argent ou d’autres ressources qui crée un flux continu des bénéfices et services futurs (34).
Ainsi, l’investissement dans sa nature économique renvoie bien à ces trois notions claires qui sont :
– Le coût lié au projet
– La durée car investir engage une entreprise pour de nombreuses années
– Et les risques inhérents à tout investissement
L’investissement peut être alors appréhendé par deux éléments :
1°) L’acquisition des moyens de production ou de commercialisation dont la durée de vie est supérieure au cycle d’exploitation
2°) La recherche caractérisée par une dépense en vue des résultats futurs (maintien ou développement du chiffre d’affaire) (35).
I.3.2. Objectif de l’investissement
L’investissement ou la formation brute du capital fixe (FBCF), selon la comptabilité nationale, est répertoriée à plusieurs niveaux :
– Au niveau des entreprises : C’est la valeur des biens durables acquis par les unités de production des biens et services pour être utilisés pendant au moins un an dans le processus de production.
– Au niveau des ménages : La FBCF des ménages dans le cadre de leurs activités domestiques ne concerne que l’acquisition ou la production pour leur propre compte des logements, santé, de nourriture et autres charges des ménages.
– Au niveau des entrepreneurs individuels : la FBCF des ménages en tant qu’entrepreneurs est comptée dans des entreprises comme la contribution à l’activité productive.
I.3.3. Caractéristiques des investissements
L’investissement peut être qualifié de productif parce qu’il renvoie :
– A l’idée qu’il s’agit d’un investissement de nature directement productive ;
– A l’idée de l’efficacité de son rendement : La valeur cumulée des biens et des satisfactions obtenues est supérieure voire très supérieure au coût investi (36)
– Non directement productif (voire improprement qualifié d’improductif) : Il concerne des biens et services d’utilités publiques telles que les écoles, hospitalisation, etc.
– A l’idée matérielle : Il se traduit par la création d’un bien (actif réel : Un bien de production)
– L’immatériel : Il concerne des services tels que : Service de transfert d’argent, l’information, la recherche et développement, l’innovation, le marketing, la publicité susceptibles d’apporter un développement futur.
– Financier : Il doit considérer comme à part compte tenue de ce que sa finalité est de rechercher une contrepartie, un gain financier (plus-value) plus ou moins à long terme.
– Stratégique : Lorsqu’il est jugé essentiel pour la survie ou l’avenir de l’investisseur.
I.3.4. Typologie des investissements
1) Selon leur nature comptable (37)
¤ Les investissements corporels : A cette catégorie nous avons :
– Les actifs immobilisés (industriels ou commerciaux) : Usines, entrepôts, machines, matériels roulants, matériels et mobiliers de bureau, etc.)
– Actifs circulants : Investissement en stocks
¤ Les investissements incorporels : Sont constitués par :
– Les actifs immobilisés : Fonds de commerce (brevet, marque, etc.)
– Les charges : Formation, publicité et marketing, études de recherche personnelle, etc.
¤ Les investissements financiers : Ils se constituent par :
– Les actifs immobilisés : Prêts à long terme, tires de participation, créances rattachées à des participations, etc.
– Actifs circulants : Prêts à court terme renouvelable.
2) Selon leur objectif :
C’est le classement des investissements qui correspond aux modes d’affectation des ressources les plus pertinentes et plus particulièrement dans l’industrie.
¤ Les investissements productifs : Ils comprennent
– Les investissements de remplacement ou de renouvellement
– Les investissements d’expansion ou de capacité
– Les investissements de productivité ou de modernisation qui permettent de diminuer les coûts de revient des produits ou d’en améliorer la qualité
– Les investissements de diversification ou d’innovation dont l’objectif est de créer des produits ou services nouveaux ou de pénétrer de nouveau sur un marché.
¤ Les investissements socialement responsables (obligations ou réglementaires) : Ils assurent la protection et le respect de la législation en matière d’hygiène, la sécurité de l’environnement ou le respect de la convention collective d’un accord d’entreprise. Exemple : Mise à l’arrêt des usines qui polluent l’environnement.
