La BPCO peut se décrire selon 3 grands points [1] :
• La limitation des débits aériens qui caractérise la BPCO est due ; soit à une diminution du calibre bronchique, soit à une diminution de la pression motrice (pression de rétraction élastique). Ces limitations sont l’objet de deux obstructions bronchiques bien différentes. La première définit la bronchite chronique obstructive et correspond à l’obstruction bronchique intrinsèque (OBI), donc à une diminution du calibre bronchique. La deuxième est l’obstruction bronchique extrinsèque (OBE) qui caractérise l’emphysème liée à une perte de la rétraction élastique [1].
• La BPCO évoluée possède des répercussions sur les volumes pulmonaires statiques : augmentation du volume résiduel (VR), de la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) et de la capacité pulmonaire totale (CPT), qui se fait donc aux dépens de volumes mobilisables par la présence de distension pulmonaire liée à l’obstruction bronchique et à l’emphysème. Cette hyperinflation s’accentue lors d’exercices musculaires par l’augmentation de la ventilation (hyperinflation dynamique). Cet accroissement des volumes non mobilisables provoque une expiration plus difficile.
• Les troubles des échanges gazeux sont dominés par les inégalités ventilation-perfusion. La chute de ce rapport (ventilation/perfusion) réalisant un effet shunt, est la cause principale de l’hypoxémie dans la BPCO.
Figure 1. Comparaison de courbes débits/volumes entre un sujet sain et un sujet BPCO sévère.
Ces différents retentissements sur le système pulmonaire provoquent une gêne plus ou moins sévère au niveau de la respiration. Cette gêne se traduit par la notion de dyspnée. Celle-ci peut se définir comme « une perception consciente d’un désaccord entre la demande ventilatoire et les possibilités mécaniques du système thoraco-pulmonaire » [9].
La dyspnée est une expérience subjective d’inconfort respiratoire. Ce symptôme est le plus souvent objectivé par le patient et son expérience de la dyspnée. Cette sensation d’inconfort respiratoire découle de l’interaction de facteurs physiologiques, physiopathologiques, psychologiques, sociaux, environnementaux et peut induire des réactions secondaires physiologiques et comportementales [10]
La BPCO affecte principalement la fonction respiratoire mais elle possède des répercussions importantes sur la santé de l’individu. D’où l’aspect systémique que présente cette pathologie [11,12].