Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

b. Economie

Non classé

L’Indonésie est un pays situé au coeur d’une région dynamique, en pleine transition économique et démographique. Son économie est en pleine croissance et de plus en plus stable. Elle se diversifie au niveau des industries. Aujourd’hui c’est la seizième puissance mondiale et elle est en phase de devenir la septième selon de récentes études. Ce pays est très étendu, avec une grande disparité humaine et économique. La partie occidentale du pays est prépondérante concernant l’économie. Java et Sumatra contribuent pour plus de 80% au PIB total de l’Indonésie. La principale raison tient à la proximité de ces régions avec Singapour et la Malaisie.

Jakarta est le plus gros contributeur à l’évolution du pays et compte pour 1/5ème et même 1/4ème du total si le grand Jakarta (Jabodetabek est inclus). Mais d’autres villes contribuent également au dynamisme du pays et sont en pleine croissance comme Medan, Bandung, Surabaya, Bogor, Tangerang, Depok, Bekasi.

Les grandes et moyennes villes comptabilisent entre 2 et 10 millions d’habitants et leur nombre y croît plus rapidement qu’à Jakarta (6,7%)… Depok et Tangerang sont souvent traitées comme l’agglomération de Jakarta. Parallèlement ces villes s’agrandissent : Bandung +6,7% ; Medan et Surabaya +7%,

Les petites villes ont une population entre 150 000 et 2 millions d’habitants. Elles croissent d’environ 5,9% par an, 40% de ces villes sont en dehors de Java. Les villes qui grossissent le plus rapidement sont Pekanbaru à Sumatra, Pontianak et Balikpapan à Kalimantan et Makasar à Sulawesi qui croissent de 8,6% à 9,8% par an. Ces villes profitent de l’essor des matières premières, de la croissance de leurs habitants et de la productivité.

L’urbanisation et l’expansion de la société de consommation aident à l’amélioration des services dans le secteur de la santé et de l’éducation. Du fait de la concentration des consommateurs, il est plus facile et moins cher d’y apporter ces services. De plus les villes présentent un fort pouvoir d’attraction pour les personnes qualifiées en charge de ces services : éducation, santé.

Durant les deux dernières décennies, la hausse de la productivité du travail et l’accroissement de la main d’oeuvre relatif à une hausse de la population en âge de travailler ont compté pour plus de 60% dans la croissance économique.

Cette progression est due en partie à l’amélioration des systèmes de production dans certains secteurs. Trois de ces secteurs ont largement contribué à cette hausse: le commerce de gros et de détail, l’équipement de transport et d’appareils électriques et électroniques et les télécommunications. A noter que plus de productivité n’a pas engendré une baisse des emplois. Depuis 1960, la productivité de l’Indonésie a augmenté de 255% et l’emploi de 230%.

Il est certain que l’émergence des citadins et du pouvoir de consommation en Indonésie va permettre l’essor de certains secteurs tels que les services financiers, la nourriture et les boissons, les loisirs, l’informatique et autres moyens de communications. Le système financier est dominé par les banques, qui représentent 76% des actifs du secteur financier; les autres acteurs du secteur, par exemple les compagnies d’assurance, les fonds de pension, ont des parts de marché peu importantes. Les banques étrangères sont très présentes et ont vu leurs parts dans les actifs bancaires progresser.

L’Indonésie a eu une prestation remarquable cette dernière décennie, Son économie a rebondi après la crise Asiatique de 1997-1998. Elle a émergé d’une dictature en une démocratie avérée, dotée d’une forte économie et elle bénéficie d’un statut d’interlocuteur international important. L’Indonésie est passée de la 28ème puissance économique mondiale en 2000 à la 16ème en 2011.(3)

Le pays détient la 25ème place mondiale de stabilité macroéconomique alors qu’en 2007 il était classé à la 89ème place. Il a eu durant les 10 dernières années le plus important et le plus stable accroissement du PIB juste après la Chine et l’Inde. Son taux en 2012 était de 6,2%. Parmi les pays de sa zone, Il se place aujourd’hui avant la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines. La santé de son taux de change et de ses finances publiques est restaurée. Son déficit budgétaire est inférieur à 3%. Récemment l’Indonésie a fait d’énormes progrès dans son management macroéconomique et ses dettes sont passées de 90% à l’époque de la crise de 1997 à environ 25% du PIB aujourd’hui ; un taux plus bas que celui de la majorité des membres de l’OCDE. Son inflation est tombée de 20% à 4,5% en 2012. Au sein de L’Asie, l’Indonésie est devenue la 5ème économie la plus importante derrière la Chine, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud. Son PIB par habitant (FMI) est en constante progression, en 2012 il était de : 5100 USD.

Le tableau ci-dessous montre l’évolution dans la composition du PIB de l’Indonésie. D’une économie fortement dépendante de l’agriculture, elle a évoluée vers une économie plus équilibrée dans laquelle la part de l’industrie est supérieure à celle de l’agriculture. A l’arrivée de Suharto, le pays n’avait pratiquement pas d’industrie.

