Pour réaliser le grand potentiel énergétique de l’Afrique, l’Union Africaine (UA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement Africain (NEPAD) travaillent en partenariat avec des organismes nationaux, régionaux, continentaux et mondiaux, afin de promouvoir un programme détaillé d’intégration régionale dans le secteur de l’énergie. Ces initiatives comprennent le développement et la mise en exploitation de marchés d’électricité régionaux et le développement de possibilités d’exporter la capacité de production énergétique excédentaire de l’Afrique au reste du monde. L’avantage d’une approche d’intégration régionale énergétique en Afrique créera une situation où tous les acteurs concernés seront gagnants. Cependant, l’utilisation relativement faible de l’énergie commerciale en Afrique n’est pas une conséquence d’un manque de ressources énergétiques. Même si les ressources énergétiques de l’Afrique ne sont pas prédominantes à l’échelle mondiale, elles sont physiquement plus qu’adéquates pour satisfaire aux besoins à court et même à moyen terme.
Les pays d’Afrique en général et ceux de la CEMAC en particulier ont des infrastructures qui demeurent largement insuffisantes, de sorte que le décalage entre l’offre et la demande ne cesse de se creuser. Dans la CEMAC, l’écart entre l’offre et la demande est 190 à 270MW, soit plus de deux fois la puissance totale installée du Congo. Le taux d’accès à l’électricité est très faible: 15% en CEMAC. Ainsi, dans la zone CEMAC, le Gabon (70%) se distingue nettement du Cameroun (22%), de la RCA (2%) et du Tchad (1%).
En corollaire, l’accès à l’électricité reste un phénomène urbain, c’est ‐à‐ dire limité aux grandes villes et accessoirement aux petites villes et villages. Par exemple, au Cameroun et Congo, seulement 14% de la population rurale à accès au réseau contre 40% et 25% de la population urbaine, respectivement. Le coût de production de l’électricité, et donc les prix à la consommation, sont parmi les plus chers au monde et pèsent lourdement sur les finances publiques des Etats (centrales thermiques et groupes diesel), sur le bilan des entreprises (autoproduction, à base notamment de coûteux groupes électrogènes) et sur le portefeuille des ménages (l’énergie absorbe environ 10% du revenu selon la Banque mondiale).
Les investissements nécessaires pour renouveler les réseaux et pour construire des nouvelles infrastructures apparaissent hors de portée des opérateurs publics d’électricité et des budgets des Etats membres de la zone. Ainsi, le coût d’un barrage hydroélectrique de 200MW est estimé à 200Mds FCFA ; d’une centrale hydraulique de 85 MW est estimé à 20Mds FCFA ; d’une centrale thermique à gaz de 216MW est estimé à 137Mds FCFA ; et d’une centrale thermique à fioul de 86MW est estimé à 62Mds FCFA. Bon nombre de pays de la CEMAC ont pour source de consommation les énergies non-renouvelables. A l’exception de quelque pays de cette sous-région, on constate une combinaison des énergies renouvelables et non-renouvelables. C’est ainsi que selon l’ Agence Internationale de l’Energie l’on peut citer quelques pays ayant les quantités de consommation d’énergie électrique renouvelables en Afrique centrale : le Cameroun 2,7 TWh, le Congo (Brazzaville) 0,3 TWh, le Congo (République Démocratique) 2,2 TWh, Gabon 0,9 TWh.
Le manque de planification énergétique et de prévisions est un handicap significatif à la croissance économique des pays d’Afrique en général. Compte tenu du coût important des infrastructures nécessaires pour combler le déficit énergétique, et du manque de financements, une évaluation rigoureuse des besoins et des ressources énergétiques disponibles devrait pourtant être à la base de chaque décision d’investissement.
Il est connu de tous que l’ouverture d’un marché accroît la concurrence et pour que celle-ci soit saine, il faudrait l’existence d’un régulateur du marché dans le secteur en question. Les pays de la CEMAC se font remarquer au sein du marché de l’électrique par le monopole d’un seul opérateur qui dicte aux consommateurs ses lois. Les sociétés concessionnaires n’ayant guère envie après avoir payé le prix de la concession d’investir lourdement dans la mise à niveau de l’infrastructure de production et de distribution et cela a pour effets la faiblesse de l’offre se justifiant en partie par l’insuffisance des investissements et des faiblesses dans la gouvernance du secteur à tous les niveaux. Ces sociétés d’électricité se caractérisent par des performances faibles à plusieurs niveaux. Elles se traduisent par: des retards d’investissement, la vétusté du parc de production et du réseau, les défaillances techniques liés à une maintenance insuffisante et peu rigoureuse avec un non respect des plannings , des pertes techniques et le développement de phénomènes de vol d’électricité, le non respect des planning de maintenance qui se traduit par un vieillissement accéléré du parc de production et une faible disponibilité des centrales, avec des pannes récurrentes et coûteuses en réparation.
