La situation du débat budgétaire et du contrôle parlementaire, en matière des finances publiques, est particulièrement amoindrie de nos jours pour deux raisons, selon le Dr. OUJMAA Saïd :
« La première, c’est que les principes budgétaires classiques, qui continuent à servir dans le fonctionnement d’Etats en perpétuel changement, se révèlent inadaptés à l’apparition de nouveaux besoins de ces Etats. Ce qui a justifié l’adaptation de ces principes au contexte actuel et, par la même, la réduction de la fonction de contrôle à laquelle ils étaient intimement liés au départ ».
« La seconde raison réside dans le souci de rationaliser les procédures parlementaires (par conséquent, les procédures budgétaires), et de donner au pouvoir exécutif les moyens nécessaires pour mener sa politique économique et financière(156) ».
De ce fait, le parlement serait-il cette vedette vieillissante de cinéma, contrainte par la loi du spectacle et du public, de céder la place à la nouvelle génération d’acteurs : la technocratie ? S’agit-il d’une institution décadente, d’un symbole, ou d’un simple refuge où vient se confesser le subconscient populaire, catalyseur du mécontentement social ?
Pour essayer de répondre à ces questions, il nous semble convenable de se pencher sur les traits des limites, des carences et des insuffisances institutionnelles, à dépasser, qui sont derrière l’éclipse du charisme parlementaire au niveau du débat de la loi de finances annuelle ( section1) pour étudier, ensuite, les contraintes opérationnelles (scetion2).
156 OUJMAA, « le contrôle des finances publiques au Maroc », op.cit, p.42.
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