¤ Les investissements stratégiques : Ces derniers sont à l’initiative des dirigeants d’une entreprise et poursuivent des buts divers. Ces investissements se caractérisent par leur ampleur (rachat d’entreprise) et leur niveau de risque. Il est parfois difficile de procéder à un calcul de rentabilité d’un tel investissement, car la rentabilité de celui-ci est souvent indirecte.
¤ Les investissements par processus : Au-delà de ces grandes catégories ci-haut évoquées pour les activités en particulier des services et les investissements incorporels, il sied d’user de ces derniers afin de s’interroger sur la pertinence d’une catégorisation par grand processus : Innovation, marketing, commercialisation, etc. L’analyse de l’investissement par processus vise alors à favoriser tout type de projet contribuant à l’amélioration de ce processus en termes de coût, délai, qualité, utilité, etc.
I.3.5. Erreur d’investissement
– Mal investissement : On parle de mal investissement lorsque l’investissement est inadéquat : Trop élevé (surinvestissement), trop faible (sous-investissement), ou les deux à la fois (mal orienté). Investir et ne pas le faire sont toujours des paris sur l’avenir. Il y a donc en permanence des investissements inadéquats. Dans certaines situations, l’erreur est assez répandue pour avoir des effets macroéconomiques sensibles (récession ou crise).
– Sur investissement : Si les agents économiques ont les perspectives optimistes, ils peuvent trop investir, ce qui les conduira à avoir des capacités de production excédentaires. On dit qu’il y a surinvestissement. A l’échelle d’un pays, un surinvestissement très élevé conduit généralement à une crise économique.
I.4. VALEUR ACTUELLE NETTE (VAN)
La valeur actuelle nette (VAN) d’investissement est égale à la différence entre la somme du cash-flow actualisé et la somme des dépenses actualisées. La formule de la VAN s’écrit (38):
CFt : représente le cash-flow dégagé par l’investissement à chaque période t
Do : est égal à la dépense initiale d’investissement
r : exprime le taux d’actualisation
t : temps (période)
Si l’on considère que l’avenir est certain, tous les flux sont connus. La difficulté du calcul de la VAN réside dans le choix du taux d’actualisation. Alors, on remarque qu’il existe une différence importante au plan des calculs, entre le taux de rentabilité interne (TRI) et la valeur actuelle nette (VAN). Pour le premier critère, le taux d’actualisation est le résultat à un calcul, et pour la VAN le taux d’actualisation est un paramètre nécessaire au calcul. En effet, pour les calculs de la VAN de projets d’investissements, on utilise souvent le coût moyen pondéré des moyens de financement. Cette pratique n’est pas correcte. La VAN doit être calculé à partir du taux de rendement attendu de l’investissement. Ce dernier doit prendre en compte le niveau du risque que présente le projet (39).
I.5. TAUX DE RENTABILITE INTERNE (TRI)
Le TRI est le taux d’actualisation qui annule la VAN d’un projet d’investissement. Le calcul du TRI permet de caractériser la rentabilité d’un investissement sur toute sa durée de vie et de prendre en compte l’étalement des flux de liquidités dans le temps.
Par contre, la comparaison du TRI et du coût moyen du capital permet de savoir si un projet est rentable ou non. La règle de base est d’accepter un investissement à condition que son TRI soit supérieur au coût du capital de l’entreprise.
CFp : les flux de liquidités dégagés par le projet à la période p
dp : la date à laquelle le CFp est encaissé
N : le nombre de DF (hors investissement)
I : investissement initial (à la date 0)
TRI : le taux de rentabilité interne recherché
I.6. CASH FLOW
Le mot cash-flow est un mot anglais qui signifie en français les flux de liquidités que l’entreprise génère de ses activités. En d’autres termes, c’est de l’argent liquide qui reste dans l’entreprise en déduisant toutes les charges réellement décaissées. C’est pour cela, il constitue un bon indicateur pour les banques de la solvabilité de l’entreprise.
