Pour être acceptables, les stratégies et pratiques de mise en valeur des ressources naturelles doivent être complémentaires ou du moins compatibles avec les objectifs de protection de la biodiversité et de maintien du caractère naturel de l’aire protégée. En cas de conflit avec l’utilisation des autres ressources naturelles, la protection et le maintien de la biodiversité ainsi que le maintien du caractère naturel des écosystèmes doivent prendre préséance.
Dans le cadre d’un réseau intégré d’aires protégées s’appuyant sur l’ensemble des six catégories de l’UICN (Union Internationale sur la Conservation de la Nature), l’un des rôles privilégiés des aires protégées avec utilisation durable des ressources naturelles est également de contribuer au maintien de l’intégrité écologique, en servant de zones tampons avec les territoires altérés plus fortement par l’homme.
Les aires protégées constituent la pierre angulaire de la conservation in situ de la diversité biologique. Leur importance, qui s’étend de la conservation de la diversité biologique, au stockage du matériel génétique, à la fourniture des services essentiel au bien-être humain dispensés par les écosystèmes et à la contribution au développement durable, a été reconnue à des niveaux multiples, des organismes internationaux aux gouvernements nationaux, communautés et groupements locaux. (CDB, 2004)
À l’échelle mondiale, la vaste majorité des aires protégées a été créée au cours des quarante dernières années. On compte maintenant dans le monde 12 % des terres émergées en zones protégées. Ce changement d’affectation du territoire constitue une révolution en ce qui concerne l’utilisation des écosystèmes. Pour la première fois depuis la révolution industrielle, des superficies significatives sont dédiées à la protection de la nature. Il s’agit d’un changement de valeur important que l’on commence à reconnaître et à comprendre (François, 2009)
Les aires protégées, parcs nationaux, réserves naturelles et autres zones dans lesquelles des mesures spéciales ont été prises afin de conserver la diversité biologique et les processus écologiques, sont depuis longtemps reconnues comme étant un outil essentiel pour lutter contre la perte de la diversité biologique mondiale. Depuis plus d’un siècle, des pays du monde entier réservent des zones aux fins de protection spéciale en raison de leur beauté naturelle et de leur statut de dépositaire de la diversité biologique la plus spectaculaire de la planète. Au cours des dernières quarante années, la conception du rôle des aires protégées a changé. Nous avons progressé du concept de “parcs nationaux” et de “Réserves” dominant du 19ème siècle au milieu du 20ème siècle, au concept et à l’approche pratique plus larges des “aires d’utilisation durable”.
L’une des raisons de l’inadéquation de système mondial d’aires protégées est le manque de la participation des communautés autochtones et locales à la création et gestion des aires protégées. Ces dernières doivent dès lors y être logiquement et nécessairement associées, par des processus de partenariat et de gestion participative qui procèdent directement des exigences d’une démocratie de proximité remettant fondamentalement en cause les méthodes et les outils centralisés du pouvoir politique et administratif, au profit d’une nouvelle « gouvernance » des espaces et des aires protégés.