On se complait généralement à le répéter : « La tradition a la vie dure ». Des pratiques
vieilles de plusieurs décennies dans une Administration publique, telle que présentée plus haut
avec toute la complexité des enjeux qui entourent ce mode de fonctionnement, ne peuvent
pas certes être changées par décret ; nous l’admettons volontiers. D’ailleurs, le rejet
systématique de la population haïtienne du statu quo ante le 07 février 1986 qui allait être
formellement traduit par l’adoption définitive de la nouvelle Constitution de 1987 et le constat
de la perpétuation des mêmes vieilles pratiques, plus de 20 ans après, dans l’Administration
publique haïtienne montre bien que la panne n’a pas été franchie.
En revanche, une Administration publique saine et efficiente était, entre autres, le voeu
de la population haïtienne qui ne supportait plus que des agents publics se servent eux-mêmes
au lieu servir dignement et efficacement l’usager des services publics (A).
De plus, le fait qu’Haïti soit de plus en plus tributaire de l’aide internationale donne
une certaine légitimité aux bailleurs de fonds internationaux d’exiger eux aussi, de leur côté et
à leur façon, une Administration publique saine et efficace (B).
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