Néanmoins, le cash-flow est un terme financier souvent confondu avec le résultat de ‘exercice qui, lui, est un terme comptable. En fait, pour le calculer on peut procéder de deux façons différentes :
• Cash-flow = ∑ de tous les produits encaissable – ∑ de toutes les charges décaissables
Pour ce qui concerne la deuxième façon, en partant du résultat de l’exercice auquel on ajoute les charges non décaissables (ce sont des charges qu’on déduit comptablement en tant que charges mais qui reste toujours dans la caisse de l’entreprise tels que les amortissements) et on en soustrait les produits non encaissables( ce sont des produits mais qui ne se traduisent pas à une entrée d’argent liquide telle que la production immobilisée qui n’est pas destinée à la vente mais à un investissement).
Par contre, le cash-flow comme capacité d’autofinancement, dont la mesure est dérivée des soldes intermédiaires de gestion, permet d’identifier le potentiel de ressources internes dégagées par l’activité de l’entreprise. En effet, il est destiné à figurer dans le tableau de financement ou dans le tableau des flux de trésorerie. La CAF est mesurée hors produits de cession d’actifs présentés distinctement dans les ressources.
II. GENERALITES SUR LA MICROFINANCE
II.1. Brève historique
La micro-finance a existé sous différentes formes depuis bien longtemps. On estime même que des mécanismes informels de prêt et d’emprunt ont existé en Asie depuis plusieurs millénaires. En 1849, F.W. RAIFFEISEN créé en Suisse la première société coopérative d’épargne et crédit. En France, les frères Pereire sont à l’origine des premières expériences de mutualisme bancaire créant les Sociétés de Crédit Mutuel. Plus tard dans les années 1960 et 1970 d’autres tentatives de banques publiques de crédit voient le jour dans les pays en voie de développement.
Cependant, on considère généralement que la micro-finance « moderne » est apparue au milieu des années 1970 en Asie et en Amérique latine. On retient en priorité l’exemple du Bangladesh et de la GRAMEEN Bank fondée en 1978 par le Dr Muhammad YUNUS, professeur d’économie à l’université de Chittagong. Le Dr YUNUS cherchait une réponse concrète à la crise famine que traversait alors son pays.
Les premières institutions de micro finance ont été fondées au milieu du XIXème siècle essentiellement en Allemagne. Deux hommes sont considérés comme les pères fondateurs du mouvement des coopératives de crédits : Herman Schultze-DELITSCHE, qui fonda une coopérative de crédit pour les petits artisans et les classes moyennes urbaines et Friedrich REIFEISEN, le fondateur de la coopérative de crédit rurale visant à aider les habitants les plus pauvres de la petite ville dont il était maire. En Italie, Luigi Luzzatti fonda des coopératives de crédit qui combinaient les principes établis par ses deux prédécesseurs (41).
Inspirées par les succès de la GRAMEEN Bank, de nombreuses institutions de micro-finance (IMF) sont apparues dans les années 1970 et 1980. La plupart d’entre elles ont démarré leurs activités en tant qu’ONG et ont été financées par des subventions provenant de fonds publics et privés, elles sont devenues rentables et ont augmenté rapidement le nombre de leurs clients. Elles ont permis de démontrer que les pauvres étaient solvables bien qu’ils ne puissent offrir de garanties financières. Ainsi, la micro-finance s’est avérée un business viable, et les pauvres constituent aujourd’hui un véritable marché.
Plus tard, dans les années 1990, on s’est rendu compte que l’industrie de la micro-finance ne pouvait pas compter que sur le financement par subventions. En conséquence, certaines institutions se sont restructurées afin d’attirer des investissements commerciaux publics ou privés. Des structures spécialisées dans le financement des IMF apparaissent. Elles proposent des prêts aux IMF qui prêtent ensuite à leurs clients.
En 1997, c’est le premier sommet du microcrédit à Washington c’est un véritable tournant dans l’histoire du microcrédit (42).
Au Bangladesh, un projet initié en 1974 finit par se concrétiser en banque à charte en 1983. L’initiateur, Professeur Mohammed YUNUS, est parti du constat selon lequel le marché du crédit donnait lieu à une exploitation brutale des populations pauvres (taux d’intérêt élevés menant à un endettement chronique qui conduit à son tour a une vente forcée des biens et donc à l’indigence).
