Les acteurs du shadow banking sont des intermédiaires financiers qui exercent leurs activités en dehors du système bancaire classique, et qui n’ont pas accès aux ressources de liquidité des banques centrales, ni à la garantie de l’Etat. Parmi eux on peut citer : les sociétés financières, les conduits d’ABC (Asset Backed Securities), les véhicules d’investissement structurés (SIVs), les hedges funds de crédit, les fonds monétaires, les sociétés financières à objet limité et des opérateurs sur titres.
Ce système financier parallèle représente une part non négligeable des transactions financières dans les pays développés. En 2002, le Shadow Banking représentait 23 000 milliards de dollars dans les pays développés et 50 000 milliards 5 ans plus tard. A l’issue de la crise financière de 2008, la taille du shadow banking a subi une baisse d’activité avec seulement 47 000 milliards de dollars. Le système a retrouvé son dynamisme après la crise avec une taille estimée à 51 trillons de dollars. Selon Michel Barnier, Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services, le Shadow banking représente « entre 25 et 30% des actifs gérés par l’ensemble du système financier », soit environ la moitié du bilan des banques.
A l’image du système bancaire classique, le shadow banking remplit des fonctions de transformation (maturité et liquidité) et de collatéralisation.
La transformation consiste à modifier les caractéristiques d’une transaction ou d’un actif financier en vue de l’adapter aux besoins des agents financiers (investissement ou financement). Une transformation de maturité modifie l’horizon d’un actif financier (un actif de long terme peut être transformé en un produit court terme via la titrisation). Une transformation de liquidité consiste à améliorer la disponibilité d’un investissement (se rapprocher de la liquidité des dépôts bancaires).
Les activités de collatéralisation (garanties) permettent de diminuer le risque de contrepartie (la défaillance d’une des parties) dans les transactions financières (produits dérivés de gré à gré, financement garanti). Cela se fait via des opérations de repo et de prêt/emprunt de titres.
Dans quelle mesure les activités de transformation et de collatéralisation à travers un système parallèle bénéficient-elles au financement de l’économie?
Dans un premier temps, nous nous intéresserons au fonctionnement du système de financement classique, puis nous étudierons le contexte économique et juridique dans lequel il évolue. Dans une seconde partie, nous exposerons les acteurs et mécanismes du système parallèle, puis nous analyserons son rôle dans le financement de l’économie.
Page suivante : I. LE FINANCEMENT TRADITIONNEL, UN SYSTEME RIGIDE