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Introduction

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L’intensification des pratiques agricoles au cours des dernières décennies n’a pas été sans impact sur l’environnement. S’inscrivant en premier lieu dans un contexte de progrès technique, la volonté d’accroitre la production a fait glisser le secteur agricole dans un contexte dominé par les pratiques peu favorables à l’environnement. Le travail excessif du sol, la transformation du couvert végétal, mais surtout la montée en puissance du recours à l’agrochimie par l’apport d’engrais azotés d’origine minérale et organique a notamment dégradé la qualité et la dynamique des cours d’eau en milieu agricole.

Dès les années 1990, sous la pression sociétale induite par la prise de conscience générale des liens qui unissent l’intensification agricole et la dégradation de la ressource, les pouvoirs publics mettent en place un cadre législatif et des dispositifs contractuels en faveur de la limitation des impacts négatifs des pratiques professionnelles sur l’eau.

Les politiques publique risquent cependant de ne pas être suffisantes pour atteindre les objectifs de bonne qualité des eaux fixés par la Directive Cadre sur l’Eau à l’horizon 2015, et ce pour différentes raisons : l’incohérence de la volonté de normaliser des pratiques agricoles complexes et hétérogènes par des normes nationales, l’absence de mesures réellement adaptées aux enjeux et aux spécificités territoriales et la non-adhésion majoritaire des exploitants à des mesures agri-environnementales dans lesquelles ils n’ont pas confiance.

Ces raisons ont été le moteur de l’adaptation des programmes agri-environnementaux conduite ces dernières années au sein des bassins versants.

La présente étude met en relief l’évolution des dispositifs agri-environnementaux proposée par les gestionnaires d’un territoire du bassin Rhin-Meuse au Nord-Est de la France : le bassin versant de la Seille. Elle vise à mettre en évidence les liens qui unissent les caractéristiques des mesures agri-environnementales proposées avec les pratiques et les composantes socio-économiques du secteur agricole, ainsi que leur impact sur l’évolution de la pollution azotée de la Seille depuis les années 1990.

Dans un premier temps, nous allons dresser la chronologie de l’intensification des pratiques agricoles et identifier le panel de politiques publiques mises en oeuvre pour en contrôler les impacts environnementaux.

Dans la partie suivante, il conviendra de présenter le bassin versant de la Seille, territoire de notre étude, sur lequel un processus de zoom permettra d’en appréhender les composantes majeures ainsi que la démarche mise en oeuvre par les gestionnaires pour l’adaptation locale des mesures agri-environnementales.
Dans un troisième temps, l’analyse des teneurs en ammonium et en nitrate dans différents secteurs du bassin versant permettra de souligner l’influence insuffisante des politiques publiques sur la réduction de la pollution azotée d’origine agricole.

Enfin, ces données, couplées à l’enquête de terrain, devraient nous permettre d’envisager les axes de satisfaction et les facteurs clés de l’échec relatif des mesures agri-environnementales pour l’amélioration de la qualité de l’eau. L’objectif étant de présenter des éléments de réponse : Comment élaborer un programme agri-environnemental à la fois adapté aux spécificités territoriales et coordonnable à l’échelle d’un bassin versant dans la recherche d’une influence optimale sur l’évolution de la qualité de l’eau ?

Relation eau agriculture

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