Il s’est alors proposé de mettre sur pied un cadre plus adapté aux problèmes de la population en vue de permettre aux déshérites de sortir du cercle vicieux de la misère. Pour des raisons multiples notamment celles susmentionnées les pauvres n’accèdent pas ou presque au crédit bancaire et les programmes publics de prêts destinés aux zones rurales sont détournées au profit des riches et des puissants.
Parmi les populations pauvres, les femmes sont encore plus marginalisées en vertu des considérations patriarcales qui les privent d’office de droit de propriété et les condamnent à se contenter des travaux ménagers (dont la productivité est difficilement appréciable).
Les réflexions du Professeur M. YUNUS sur les voies et moyens de sortir la population de la misère particulièrement de la famine ont débouché sur la création de la GRAMEEN BANK qui se traduit en français en BANQUE DES PAUVRES ou BANQUE DES VILLAGEOIS (gram=village en bengali).
Cette dernière a réussi à étendre ses activités à 35500 villages (plus de la moitié des villages du Bangladesh) et à consentir des prêts a 2,1millions des clients dont plus de 94% de femmes. A la fin de l’année 1995, elle avait décaissé plus de 1,6 milliard de dollars en prêts et enregistré un taux de recouvrement supérieur à 95%. Trois cents milles maisons ont été construits grâce aux crédits accordés par la GRAMEEN Bank. Ce qui est un acquis non négligeable en termes de contribution de cette dernière au développement local.
L’épargne cumulée de ses membres s’élève a` 125 millions de dollars. Ce qui laisse présager une réussite spectaculaire si l’on considère qu’au départ la GB a octroyé beaucoup de petits prêts aux personnes démunies en vue de les éduquer aux règles prudentielles de gestion de fonds et de leur inculquer la culture de l’épargne pour combattre la pauvreté (43).
En Afrique le concept IMF a vu le jour au XIXème siècle. Dans un premier temps, pendant la période coloniale, notamment, les IMF étaient des instruments au service de l’administration. Mais les premiers regroupements des IMF sont apparus sur le continent à la fin de la première guerre mondiale.
Elles permettaient de mieux contrôler la population rurale, paysanne surtout. Mais après les indépendances, et en fonction des politiques de développement mise en œuvre dans chaque pays, les IMF sont devenues un cadre de mobilisation des populations rurales pour la promotion de leur développement.
II.2. Définition
Les différents aspects coopératifs sont en évidence étudiés par des chercheurs appartenant à des nombreuses disciplines des sciences humaines mais devant une telle diversité des approches scientifiques, il est nécessaire de proposer une définition préalable et consensuelle du concept « micro-finance » tout en retenant la principale définition retenue par l’Alliance Coopérative Internationale (ACI). Ainsi, elle définit la micro-finance de la manière suivante : “ la prestation de services bancaires pour les pauvres.”(44)
Par « micro-finance », il faut entendre la prestation de services de crédit et/ou d’épargne aux agents économiques vulnérables, exclus du système bancaire classique, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté (45).
En terme simples, la micro-finance est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus qui n’ont pas accès au secteur financier formel (banques classiques).
En effet, au sein du secteur, le terme IMF renvoie aujourd’hui à une grande variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique (ONG, association, mutuelle, coopérative d’épargne et de crédit, société anonyme, banque, établissement financier, etc.). L’image que l’on se fait le plus souvent d’une IMF est celle d’une ONG « financière », une organisation totalement et presqu’exclusivement dédiée à offrir des services financiers de proximité qui vise à assurer l’autopromotion économique et sociale des populations à faible revenu.
En outre, aujourd’hui encore, pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la micro-finance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d’offrir des crédits de faible montant « microcrédits » à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenu leur permettant ainsi de développe leur très petites entreprises.
II.3. La pertinence de la micro-finance par rapport au milieu rural
La micro-finance est une solution possible aux problèmes du développement rural, elle fournit une réponse au besoin le plus pressant d’importants groupes de personnes : la nécessité du crédit pour la réalisation d’objectifs divers.
Les clients de la des institutions de micro-finance peuvent être formés d’une manière permanente aux techniques de production, de commercialisation et de gestion, à la comptabilité, à la législation de la micro-finance, le développement communautaire etc. Il faut aussi noter que la nature des problèmes dont s’occupe la micro-finance touche aux secteurs vitaux de la vie économique de la population rurale comme la production vivrière, des emplois ruraux, l’augmentation des revenus ruraux et donc l’alimentation de l’agriculture; elle pourra également constituée un plaidoyer et une protection sociale (46).