Les besoins de consommation au niveau des ménages étant croissants à cause des développements technologiques entrainant l’usage des biens de consommation énergétivore, l’essor de grands projets minier dans la zone CEMAC. Au regard du niveau important de cette demande industrielle, les projets sont toujours adossés à des grands projets d’hydroélectricité (Lom Pangar pour le projet Alucam au Cameroun et barrage de Grand Poubara pour le projet d’ERAMET au Gabon). A ces deux segments de demande, s’ajoute une demande forte à l’export tirée par des besoins en électricité croissants dans la zone Afrique de l’Ouest, en particulier au Nigéria et accessible par le développement des interconnexions électriques assez avancé en Afrique de l’Ouest.
L’énorme potentiel hydroélectrique est évalué à 33 GW, ce qui fait de la CEMAC le 3ième potentiel en Afrique après celui de la RDC (100 GW) et de l’Ethiopie (40 GW). Moins de 3% du potentiel hydroélectrique est aujourd’hui exploité avec une capacité installée de 1 009 MW sur les 33 GW de potentiel hydroélectrique. Ce potentiel hydroélectrique se répartit entre le Cameroun avec près de 2/3 du potentiel (20 GW), le Gabon (6 GW), la Centrafrique (2,8 GW), le Congo (2,5 GW) et la Guinée Equatoriale (2,4 GW). Certains projets transfrontaliers comme le barrage de Chollet (400 à 500 MW) sur le Dja à la frontière du Cameroun et du Congo, proposé par le Congo dans le cadre du Pool Energétique d’Afrique Centrale (PEAC), s’inscrivent déjà dans une optique d’intégration régionale.
Il reste que l’essentiel des projets seront entrepris à l’échelle des Etats dans lesquels se trouvent la ressource mais elles seront des projets régionaux du fait de la mutualisation de l’énergie électrique produite grâce au développement des interconnexions électriques portée par le PER dans le cadre du programme PEAC. 23 grands projets de production d’électricité ont été répertoriés dans la zone CEMAC d’ici 2025 (aucun entre 2020 et 2025) : 5 projets majeurs d’ici 2010 répartis entre le Cameroun, le Congo et la Centrafrique procurant 825 MW de puissance additionnelle au système électrique de la CEMAC, 9 projets entre 2011 et 2015 soit 2 229 MW supplémentaires, et 9 projets entre 2016 et 2020 avec une puissance additionnelle de 2 916 MW. Ce qui fait un total de 5 970 MW de puissance installée additionnelle programmée d’ici 2025, mais qui ne suffisent pas à couvrir la demande [9].
1.2.1. Consommation de l’énergie électrique en zone CEMAC
Les analyses des flux commerciaux de trois Communautés économiques que sont le CEMAC avec un peu plus de 35 millions d’habitants et un PIB/Hab d’environ $ 2.000, se présentant aujourd’hui comme un marché en expansion, l’UEMOA et les pays francophones asiatiques du Mékong (Cambodge, Laos et Vietnam) révèlent des opportunités réelles d’échanges commerciaux non exploitées à cause de la présence de certains facteurs qui entravent la croissance du commerce intra et interrégional.
Le potentiel hydroélectrique d’Afrique centrale est estimé à 653,361 GWh, soit 57,7 % de celui du continent africain dans son ensemble, ce qui, avec les ressources en eau et le massif forestier du Congo, confère à la sous-région des avantages comparatifs majeurs, dans la perspective du projet africain d’intégration économique [18]. Dans le même temps, la production d’électricité reste encore marginale (2,6 % des capacités), et la consommation électrique est l’une des plus faibles du continent, avec en moyenne 109 kWh par habitant et par mois, contre 739 en Afrique du Nord, et 1617 en Afrique australe. La mise en valeur du potentiel existant constitue donc à la fois un défi de développement régional, et une opportunité en termes de positionnement stratégique des institutions de coopération régionale d’Afrique centrale.
