Selon les dernières estimations (Juillet 2012), le nombre d’habitants de l’Indonésie serait de plus de 248 millions, ce qui en fait le 4ème pays le plus peuplé au monde.
A noter que la seule île de Java, concentre 60% de la population avec une densité de 1 029 habitants/km2.
Ce pays est riche de par ses différentes cultures, ethnies et langues. Il existe plus de 300 groupes ethniques dont la majorité provient de Java.
L’Indonésien est la langue officielle mais le pays compterait plus de 700 langues et dialectes encore parlés, 583 étant officiellement recensées. Cela démontre qu’une des caractéristiques de ce pays est sa diversité ethnique, la majorité de la population appartenant à l’ethnie malaise. Dans le pays 3% des Indonésiens sont issus de la diaspora chinoise.
A noter que cette diaspora chinoise a longtemps subi une discrimination, son origine était inscrite sur les papiers d’identité, la langue et les fêtes chinoises interdites, elle fut la cible principale des émeutes en 1998, ce n’est que récemment que les derniers éléments de cette discrimination ont été supprimés.
Son importance actuelle tient aux réseaux qu’elle entretient avec la Chine, familiaux et par le biais de la langue chinoise toujours parlée par la plupart de ces descendants chinois.
Le commerce en Indonésie a de tous temps été aux mains des indonésiens d’origine chinoise, on estimait qu’ils possédaient plus de 80% de la richesse du pays du temps de Suharto.
Actuellement, l’âge moyen des Indonésiens est de 28 ans et 66,6% de la population a entre 15 et 64 ans (0-14 ans : 27%- + de 65ans : 6,4%.). Ainsi c’est un pays jeune, ce qui le rend d’autant plus dynamique.
La durée de vie est de 71,33 ans. Il est important de noter que le pays ne compte que 0,288 médecins pour 1000 personnes. Un chiffre bien en dessous de celui des pays développés : 3,49 pour la France et 2,67 pour les Etats Unis. La Chine, la Malaisie et la Thaïlande en comptent : 1,41 ; 0,941 et 0,298 pour 1000 habitants. Le pays a donc de gros progrès à faire au niveau de la santé, mais il s’est déjà fortement amélioré durant les deux dernières décennies.
Le taux d’alphabétisation est de 90,4%. Celui des hommes est de 94% alors que celui des femmes est de 86,4%. Il y a ainsi une forte disparité qui s’explique en partie par le fait que les filles restent à ce jour moins scolarisées. L’école primaire est aujourd’hui obligatoire en Indonésie, mais reste payante.
La distribution de la population est très inégale avec des régions surpeuplées comme Java et d’autres beaucoup moins comme le Sud-est des Célèbes et l’Irian Jaya. Ce constat a amené les autorités à élaborer un vaste plan d’incitation à la migration des zones surpeuplées vers celles plus désertiques ; il s’agit du programme de transmigration inauguré par le gouvernement colonial puis repris sous le régime de Suharto. Le programme fut en partie financé par la Banque Mondiale, ainsi 3,6 millions de personnes ont été déplacées avec plus ou moins de réussite tenant aux conditions et à l’environnement.
La classe moyenne compte 45 millions de personnes et augmente d’environ 5 à 6 millions par an, les citadins représentant 53% mais produisant 74% du PIB, une population active de 118 millions de personnes dont 55 millions de travailleurs qualifiés.
La population des moins de 30 ans en Indonésie s’urbanise rapidement, elle enregistre une notable hausse des salaires. Entre aujourd’hui et 2030 on estime à 91 millions le nombre de consommateurs additionnels avec un pouvoir d’achat conséquent. Cette croissance de la classe moyenne est supérieure à toutes celles des économies mondiales hormis celles de la Chine et de l’Inde et suscite plus d’opportunités d’investissements nationaux et internationaux. Depuis des années, la demande intérieure permet de créer de nouveaux marchés. L’Indonésie doit cependant réduire l’inégalité croissante de sa population.