Il convient de signaler que les IMF sont les premières institutions modernes au sein desquelles les producteurs paysans ont eu un droit de regard sur la gestion des activités, des ressources et des projets de développement du monde rural. En ceci, elles ont valorisé les paysans en tant que groupes socioprofessionnels. Ces organisations sont souvent devenues les interlocutrices privilégiées des pouvoirs publics ; Elles ont contribué à la vulgarisation des techniques culturales ou d’autres types d’information spécifiques destinées au monde rural. Ainsi, la création, l’établissement et la croissance de l’IMF doivent être considérés comme des facteurs importants du développement économique, social ainsi que de la promotion humaine, dans le milieu rural.
Nous avons considéré l’IMF comme étant une organisation de développement qui entend opérer, à partir des aspirations et des besoins de la population rurale, une reconversion des techniques des institutions et des valeurs, en vue du développement en milieu rural. Il faut ajouter également l’impossibilité pour les paysans d’obtenir du crédit agricole alors qu’ailleurs les agriculteurs sont subventionnés.
En effet, en faisant allusion aux occidentaux qui subventionnent leurs agriculteurs. Une étude de la F.A.O. « souligne que la suppression des subventions s’est traduite par une diminution de la consommation d’intrants dans la plupart des pays africains ». En outre, le mauvais état du réseau routier et le manque d’un marché adéquat pour la vente des produits agricoles sont aussi à signaler.
La création de l’IMF dans le territoire de FIZI étant un processus de changements socioculturels guidés, elle tendra à susciter des aspirations et des besoins de développement à orienter la motivation et les attitudes vers le progrès social et à favoriser des organisations nouvelles qui sont adaptées à la compréhension de la population. D’où la nécessité de déterminer la forme adaptée aux besoins de la population de FIZI.
II.4. Les formes des IMF
En règle générale, les IMF peuvent revêtir différente formes, à savoir :
– Les entreprises de microcrédit de première catégorie
– Les entreprises de microcrédit de deuxième catégorie
– Les sociétés de micro-finance (47)
Pour ce qui concerne les entreprises de microcrédit de première catégorie sont celles qui accordent à un client, le microcrédit ne dépassant pas l’équivalent d’USD 250 par cycle, sans nécessairement poursuivre un objectif lucratif, mais dans les conditions garantissant leur rentabilité et leur pérennité.
De ce fait, les entreprises de microcrédit de première catégorie ont vocation à se transformer en entreprise de microcrédit de deuxième catégorie ou en société de micro-finance.
Par contre, les entreprises de microcrédit de deuxième catégorie sont celles qui accordent des microcrédits à leurs clients dans le but lucratif. Elles ne peuvent collecter l’épargne que si elles y sont autorisées, à titre accessoire, par la banque centrale du Congo. Les sociétés de micro-finance sont celles qui collectent l’épargne du public et lui octroient des microcrédits.
Le choix de l’IMF se justifie du fait qu’elle est très peu restreinte dans ses activités et cela dans presque tous les secteurs (48).
L’IMF s’efforce d’éviter la spéculation sur la main d’œuvre. Elle aura donc comme objectifs initiaux l’augmentation de la production agricole vivrière, l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et l’appel à la conscience aux gens sur le système coopératif c’est-à-dire le groupement des volontaires. Notre étude, portant sur la création d’une institution de micro-finance comme stratégie d’une approche de développement en milieu rural (le territoire de FIZI).
En outre, nous allons démontrer dans cette étude que l’approche du développement communautaire doit être globale, opérationnelle, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas s’attacher à un problème spécifique mais à une situation totale, où les différents aspects techniques interviennent de manière interdépendante.
En revanche, l’augmentation de la population urbaine donne une impulsion nouvelle à la commercialisation de la production vivrière dans la mesure où il s’en suit une augmentation de la demande de services bancaires.
Ainsi, la micro-finance doit se fixer une mission d’améliorer les conditions de vie de ses clients ainsi que celles de la collectivité.