Tableau 1.5 : marché de l’énergie électrique en zone CEMAC
Source : Plan d’action 2007-2010 PEAC ; Septembre 2007
La CEMAC et la CEEAC sont toutes deux engagées dans des programmes de valorisation de cette ressource, pour rattraper le retard de la sous-région en matière d’électrification. La CEMAC a adopté en juillet 2005 un Plan d’Action pour l’Accès à l’Energie (PAEC) 2007-2001, décliné en 11 actions stratégiques, dont la planification énergétique et l’électrification périurbaine intensive. L’objectif ‘Planification énergétique’ est mis en oeuvre à travers le projet Système d’Information Energie Communautaire (SIEC), qui doit se traduire par la mise en place de cellules nationales dotées d’équipements et de logiciels performants, à mêmes d’élaborer des indicateurs fiables, et d’établir des bilans énergétiques triennaux.
Le réseau hydrographique dense de la Sous-région présente les conditions pour la création d’un pôle énergétique dynamique, pourvoyeur en énergie de qualité et à bas prix, développé notamment dans le cadre du partenariat public privé. Le développement du pôle énergétique et des infrastructures de transport constitue une condition nécessaire pour le développement des autres piliers retenus par le PER.
Par ailleurs, le fort potentiel pour le développement des énergies alternatives n’est pas encore exploité à grande échelle. Pour assurer la gestion et le suivi du marché de l’électricité de la CEMAC élargit à la CEEAC, les états ont crée un organisme spécialisé à savoir la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), comprenant en son sein le PEAC chargé de la mise en oeuvre de la politique électrique régionale. L’objectif principal de l’organisme est d’animer un marché d’échange d’énergie électrique pour satisfaire toutes les demandes énergétique en Afrique Centrale au travers d’un réseau électrique interconnecté. Le PEAC a cadrer ses activités vers une vision transfrontaliére des projets d’électrification rural à travers le Programme des Projets d’Electrification Transfrontaliére des Localités (PETL) préparé avec le concours de l’Union des Producteurs, Transporteurs et Distributeurs de l’Energie Electrique (UPDEA) et des sociétés d’électricité membres. Celle-ci appartenant aux cinq régions de l’Afrique centrale.
La consommation de l’énergie électrique dans un contexte d’intégration est un moyen favorable à l’intégration économique. L’intégration économique est définie comme étant l’élimination des frontières économiques entre deux ou plusieurs économies. L’objectif ultime de l’intégration économique est d’augmenter les ‘echanges commerciaux à travers le monde. Ceux-ci élargissant le marché de la zone économique ainsi définie.
On désigne de façon différente les produits énergétiques selon le stade auquel ils apparaissent dans les filières énergétiques. Les deux principaux stades, que l’on retrouve dans les statistiques de production et de consommation d’énergie, sont celui de l’énergie primaire et celui de l’énergie fi nale. Le stade de «l’énergie primaire » correspond aux formes sous lesquelles la nature livre l’énergie : énergie chimique contenue dans une ressource fossile (charbon, pétrole, gaz naturel) ou dans la biomasse (bois, végétaux, déchets) ; énergie mécanique de l’eau ou du vent (hydraulique, éolien) ; énergie thermique de l’eau chaude du sous-sol (géothermie) ou du rayonnement solaire ; énergie photovoltaïque solaire ; énergie nucléaire du noyau de l’atome d’uranium…
Le stade de « l’énergie finale » correspond aux produits énergétiques qui sont livrés au consommateur : dans certains cas, le produit fi nal peut être identique au produit primaire (ou très proche : c’est le cas du gaz naturel) ; dans la plupart des cas, le produit final résulte d’une transformation effectuée à partir des produits primaires : c’est le cas de l’électricité produite par les centrales à combustibles fossiles et des carburants produits à partir du pétrole dans les raffineries. Les activités industrielles et commerciales du «secteur énergétique » recouvrent la production, la transformation, le transport et la distribution des produits énergétiques qui sont fournis à l’usager : ces activités permettent le passage de l’énergie primaire à l’énergie finale. L’énergie consommée au sein de la CEMAC se repartie ainsi qu’il suit :
Pour les besoins socio-économiques de développement on consomme l’énergie électrique au sein de l’habitat et lieux de travail confortables, pour l’alimentation, habillement, éducation, santé, activités socioculturelles, les Communications, déplacements aisés et sûrs, transport des marchandises, Production de biens, de services Chaudières, fours, cuisinières, Lampes, appareils ménagers et audiovisuels, appareils électroniques, ordinateurs, …etc ;
Pour des besoins de consommation Industrie, Résidentiel, Tertiaire, Transports, Agriculture, Usages non énergétiques. L’énergie est utilisée sous différentes formes : la chaleur, le froid, l’énergie mécanique (fixe ou mobile), la lumière, l’énergie électromagnétique, l’énergie chimique. Chacune de ces formes d’énergie, comme les produits énergétiques susceptibles de les fournir, est mesurée avec une unité qui lui est particulière, par commodité ou par tradition (Annexe7).
