Ils sont divers dans l’ensemble mais la majorité est constituée de pièces produites depuis la
métropole.
Parmi ceux-ci on peut noter la présence sur presque toutes les toitures du centre historique, des
tuiles rouges (pour chaque îlot on dénombre au moins trois maisons avec une toiture en tuile
mécanique).
« Ces toits en tuiles mécaniques manufacturées prés de Marseille et les volets en persienne
montés sur des baies de grandes hauteurs nous rappellent les origines des commerçants (Marseille
et Bordeaux) »(27).
Sur une tuile mécanique on peut lire « Arnaud Etienne & Cie – St Henry /Marseille ».
On les recense sur presque tous les bâtiments administratifs, sur quelques maisons de Keury Kao-
Keury Souf et sur les toitures des hangars au marché.
A coté de la tuile on peut noter également l’utilisation du métal dans les constructions.
«La structure du bâtiment repose sur une armature métallique, construite par les industries
françaises, exportée en pièces détachées dans toutes les colonies et assemblée sur place »(28).
Cette structure métallique permet de renforcer la solidité du bâtiment et offre la possibilité de
construire en hauteur plus facilement.
Photo 31 : exemples de matériaux utilisés dans l’architecture coloniale
Récemment des bâtiments ont fait l’objet de réfection et il n’a pas été question d’enlever cette
structure métallique. Il ne s’agit que d’une tentative de réhabilitation qui conserve l’authenticité
des constructions.
Le bois est un autre matériau qui entre dans la construction, utilisé au niveau des escaliers comme
marchepied et parfois quand il s’agit d’une maison à étage comme plafond pour le rez-dechaussée.
Sur les murs de quelques maisons que l’érosion n’a cessé de détruire, apparaissent des briques
d’une autre nature, de couleurs rougeâtres et aux dimensions plus petites.
S’il existe un matériau qui a vraiment joué un rôle important dans cette architecture c’est surtout
« la pierre de Rufisque ».Son aspect résistant, sa disponibilité et la possibilité de l’utiliser partout,
lui a donné une valeur inestimable.
Il a servi dans la construction des grands entrepôts de l’époque coloniale ou « seccos », destinés à
la conservation de l’arachide.
Il est encore présent aujourd’hui dans le paysage rufisquois tant sa durée de vie est longue.
Sa trace se note dans les murs des maisons du centre historique, à l’usine Petersen où il constitue
le seul matériau entrant dans la construction des unités de production, mais également au marché
du centre-ville (halle aux poissons, marché légumes etc.).
Même s’il est vrai qu’au plan architectural, Rufisque n’a rien à envier aux autres villes coloniales
et qu’il a tout à gagner en matière de valorisation de son patrimoine ; Le véritable défi auquel il
est invité, est d’arriver à bien entretenir ce patrimoine culturel afin de le sortir dans son état actuel
de décrépitude.
27 Rufisque-réalités urbaines. Direction des Services Techniques. Mai 2005
28 Sinou, Alain. op. cit., p316