II.5. Opérations et services de micro-finance
Les IMF sont autorisées dans les limites fixées par la présente instruction à effectuer les opérations suivantes :
– La collecte de l’épargne
– L’octroi des microcrédits
En effet, les IMF peuvent effectuer les opérations et services connexes à leurs activités telles que (49):
– Les opérations de crédit-bail ;
– La location de coffre-fort ;
– Les actions de formation.
Ces opérations et services doivent demeurer d’une importance limitée par rapport à l’ensemble des activités de collecte de l’épargne et/ou l’octroi des microcrédits.
Les IMF disposent d’un excédent de ressources peuvent effectuer des placements auprès des banques commerciales ou acquérir des titres d’emprunt émis par l’Etat ou la Banque Centrale du Congo. Néanmoins, sont considérés comme épargne les fonds recueillis par l’IMF auprès du public, sous forme des dépôts, avec le droit d’en disposer dans le cadre de ses activités, à charge de les restituer à la demande du déposant.
Par contre, ne sont pas considérés comme épargne, les fonds ci-après :
– Les dépôts de garantie
– Les sommes laissés par un client en vue d’honorer ses engagements
– Les emprunts en provenance du secteur financier
– Les fonds laissés en compte par les associés ou actionnaires
Les IMF peuvent recevoir d’autres ressources dans le respect des dispositions de leur statut et des normes arrêtés par la BCC. En effet, constitue une opération de microcrédit, tout acte par lequel une institution de micro-finance met ou promet de mettre les fonds à la disposition de la clientèle.
En outre, est assimilé à une opération de microcrédit, tout acte par lequel une institution de micro-finance prend, dans l’intérêt de sa clientèle, un engagement par signature tel un aval, une caution ou une autre garantie.
II.6. La contribution des IMF sur l’amélioration de revenus de la population rurale
Les IMF créent des emplois directs, indirects et induits. Les emplois indirects sont créés dans les entreprises qui favorisent les intrants (biens ou services) aux IMF. Les emplois induits résultent d’une demande économique accrue provoquée par l’injection dans le marché, des traitements et des revenus des employés et des clients des IMF.
Si l’on ne dispose pas d’estimation nationale ou mondiale de l’effet indirect ou induit des IMF sur l’emploi certaines études concernant les IMF aux Etats-Unis d’Amérique donnent à croire que cet effet constituerait environ 70% de l’effet direct à savoir que pour 10 emplois créés au sein des IMF, 7 autres emplois seraient créés ailleurs (50).
Les IMF favorisent également l’emploi en assurant la formation et le renforcement des compétences d’entrepreneur. Elles mobilisent le crédit d’autres capitaux et d’autres ressources et rendent aussi possible l’emploi productif qui ne pourrait voir le jour sans la mobilisation des ressources et des compétences. Celles qui fournissent des services de micro financement favorisent le travail indépendant et l’emploi dans les micros entreprises.
Les IMF jouent pour ce faire un rôle particulièrement important en ce qui concerne le renforcement des capacités et l’exploitation du potentiel productif au sein des groupes marginalisés dont les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les populations autochtones qui ne bénéficient souvent que d’un accès limité a l’éducation et a la formation. Nous pouvons également dire que les IMF permettent de créer des emplois dans les zones sortant d’un conflit ou ayant été par une catastrophe naturelle.
II.7. L’intensification des réseaux des IMF
Les réseaux sociaux des IMF doivent s’adapter a l’évolution de la situation. Pour les besoins de développement des nouvelles coopératives, il est nécessaire de gagner l’appui de réseaux plus large des IMF et des banques coopératives s’étendant à travers plusieurs fédérations. La confiance entre les membres solidaires, renforcée par des nouveaux liens et des nouvelles bases, c’est une condition essentielle de la croissance et du succès des IMF. Nous avons deux types d’acteurs qui interviennent dans la promotion et l’appui aux IMF notamment les acteurs nationaux et les acteurs internationaux.
1. Les acteurs nationaux
Les gouvernements font en sorte que les IMF agissent dans la création d’emplois et d’adhésion aux normes du travail décent en leur fournissant le cadre juridique et le climat favorable à leur activité. Ils sensibilisent la population à promouvoir la croissance des IMF et à renforcer leurs capacités par la formation technique, l’organisation d’ateliers et l’acquisition des technologies modernes.
