La pragmatique développementale s’est intéressée au développement des connaissances métapragmatiques chez les enfants. Les capacités métapragmatiques sont les capacités de l’enfant à se représenter et réguler les usages du langage (Gombert, 1990, Hickmann, 1985).
Bernicot précise que les enfants développent des connaissances métapragmatiques dès l’âge de 5 ans. Elle réalise en 1999 une classification des activités métapragmatiques en 6 niveaux, qui sont les suivants :
Activités métapragmatiques
Tableau 3 : Niveaux de compréhension de l’état mental de l’interlocuteur (d’après Bernicot, 1999)
Dès la naissance, nous attribuons à l’enfant des intentions de communication grâce à ses gestes et à ses vocalisations. Cependant, à cet âge précoce, ces conduites n’ont pas de valeur communicative. De nombreuses recherches ont néanmoins démontré qu’il existe une certaine continuité entre les interactions précoces et les premiers actes de langage.
Les réactions de l’adulte face aux essais de communication de l’enfant jouent un rôle important dans leur compréhension mutuelle. L’enfant est ainsi capable d’adapter son langage selon son interlocuteur. Une étude de Ryckebusch et Marcos (2000) réalisée sur des enfants de quinze à vingt-trois mois montre que les enfants produisent d’avantage d’actes directifs face à leur père, alors qu’avec leur mère ce sont les actes expressifs qui dominent.
C’est surtout à partir de deux ans que l’enfant améliore ses capacités de communications. Il progresse dans la production et la compréhension des actes de langage et apprend ainsi à moduler ses intentions communicatives.