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Section 2 : La gestion d’un sinistre en pratique

ADIAL

I/ La déclaration du sinistre

Lors de la réalisation de l’un des évènements assurés (prise d’otages, détention arbitraire, menace d’extorsion), la police Kidnapping et Rançon prévoit que l’assuré appelle au plus vite un numéro qui n’est autre que celui de la société négociatrice partenaire(56). Celle-ci est joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept.

A partir de ce moment, les premiers conseils sont donnés pour faire face à la crise sans erreur. Certains consultants ont pu mettre en place au préalable des « solutions de tracking », permettant une localisation de chaque personne assurée par GPS. Grâce à ce système de géo localisation, la victime, voire le parcours qu’elle peut effectuer avec ses ravisseurs lors d’une prise d’otages, peuvent être repérés par les services de la société dès que la crise leur est déclarée.

En principe, la société partenaire doit pouvoir anticiper le risque et donc rester en permanence informée en temps réel de l’évolution de la sécurité du personnel. En cas d’attaques, il doit exister des plans d’évacuation préétablis afin d’agir rapidement et efficacement.

II/ Le processus d’intervention et de négociation

Une fois le sinistre véritablement déclenché, il faut agir. Les sociétés intervenantes ont une réelle capacité de négociation en situation de crise : elles sont à même de pouvoir négocier avec dextérité avec les ravisseurs afin de trouver la meilleure solution pour parvenir à l’exfiltration des victimes.

Il ne s’agit pas automatiquement d’aller directement sur le terrain ; après s’être assurés que le ou les otages sont encore en vie, les experts prennent contact avec les ravisseurs. Il est fréquent qu’il soit fait appel à des proches des victimes pour la négociation, tout en sachant que tout ce que ces personnes feront ou diront résulteront des consignes de la société intervenant. Selon les experts, la négociation par les proches est l’une des plus efficaces.

La phase de négociation est délicate mais les équipes intervenantes ont normalement une solide expérience en la matière, notamment dans le pays concerné par la crise (sachant que les groupes criminels organisés n’agissent pas de la même façon partout dans le monde et pas pour les mêmes raisons57). Elles doivent donc normalement connaitre au mieux le fonctionnement des ravisseurs, leurs attentes, et peuvent agir en conséquence.

Leur réseau relativement puissant peut se révéler être un allié puisque les équipes pourront faire intervenir les personnalités (membres d’un gouvernement ou autre personne de pouvoir) qu’elles estiment influentes dans chaque cas d’espèce.

III/ L’éventuel paiement de la rançon

Si les négociations seules ne suffisent pas à libérer les otages, le paiement d’une somme d’argent demandée par les ravisseurs peut s’avérer nécessaire.

Dans un tel cas, la société spécialisée interviendra, avec l’accord de l’assureur (qui, bien que demeuré dans l’ombre, reste informé de la situation en temps réel), pour satisfaire aux exigences des ravisseurs tout en ayant la certitude que les otages seront libérés sains et saufs.

Là encore, l’aide des proches peut s’avérer utile, tout en s’assurant que leur vie ne sera pas mise en danger pour autant.

Il faut néanmoins souligner que certaines prises d’otages à coloration politique ne peuvent au contraire pas toujours se résoudre par le paiement d’une rançon. L’intervention de l’entreprise et des services privés auxquels elle a fait appel (assureur et ses partenaires) peut ici trouver sa limite, comme il sera expliqué plus tard dans cette étude.

Quoiqu’il en soit, la gestion du sinistre s’effectue avec la plus grande adresse et se déroule au cas par cas, selon les particularités des ravisseurs, de leur demande, du nombre de victimes ou encore des circonstances. Il n’existe donc pas de procédure type et la résolution du sinistre n’est jamais totalement prévisible.

En faisant intervenir des sociétés expertes, l’assureur met toutes les chances du côté de l’entreprise pour faire face à la crise en en ressortant le moins de conséquences préjudiciables possibles. Pour cela, l’organisation cliente doit elle-même se montrer coopérative, et ce dès la conclusion du contrat d’assurance.

En effet, le volet primordial de la police K&R est sans aucun doute celui de la prévention, là encore dirigée avec professionnalisme par les sociétés spécialisées, phase que l’entreprise cliente se devra de suivre à la lettre.

56 – V. par exemple l’article 5.1 Annexe N°3.
57 – Voir Partie I sur les groupes criminels organisés.

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