La population carcérale est généralement et massivement masculine, cela est un fait. Cependant, une autre réalité cohabite avec la détention des hommes : l’incarcération des femmes, des femmes enceintes, des femmes vivant en prison avec leurs enfants. En effet, l’effectif des femmes détenues (qui va crescendo) est méconnue, souvent tue et négligée ; mais elle existe bel et bien. A côté de cette réalité, persiste la présence dans nos prisons de femmes enceintes ou vivant avec leurs enfants (certains y naissent) dans des conditions encore plus difficiles pour l’entretien de la grossesse et surtout pour le devenir de l’enfant.
Même si la population carcérale féminine représente une minorité, il n’en demeure pas moins qu’elle est réelle et que ces femmes vivent très marginalisées (cloitrées) dans nos établissements pénitentiaires qui, au demeurant, n’ont pas prévu de quartiers spécifiques pour femmes : il n’existe d’ailleurs pas en Côte d’ivoire, de prison conçue uniquement pour les femmes : il faudrait y penser !
Par ailleurs, l’accessibilité des femmes à certains espaces de la prison (lieux de culte, ateliers d’apprentissage professionnel, activités collectives, sport, etc.) est rendu très difficile de par leur spécificité. Toute chose qui limite les activités devant les inscrire dans le processus de rééducation, de resocialisation et de préparation à leur réinsertion sociale future. Ce qui fait dire que les femmes subissent la prison plus que les hommes. Malheureusement, à l’image des détenus en général, les femmes incarcérées sont exclues des différentes célébrations à l’endroit des Femmes.
Une journée internationale des femmes vient récemment d’être célébrée avec toute la communication autour. A-t-on seulement pensé à celles qui sont en prison, à celles qui ont bénéficié d’une libération ? Il est fortement vrai que beaucoup sont reconnues coupables ; mais cela suffit-il pour les omettre dans les politiques d’accompagnement, de réalisation basées sur le genre ? Ne devrait-on pas être plus présents à leur côté aux fins d’opérer ce changement qui, plus tard, fera d’elles de bonnes citoyennes ? Bientôt ce sera la célébration de la fête des mères, de toutes les mères. Les (ex) détenues bénéficieront-elles de la chance d’être considérées comme mères, d’être accompagnées dans le processus de rééducation et/ou de réinsertion sociale ? N’oublions pas que l’exclusion et les stigmates sont des agents hyper conservateurs, donc de négation de mutation comportementale !
En plus de ces difficultés des femmes (sommairement relevées) dans les prisons ivoiriennes, il se pose un problème crucial et exclusivement féminin : la situation des femmes enceintes en prison ou vivant en prison avec leurs enfants.