L’exercice d’évaluation permet d’identifier les caractéristiques physiques et humaines de la ville et les impacts potentiels des risques naturels. Cette évaluation peut permettre d’identifier les prérogatives du gouvernement local qui permettraient de prendre des actions pour faire face aux impacts des risques naturels. Enfin, l’évaluation peut identifier les zones les plus vulnérables. L’exercice requiert de compléter une « Matrice de typologie de la ville et de
caractérisation des risques naturels ».
ANALYSE ET INTERPRETATION DES ATTRIBUTS DE LA MATRICE
La catégorie A identifie la situation géographique de la ville. Elle aide à identifier les impacts des évènements climatiques et les risque naturels susceptibles d’affecter la ville.
La catégorie B identifie la taille et les principales caractéristiques de la ville et de sa population. En général, les villes plus grandes, plus denses ou à croissance rapide ont une vulnérabilité plus forte aux impacts des évènements climatiques et aux risques naturels. Là où un grand nombre de migrants ne peuvent pas être complètement intégrés dans la population urbaine permanente et dans les installations construites formelles, l’augmentation des installations informelles et de la pression sur les infrastructures de la ville qui en résulte est à même de rendre la ville encore plus vulnérable aux impacts des changements climatiques et aux risques naturels. De plus, plus la ville occupe une zone étendue et plus elle est dense et plus les ressources nécessaires pour protéger convenablement la population des événements climatiques et des risques naturels sont importantes.
La catégorie C a trait à la structure de gouvernance et à la gestion des risques. Que ce soit par nomination ou élection, une charge d’administration excessivement courte peut inhiber la planification à long terme. L’existence de départements pour gérer les risques de désastres et les impacts des changements climatiques révèle indirectement le niveau de préparation de la ville. Si les risques de catastrophes et les impacts des changements climatiques sont gérés par le même département, les chances de développer des plans et programmes intégrés sont accrues.
L’existence de départements pour gérer les risques de désastres et les impacts des changements climatiques aux niveaux régional et national est aussi un indicateur important du niveau de leur intégration avec d’autres départements de l’administration locale.
La catégorie D établit les responsabilités pour la gestion des risques naturels et les impacts des évènements climatiques. Les responsabilités sont clairement identifiées lorsque quelqu’un responsable est chargé d’une activité spécifique (relative à la gestion des risques et des évènements climatiques) et lorsque cette charge est bien communiquée et connue des autres départements. Cet exercice permet aussi d’établir le niveau de décentralisation de la ville suivant qu’elle dispose ou non d’un système de contractualisation de services.
La catégorie E se concentre sur les ressources financières de la ville. Les villes qui disposent d’un budget important et celles dotées d’une autonomie financière significative trouveront plus facile la mise en oeuvre de nouveaux programmes relatifs aux risques naturels. Le budget total doit être apprécié au vue des besoins actuels des programmes en matière de gestion des évènements climatiques et des risques. Les villes dont les budgets sont importants peuvent avoir des besoins plus conséquents et conduire cette évaluation permettra d’avoir une vision plus claire des ressources qui ont besoin d’être mobilisées.
La catégorie F se rapporte à l’environnement construit de la ville. Cette information est utile pour établir les vulnérabilités physiques de la ville. Les capacités existantes de programmation et de planification sont inférées par la présence de plans directeurs et de plans de développement urbain. La présence de codes de construction et le respect de ces derniers sont de bons vecteurs de régulation de la capacité dans ce domaine qui peut être renforcée afin d’inclure l’impact des changements climatiques et des mesures additionnelles de gestion des risques de catastrophes.
De fortes proportions de constructions informelles sont à même d’indiquer une plus forte vulnérabilité de la ville. Le degré de dispersion de la population informelle en donne un bon éclairage : des installations informelles concentrées pourraient accroître la vulnérabilité de la ville et les risques de catastrophes naturelles. Les bâtiments anciens et les structures historiques sont susceptibles d’être très vulnérables et la proportion de la population totale dans ces constructions est un indicateur utile du profile de risque de la ville. L’information sur la vulnérabilité observée des constructions au cours de désastres passés (mesurée au regard de l’ampleur de l’interruption de la fonctionnalité des constructions) fournit une indication de la vulnérabilité structurelle. En général, pour les installations neuves et formelles, la vulnérabilité peut être appréciée sur la base de la qualité des codes de construction et du niveau de respect de la ville à ces règlements. Si plus de 5% des constructions sont vulnérables, la vulnérabilité peut être estimée comme forte. Une vulnérabilité moyenne de ces constructions neuves et formelles implique que 1 à 5 % des constructions soient vulnérables, tandis qu’une vulnérabilité faible suppose que moins de 1% des constructions le soient. Les fourchettes correspondantes de vulnérabilité pour les constructions informelles, exprimées en termes du pourcentage de constructions vulnérables, sont les suivantes : vulnérabilité faible si moins de 5% des constructions sont vulnérables, moyenne si 5 à 15 % des constructions le sont et forte au-delà de 15%. Les mêmes pourcentages sont donnés pour les constructions historiques.
La catégorie G reflète l’impact politique et économique d’un désastre affectant la ville. L’impact politique peut être fort si la ville est, pour la zone, un centre administratif, un pôle économique et financier, ou un important fournisseur de services. Ces villes devraient être identifiées comme des “points chauds” plus critiques sur la base de l’ampleur possible de l’impact d’une catastrophe sur ces activités et capacités.
La catégorie H établit l’impact de désastres sur les activités économiques urbaines les plus utiles de la ville. Le terme “majeur” signifie que ces secteurs spécifiques sont présents dans la ville et représentent chacun au moins 10% de l’emploi local ou au moins 15% de la création de revenu.
Une ville avec un poids économique important est généralement un “point chaud critique” en raison de l’étendue des conséquences adverses indirectes des catastrophes.
La catégorie I évalue la menace de risques naturels. Pour la plupart des dangers, l’information sera disponible à partir des règles de construction et des enregistrements météorologiques passés (approximativement pour les 50 dernières années). Au cas où ces risques sont identifiés, ils devraient être considérés comme des risques spécifiques pour la ville dans son plan directeur ou dans les spécifications de son code d’urbanisme. Ces risques, s’ils sont présents, doivent être considérés dans tous les plans de gestion des catastrophes et conduire à identifier la ville comme un “point chaud” dans la mesure où leur occurrence se traduit souvent par de nombreuses victimes et des pertes mobilières importantes. La menace d’autres dangers est un indicateur utile de leur taux de récurrence dans la mesure où les changements climatiques sont susceptibles d’accroître la fréquence de ces risques.
La catégorie J présente le système de réponse à des catastrophes et à l’existence d’un plan d’urgence de la ville. Elle évalue aussi si le plan est global (avec des plans détaillés et des procédures standards d’opération pour les risques les plus importants et impliquant des parties prenantes autres que le gouvernement local), régulièrement expérimenté et mis à jour afin qu’il puisse être efficace après la survenue d’un désastre.
La catégorie K a trait aux impacts des évènements climatiques. Est-ce que la ville connaît les impacts des évènements climatiques ? Les connaître suppose que la ville dispose de suffisamment de ressources en background et de connaissances pour mettre en place des actions et des mesures dans ce domaine, y compris les impacts sur plusieurs secteurs urbains. Les impacts peuvent être connus à partir d’investigations scientifiques détaillées ou de données empiriques ou des observations de terrain. En outre, la matrice de réponse repose sur l’existence d’une politique (et/ou d’une stratégie) et de programmes relatifs aux évènements climatiques, en vue de répondre spécifiquement aux problèmes d’atténuation, d’adaptation, et de résilience.
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