La production électrique en 2008 des pays de la CEMAC est estimée à 8,43 TWh à base de l’hy-draulique. Pour satisfaire la demande qui augmente de 2 % par an depuis 1990. La structure de production de la CEMAC est fortement liée à celle du Cameroun dont la production représente environ 70 % de la production électrique de la région.
La consommation d’électricité finale en CEMAC a évolué d’environ 4,6 % annuel-lement de 1990 à 2008. Cette évolution ascendante observée dès 2005, est la conséquence de la consommation d’élec-tricité du secteur industriel qui a pratique-ment doublé entre 2005 et 2008 (2,10 TWh à 3,84 TWh). Avant cette période, la consommation de l’industrie était stable. L’évolution de la consommation d’électricité pour le résidentiel est de 7 % par an, celle du tertiaire reste stable sur toute la période. La consommation moyenne par habitant d’électricité primaire (hydraulique) des pays de la CEMAC (0,012 tep).
La consommation de l’énergie électrique par secteur est telle que seuls la Guinée Équatoriale (92 %), le Congo (47 %) et le Gabon (38 %) ont une dépendance des énergies fossiles.
La mise en vigeur de la libre circulation des personnes et des bien en zone CEMAC vient accroître la consommation en énergie électrique car « le marché commun et diversification économique» vise à accélérer la diversification des économies de la CEMAC, par un accès compétitif de ses entreprises aux grands marchés : Le marché commun représente le premier marché pour les entreprises de la CEMAC. Les politiques communes dans les secteurs de diversification permettront de mobiliser le secteur privé et les acteurs économiques de l’espace CEMAC dans la nouvelle dynamique de l’émergence : les politiques communes, notamment dans les deux domaines prioritaires que sont l’énergie et l’agriculture, bénéficieront de la synergie de plusieurs programmes du PER.
1.2.2. L’impact de l’efficacité énergétique sur la consommation en énergie dans la zone CEMAC
La maîtrise de la demande énergétique (MDE) permettrait face à ces grands projets en vue de reduire les pertes d’énergies et mieux orienter la consommation vers les acteurs demandant des quantités abondantes en énergie afin d’accroître leur production de biens et services. Des mesures sur la MDE devraient être prises de maniére conjointe au sein de la CEMAC.
La valorisation de la production de l’énergie électrique à base des énergies renouvelables (EnRs), des dispositifs d’encadrement fiscale pour les entreprises pronnant l’éfficacité énergétique dans leur plan de développement, la mise en vigeur d’un certificat d’éfficacité énergétique pour les entreprises exersant dans le batiment, l’éclairage public, les investissements dans le domaine de la MDE et la promotion des technologies promoteuses soucieuses du respect de la protection de l’environnement sont là quelques initiatives pouvant inciter les mésures à prendre en compte sur la MDE. La puissance est un paramètre essentiel du dimensionnement d’un système électrique sous-régional ou national puisque l’énergie électrique ne se stocke pas. Or, depuis plusieurs années, la puissance appelée en pointe a augmenté deux fois plus vite que la consommation d’électricité. La croissance « naturelle » de la puissance appelée pourrait donc être considérable si aucune action de maîtrise de la puissance (MDP) n’est engagée.
Avec le développement des EnRs en Afrique Centrale et la necessité d’interconnecter les réseaux électriques de la CEMAC afin d’accroître le niveau de production en énergie électrique de ces pays, le système électrique va connaître un bouleversement important dans son mode d’exploitation et de pilotage. Par exemple, le développement du stockage couplé au maximum de production des EnRs supposera une forte évolution dans le pilotage du système électrique : régionalisation, développement des systèmes électriques dits dynamiques (Smart grids…).
Ce qui est fréquemment appelé « Smart grids » est souvent limité aux seuls réseaux (de transport et de distribution) et devra laisser la place à une nouvelle approche globale des « Systèmes Electriques Dynamiques », dont le développement doit être aussi prioritaire.