Composition du PIB de l'Indonésie

Composition du PIB de l’Indonésie

source http://www.statistiques-mondiales.com/indonesie.htm

Cette évolution devrait se poursuivre(4), on prévoit un renforcement soutenu du secteur industriel au détriment de l’agriculture et des services en raison de l’intérêt des investisseurs étrangers pour ce secteur. On constate également une volonté de l’état indonésien.

L’Indonésie a su réagir et prendre de bonnes décisions après la grave crise de 1997-1998, le pays a fait des progrès économiques sous le premier gouvernement du président Yudhoyono (2004-2009), en introduisant d’importantes réformes dans le secteur financier, notamment les réformes fiscales et douanières, l’utilisation des bons du Trésor, et le développement du marché des capitaux et sa supervision. Une stabilité politique depuis la chute de Suharto, des consensus avec les différentes régions du pays par l’application de la régionalisation est un point important mais son atout majeur provient de l’abondance de ses ressources.

Celles-ci en Indonésie sont conséquentes. C’est le plus grand producteur et exportateur d’huile de palme, le premier exportateur de gaz liquéfié, le second pays exportateur de charbon et le second producteur de cacao et d’étain. Ce pays a aussi les quatrièmes et septièmes plus grandes réserves de nickel et de bauxite (selon le gouvernement). La part des ressources dans l’économie a cependant diminué durant la dernière décennie malgré l’envol de leurs prix comme le démontre le graphique ci-dessous(5). L’industrie minière et pétrolière ne compte que pour 11% du PIB nominal de l’Indonésie. Les ressources pétrolières, sources importantes de revenus du temps de Suharto se sont épuisées, contraignant l’Indonésie à devenir importateur de pétrole depuis 2004.

Le gouvernement en a pris acte et vient d’annoncer un plan directeur pour le développement des énergies renouvelables, fixant un objectif de 25% de la consommation totale d’énergie en 2025. Énergie éolienne, solaire et hydroélectrique, en plus de son immense potentiel géothermique. La construction d’une centrale atomique à Banka Belitung a même reçu l’agrément des membres de l’ASEAN.(6)

Les services prévalent sur les ressources, ils comptent maintenant pour moitié dans le PIB. Mais c’est le secteur de l’industrie qui devrait voir un renforcement dans les prochaines années en raison de son attrait pour les étrangers et des incitations fiscales faites par le gouvernement afin d’absorber une masse plus importante de travailleurs et diminuer son chômage.

Le secteur minier étant largement dominé par les entreprises étrangères notamment chinoises, japonaises et françaises, afin de reprendre en main le secteur, l’état indonésien a prévu également de stimuler les industries nationales en interdisant par exemple les exportations de matières premières à partir de 2014 (dans l’industrie minière). Cette mesure obligera les industries à construire des fonderies et des installations de traitement pour développer des produits à valeur ajoutée. Cette politique volontaire est rendue possible par la position omniprésente du gouvernement dans le monde économique.

L’état indonésien a mis en application de zones géographiques privilégiées. Il y a sept zones sous douane et 40 parcs industriels. Les parcs industriels sont répartis dans tout le pays, mais 32 se trouvent à Java. Il y en a notamment sur l’île de Bintan, à Medan (dans le Nord de Sumatra), à Banten (Java), à Bekasi, à Bogor et Tangerang (dans l’Ouest de Java), Semarang (dans le centre de Java) et à Makasar (dans le Sud de Sulawesi). Il existe également une zone sous douane transfrontalière appelée Sijori comprenant Singapour, Johor (Malaisie) et Riau (Sumatra) en Indonésie, ainsi que des zones franches
L’Etat accorde des incitations aux compagnies industrielles étrangères et nationales qui choisissent de s’établir dans l’une des sept zones douanières. Le gouvernement a annoncé en 2006 un plan de développement d’autant de zones économiques spéciales ou “îles d’excellence” situées à des emplacements stratégiques. Les premières ont été créées sur les îles de Batam (au sud de Singapour), Bintan et Karimun.

Kenglin Tan, directeur général basé à Hong Kong d’actions Asie-Pacifique à Manulife Asset Management, a déclaré que l’économie indonésienne est actuellement dirigée par l’investissement. L’investissement étranger et local a atteint un record de 30 milliards de dollars l’an dernier. «L’Indonésie est en train de changer en fonction de son modèle de croissance de la consommation à la croissance par l’investissement».

La croissance récente de l’Indonésie s’explique donc par une forte demande d’exportation de ses matières premières alliée à un marché domestique fort. A noter que l’Indonésie est un des rares pays en voie de développement qui tire sa croissance en grande partie de sa consommation intérieure plutôt que de ses exportations.

Ces données nous permettent de constater que si l’Indonésie a encore beaucoup de progrès économiques à faire pour atteindre le niveau des pays développés, elle est en bonne voie pour se rapprocher du niveau des puissances mondiales.

3 http://www.oecd.org/FR/
4 http://www.indonesia-investments.com/finance/macroeconomic-indicators/gross-domestic-product-of-indonesia/item253?searchstring=agriculture
6 http://www.geni.org/globalenergy/library/technical-articles/generation/highbeam.com/indonesia-to-boost-renewable-energy-supply/index.shtml

Page suivante : c. Social

Retour au menu : L’INDONESIE, UNE NOUVELLE PUISSANCE ECONOMIQUE ?