La scolarité est en principe obligatoire jusqu’en troisième année du secondaire. Si le taux de fréquentation du primaire semble excellent, en 2003, selon les données de la Banque Mondiale, le taux de scolarisation dans les écoles primaires approchait 100 pour cent, pour les écoles secondaires il n’était plus que de 62 pour cent, et seulement de 16 pour cent pour les universités.
Il y avait un nombre presque égal de filles et de garçons dans les écoles primaires et secondaires; à la fin des années 2000, le ratio était de 96,7 filles pour 100 garçons. Le nombre d’enfants scolarisés reste beaucoup plus élevé à Java que dans le reste de l’Indonésie.
Le choix d’enseignement peut se faire entre les écoles publiques non sectaires gérées par l’Etat, ou celles privées ou semi-religieuses (islamiques en général), écoles supervisées et financées par le ministère des Affaires religieuses. L’enseignement primaire est dispensé en deux années, l’élémentaire en six ans et le secondaire cinq ans.
Bien que 85 % de la population indonésienne ait été enregistrée en tant que musulmane, selon le recensement de 1990, moins de 15 % ont fréquenté des écoles religieuses. L’amélioration date de l’époque de Suharto, en 1973 il a décidé d’affecter une part des revenus pétroliers pour la construction de nouvelles écoles primaires. Cet acte a entraîné la construction ou la réparation de près de 40.000 établissements scolaires primaires vers la fin des années 1980. Il reste toujours des frais d’école, de fournitures, d’uniformes à la charge des parents aussi pendant la crise de 1997-1998 les familles les plus pauvres, faute de moyens ont déscolarisé massivement leurs enfants mais depuis les choses se sont améliorées et en 2002, selon l’Organisation mondiale Banque, seulement 2 % des personnes entre 15 et 24 ans ne savaient pas lire, et en 2009, le taux d’alphabétisation des adultes était de 90,4 %.
Une minorité musulmane préfère placer ses enfants dans des écoles islamiques, les Pesantren, le plus souvent dans des zones rurales. Elles sont dirigées par un érudit musulman, le contenu des études est alors principalement axé sur la lecture et l’apprentissage du coran ainsi que de la langue arabe littéraire, accessoirement des sujets plus modernes comme les mathématiques, la géographie et l’anglais. Un examen est même nécessaire pour retourner dans le système normal.
L’enseignement supérieur a connu une grande amélioration depuis les années 70 en passant de 450 établissements et 237 000 étudiants à 2.975 établissements et plus de 4,2 millions d’étudiants.
Les salaires des professeurs restent une entrave à la qualité de l’enseignement dispensée. Seulement 7% des professeurs détiennent un doctorat et beaucoup ont souvent d’autres emplois en dehors de l’université pour compléter leur salaire. La majorité des budgets sont financés à 60% par l’état et le reste grâce aux divers frais imposés aux étudiants. On constate qu’il y a de réelles inégalités d’accès à l’enseignement supérieur car celui-ci est encore trop cher pour la majorité des Indonésiens.
De même que le niveau d’éducation, l’accès aux soins s’est amélioré depuis les années 80, tout en restant très insuffisant. L’espérance de vie notamment est passée de 52,9 ans en 1980 à 71,33 en 2012.
Le taux de mortalité infantile nationale est passé d’une moyenne de 105 décès pour 1.000 naissances en 1980 à 26,8 en 2012.
L’une des caractéristiques les plus remarquables du système de santé indonésien si on le compare à ceux des autres pays du Sud-asiatiques, est le faible niveau de soutien gouvernemental. Depuis 1969 il existe cependant des centres de santé communautaires, les Puskesmas qui prennent en charge une grande partie de la population rurale tout en ne disposant pas de moyens suffisants.
Durant ces dernières années, divers hôpitaux spécialisés ont été construits à Jakarta et les soins plus complexes sont désormais accessibles pour les populations aisées. Jusqu’au début des années 2000, les expatriés et riches indonésiens étaient directement transférés à Singapour pour des soucis aussi bénins qu’une appendicite. Aujourd’hui avec l’essor de ces hôpitaux beaucoup de soins peuvent être dispensés directement à Jakarta.
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