Ces nouveaux systèmes seront nécessaires pour :
– Mieux gérer l’intermittence des EnRs ;
– Mieux organiser le système électrique, hier centralisé ;
– Mieux organiser et gérer les programmes de Maîtrise De la Puissance (MDP) et l’éffacement ;
– Mieux piloter les programmes d’éfficacité énergétique ;
– Mieux inciter le consommateur, à travers des offres commerciales adaptées, à la MDE et à la Maîtrise De la Puissance (MDP).
La CEMAC en mettant en application les mesures de MDE conduirait certainement au développement de la production décentralisée.
1.2.3. Electrification rurale décentralisée conséquence de la production décentralisée d’électricité.
Les pays de la sous-région Afrique centrale ayant des liens socio-culturel, économique et politique, les besoins d’électrification rurales d’une frontiére à une autre se feront perceptibles d’où la nécessité de passer de la production centralisée de l’énergie électrique, à une production décentralisée d’énergie électrique conduisant à l’électrification rurale décentralisée. Compte tenue du développement de la production décentralisée d’énergie électrique et de la reorganisation du réseau électrique prenant en compte ce mode de production, Les systèmes d’électrification rurales décentralisées applicables peuvent être répartis en trois catégories :
– les systèmes d’ électrification de processus destinés à alimenter “en direct” des procédés, dans des situations où il n’ est pas souhaité ou pas possible de stocker de l’énergie et donc exclusivement en période de production. Les exemples d’application sont le pompage d’ eau, la ventilation d’un local, l’approvisionnement d’une scierie ou d’une chambre froide, etc.
– les systèmes d’ électrification individuels (SEI) mono-utilisateurs, principalem e nt basés sur les systèmes photovoltaïques pour la satisfaction des besoins de base (éclairage et audiovisuel). On rencontre aussi les groupes électrogènes individuels installés chez des ménages plus aisés des zones rurales. Bien que ces systèm es permettent à l’utilisateur de gérer lui m ê me son énergie et m oduler sa consommation d’un jour à l’autre, les limites sont le plus souvent la logique « mono- produit », la puissance limitée qui ne favorise pas les usages productifs, l’absence ou le faible impact sur le développeme nt économique des zones rurales.
– les systèm es d’électrification collectifs (SEC) ou multi-utilisateurs sont en général des systèmes alimentés par une micro-centrale et desservant les habitants d’une localité par le biais d’un réseau de distribution.
Les systèmes d’ électrification de processus ou d’ électrification individuels sont composés seulement de deux sous-systèmes :
– un sous système de production d’ énergie électrique ,
– un sous système d’utilisation de cette énergie.
Les systèmes d’ électrification collectifs sont en revanche constitués de trois sous-systèmes :
– un sous-système de production d’ énergie électrique appelé “micro-centrale”,
– un sous-système de répartition /distribution de cette énergie appelé “micro-réseau”,
– un sous-système d’utilisation constitué des circuits de distribution et appareils électriques de l’utilisateur.
Le choix du système d’électrification (SEI ou SEC) dépend des facteurs tels le coût global d’investissement, d’exploitation, de maintenance, voire de renouvellement, actualisés sur la durée de vie économique choisie et des critères environnementaux et sociaux. Ces facteurs sont fortement influencés par les exigences qualitatives et quantitatives de l’utilisateur.
CONCLUSION
Les exigences énergétiques au sein de la zone CEMAC, obligent les gouvernements à prendre plus d’initiatives afin de couvrir les besoins présents et futures de la sous-région. La politique de libre d’échange déjà effective, nous améne à penser que le marcher énergétique de le CEMAC demeure une opportunité d’investissement pour les opérateurs économiques à la recherche de nouveaux marchés.
Nous déplorons à la lecture des textes et projets d’intégration économique, les colloques et les seminaires demeurent la chose la plus partagée et non la mise en oeuvre des décisions adoptées lors de ces rencontres au sommet avec les experts nationaux et internationaux. Avec le systéme de production centralisée actuellement en vigueur, les projets d’électrification rurale sont toujours en cours de réalisation ou déjà executés avec un systéme de raccordement au réseau centrale. Mais cette forme d’électrification des population locale ayant ses limites, une nouvelle vision conduite vers une modernisation du réseau électrique de la sous-région avec des technologie modernes intégrant des production décentralisées font leur immertion ce qui obligera la reorganisation du réseau électrique sachant qu’en le rendant concurent face aux autres, l’ouverture du marché de l’énergie électrique de la zone CEMAC semble être une obligation naturelle.