Le monde est de plus en plus secoué par des catastrophes naturelles (aléa d’inondation en Asie, Afrique, Amérique et Europe) dont les incidences augmentent en intensité et en fréquence. Elles tiennent principalement à la dégradation de l’environnement et à l’urbanisation incontrôlée, deux facteurs qui sont étroitement liés à un troisième, la démographie galopante. Par ailleurs, les effets du changement climatique se font sentir et risquent de s’aggraver.
Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) dans son rapport annonce l’augmentation probable des ” risques de phénomènes météorologiques extrêmes ” en lien avec les changements climatiques : l’intensité, la fréquence et de fait la gravité des sécheresses, vagues de chaleurs et inondations devraient s’amplifier (GIEC, 2007b).
Les pluies sont de plus en plus caractérisées par des quantités d’eau très élevées, sur une période réduite. Après un épisode pluvieux il est enregistré des hauteurs d’eau très élevées correspondantes parfois aux moyennes mensuelles (Dasylva, 2009). L’agressivité des pluies s’explique par des phénomènes météorologiques spécifiques. Les pluies les plus agressives sont les lignes de grains, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM, 2006). Elles évoluent suivant un axe Nord au Sud et se présentent sous la forme de masses nuageuses très brillantes, sur une distance de 500 à 750 km, et peuvent s’étendre sur 200000 km2. Elles sont souvent accompagnées de vents forts (15 à 30 m/s) de durée très courte (quelques minutes), une forte pression et une faible température (1 à 10 C) ; une pluie exceptionnelles (10 à 30 minutes) (Diarra, sd ; OMM, 2006). Des pluies aussi violentes qu’abondantes gonflent les cours d’eau qui débordent, provoquant rapidement des inondations d’une ampleur exceptionnelle.
L’année 2010 est la plus chaude jamais enregistrée depuis 131 ans (B. BOURLES 2011).
Toutes les années depuis 2000 figurent parmi les 15 plus chaudes jamais enregistrées, (Hansen et al., 2011). L’écart thermique entre l’océan Atlantique, plus frais, et le cœur du continent où l’air, surchauffé moins dense, a été donc important. Ce qui est à l’origine d’une Mousson Africaine exceptionnelle en 2010 et donc de fortes précipitations dans les zones Sahélienne et Guinéenne, (Hansen et al., 2011)(Figure 1.1).
Des inondations aux conséquences dramatiques ont été enregistrées (Photos 1.2). Environ 60 morts, du faite des inondations ou de maisons détruites ; 55.575 maisons sont entièrement détruites, plus de 360:000 sinistrés, plus de 100:000 sans-abris et 40% de la production rizicole détruite dans tous le Bénin. Une forte épidémie de Choléra, de fièvre thyfoïde et une prévalence très élevée du paludisme sont enregistrées surtout dans la ville de Cotonou, les localités y avoisinantes et toutes les zones inondées du pays.
Plusieurs travaux ont été réalisés sur les inondations à Cotonou et variabilité Climatique au Bénin et dans la sous-région. On peut citez : ” Inondations dans les Villes d’Afrique de l’Ouest : Diagnostic et Elements de Renforcement des Capacites d’Adaptation dans le grand Cotonou ” réalisé en 2010 par Lucile Wallez ; ” Changements Climatiques et Inondations dans le Grand Cotonou : Situations de Base et Analyse Prospective ” réalisé par LACEEDE en 2010 ; ” Effets du Réchauffement Global sur les Variables Climatiques et Hydrologiques au Bénin: Analyse de l’année 2010 par Rapport aux Données Historiques ” publié en 2010 par P. OZER et al.
La plupart de ces travaux, en dehors de la publication de P. OZER et al. ont beaucoup plus mis l’accent sur la pluviométrie de Cotonou, le système d’évacuation des eaux de pluie, l’occupation du sol, bref que du quotidien que vive les habitants de la ville et de ses environs.
Mais dans le document de P. OZER et al., une comparaison de la pluviométrie de 2010 avec celles des années antérieures a été faite et des période de retour estimées. Il a été aussi question de l’évolution de la température et de la monté d’eau au niveau de la mer. Certaines de ces analyses font partir de notre travail, notamment la comparaison de la pluviométrie de 2010 avec des valeurs historiques.
La particularité de notre étude est l’analyse des extrêmes hydro pluviométriques (données pluviométriques, hydrométriques, limnigraphiques), les événements pluvieux journaliers ont été étudié de même leur rapprochement.
Figure 1.1: Anomalie de Température de 1931