I/ Analyse et risk management
Une fois le contrat K&R souscrit, l’entreprise cliente est immédiatement mise en relation avec la société partenaire de son assureur. Cette dernière commencera en effet au plus vite à examiner le risque auquel l’organisation a ou aura affaire (dans le cas où l’expatriation n’a pas encore eu lieu).
a)Analyse du risque pays
Il sera dans un premier temps mis en place une analyse du risque pays afin de pouvoir réagir de la manière la plus appropriée, tous les risques ne nécessitant pas la même réponse en terme de prévention. Certains pays devront par exemple nécessiter une prévention davantage portée sur les kidnappings (ou tiger-kidnappings(58)) tels que tous ceux d’Amérique Latine, tandis que d’autres amèneront à se pencher plutôt sur les menaces d’extorsion, les multinationales occidentales n’étant pas les bienvenues sur ces terres (il pourrait être fait allusion à la région du Sahel avec la présence pesante d’AQMI).
Comme toujours, aucune généralité ne doit être faite sur les terres les plus hostiles ou les buts recherchés par tel ou tel groupe armé. L’un des principes du contrat d’assurance est d’ailleurs d’être fondé sur un aléa : l’aléa du risque Kidnapping et Extorsion est très puissant, jamais il ne peut être prédit qu’un employé fera l’objet de menaces ou de prises d’otage. Certaines implantations d’entreprises françaises dans les régions dites « à risques » se déroulent sans remous. Mais tout risque doit être prévu et envisagé pour en limiter à la fois la survenance et le cas échant les conséquences.
Les consultants aideront les dirigeants à se poser les bonnes questions, à affronter les problématiques auxquelles ils pourront avoir affaire (notamment le risque juridique mais aussi le risque de réputation). Ensemble, ils établiront une stratégie efficace pour assurer la sécurité des équipes, des établissements mais également plus globalement de l’économie de l’entreprise.
b)Mise en place d’éventuelles mesures de protection
Il se peut que l’organisation doive envisager de sécuriser davantage ses sites de production (sécurisation matérielle et humaine).Ou encore, il peut être imaginé qu’il lui faille se doter de véhicules plus sécurisés, etc…
A cela s’ajoute de nos jours une particulière attention à porter au cyber-risk : les grandes entreprises françaises sont de plus en plus souvent victimes de cyber-extorsion, ou « chantage numérique ». Dans de telles hypothèses, les hackers rendent les données informatiques de la société inaccessible et offre la possibilité pour cette dernière de les retrouver en échange d’une rançon parfois considérable.
Tout cela se fera évidemment avec l’assistance et le pouvoir du risk manager, si la Multinationale ou la PME/PMI a pris l’initiative de s’en doter.
Cette première étape d’analyse des risques en étroite collaboration avec la direction de l’organisation cliente représente finalement un moyen de responsabiliser l’employeur et de le sensibiliser au risque qu’il n’imaginait peut-être pas être aussi menaçant.
Une fois la tête de l’entreprise formée, il faut s’occuper du personnel, vie active de l’entreprise sur le lieu de prédilection.
II/ La sensibilisation des employés
Les employés sont les premiers concernés par les risques criminels évoqués dans la partie I de cette étude. Aussi, ils doivent autant que leur employeur être mis au courant des réalités et être prêts à réagir en cas de menaces.
Comme mis en avant précédemment, les français sont la deuxième nationalité victime des rapts, triste record qui s’explique par le manque de prise de conscience et « d’entrainement » de nos compatriotes dans des pays où les menaces sont à chaque coin de rue. Les entreprises britanniques et américaines présentent des équipes largement plus entrainées, ce qui explique inévitablement qu’elles soient moins victimes de menaces ou de prises d’otage.
Les consultants associés aux assureurs K&R sont donc présents pour sensibiliser les collaborateurs amenés à voyager dans des zones à risque ou les expatriés déjà sur place ou sur le départ. L’idéal est évidemment de rencontrer ces personnes avant tout départ, afin que la formation soit bénéfique dès le premier instant en territoire « redouté ».
Il s’agit pour la société spécialisée de permettre une meilleure connaissance du pays de destination des salariés engendrant ainsi plus naturellement une adaptation des comportements.
Pour autant, sensibilisation ne doit pas rimer avec peur : il ne doit pas s’agir pour les consultants de terroriser les employés en leur montrant quel pourrait être leur quotidien dans ces pays émergents mais plutôt de les faire activement participer et ainsi s’intégrer dans une nouvelle population aux mentalités différentes. L’acclimatation peut alors parfaitement bien se passer.
C’est pourquoi les partenaires spécialisés des assureurs ont pour la majorité choisi de proposer des ateliers de formation divers et variés à l’attention des principaux intéressés: les salariés expatriés et voyageurs d’affaire.
58 – « Le tiger kidnapping est une prise d’otage, à savoir l’arrestation, l’enlèvement ou la détention d’une ou de plusieurs personnes, afin de forcer un employé, un proche ou une autre personne à s’emparer immédiatement de toute valeur, somme d’argent considérable ou toute autre forme de rançon appartenant à une institution ou une société » – Définition donnée par la police fédérale belge : http://www.polfed-fedpol.be/crim/crim_tips10_fr.php