2. Les acteurs internationaux
Des nombreuses organisations internationales contribuent à la promotion des IMF. En 2002, l’OIT a adopté la recommandation numéro 193 sur la promotion des IMF.
En effet, pour favoriser cette recommandation, l’OIT vise à permettre aux IMF d’opérer dans tous les secteurs à ce que des personnes morales deviennent membres des IMF primaires; à promouvoir l’égalité d’accès au financement ; à établir des mécanismes spécifiques de vérification des comptes des IMF ; à adopter une législation à la concurrence et du travail qui favorise les activités des IMF et à promouvoir la mise en place de syndicats et fédérations des IMF ; il a également commencé à prôner l’introduction de cours sur les IMF dans les programmes d’enseignements conformément à la recommandation numéro 196 (51).
21 Petit Larousse illustré
22 Le dictionnaire français, petit Robert
23 MASTAKI, cours d’élaboration, évaluation et gestion des projets, FSEG, L2 GEFIN, UOB, Inédit, 2012.
24 Le dictionnaire français, petit Robert, 2005
25 Thierry DICQ, « Manager une équipe de projet », Editions Dunod, Paris, 2002, page 5.
26 F-X Simon & TRABELSI, Préparer et défendre un projet d’investissement, Editions Dunod, Paris, 2005, page 11.
27 C. LEGER, « Les projets de développement agricole : Manuel d’expertise », Editions KARTHALA, Paris, 1996, page 48.
28 MASTAKI, Op. Cit., page 14.
29 Prof MASTAKI, Op. Cite., page.19
30 MASTAKI, Op. Cit., page.19.
31 B. SOLNIK, gestion financière, 6 e éditions, Dunod, Paris, 2001, p. 5
32 Robert le Duff et all, Encyclopédie, 2000.
33 APCE, « Réaliser votre étude du marché, commerciale et le plan marketing », France, 2001, page 14
34 F-X Simon & TRABELSI, Op. Cit., page11
35 F-X Simon & TRABELSI, Idem, page 12.
36 C. LEGER, Op. Cit., page 48.
37 F-X Simon et TRABLSI, Op. Cit., page 43.
38 Robert le Duff et all. Op.cit, P1100
39 Robert le Duff et all, idem
40 Robert le Duff et all, idem
41 F. KALALA TSHIMPAKA, la restructuration de l’espace micro-financier du Kivu (Est R.D.Congo). Pistes d’une intermédiation efficace, Université Catholique de Louvain, Décembre 2006, page 236.
42 http://www.microworld.org/fr/about-microworld/propos-du-microcrédit, site consulté mercredi, le 17/10/2012 à 14h45
43 M.YUNUS cité dans Fréderic KALALA T., Op. Cite., page 236.
44 BIRCHALL cité par AJAI Nair et all, « Coopératives financières et portée en milieu rural », 2007, une publication de la banque mondiale sur www.worldbank.org/agr, site consulté le 25 Avril 2012, page 2.
45 Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, cabinet du président de la république, Recueil des textes législatifs et réglementaires en matière de monnaie de change, de crédit, surveillance contre blanchissement des capitaux et financement du terroriste, 52ème année, numéro spécial, 20 Janvier 2011, p. 147
46 Ignace Pollet, « coopératives en Afrique : l’âge de la reconstruction – synthèse d’une étude menée dans neuf pays africains », Document de travail n° 7, OIT, 2009, page 11
47 Journal officiel de la République Démocratique du Congo, Op. Cite., p. 148.
48 BASENGEZI François , Etude de faisabilité d’un projet d’implantation d’une coopérative agricole de production et de commercialisation des produits agricoles, vivriers dans le territoire de Walungu, Mémoire, L2 Economie Rurale, UCB, 2007, Inédit, page 7.
49 Journal officiel de la République Démocratique du Congo, Op. Cite., p. 149.
50 G. Macke P. et al. Cité par François B.C, Op. Cite., page 8.
51 http://www.eurocoop.org/FAQS/en/default.asp consulté le 21 Avril 2012.
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