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B-LA LISIBILITE.

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1) LA CONCEPTION DU JOURNAL.

a) La typographie.

Une bonne typographie doit donner envie de lire au lecteur. La présentation des
informations est un point-clé de la mise en page d‘un journal. C‘est cette dernièr e qui va
donner du sens à l‘écrit.

-) Les titres.

Les titres de chaque article sont mis en évidence. En effet, selon D. Ogilvy(25), qui a
étudié la lisibilité sur papier, un titre est lu cinq fois plus souvent qu‘un texte. C‘est pourquoi
ils sont en caractère gras et de grande taille pour accrocher l‘oeil de l‘usager. Ils sont courts
(cinq-six mots maximum) et constituent le pr emier niveau du titre, le titre principal.

Car L‘Equipe utilise des titres à deux niveaux. Le second niveau est une sorte de liaison entre
le premier titre et l‘article. Il permet de faire rentrer le lecteur progressivement dans le texte. Il
arrive même que certains articles soient précédés d‘une introduction de quelques lignes
(toujours en caractères gras).

-) Les articles.

Les articles sont parfaitement délimités : au début avec le lieu de rédaction (mentionné
surtout pour les envoyés spéciaux) et les premiers mots en gras et à la fin avec le nom de
l‘auteur. A signaler que tous les articles sont signés sauf « L‘Edito » qui l‘est au nom de
L‘Equipe.

Une page est composée de six à huit colonnes. Les articles sont plus ou moins longs, tout
dépend de l‘actualité, du contenu et surtout de l‘importance que le journal veut donner à
l‘événement. Les retours à la ligne sont fréquents. Les paragraphes sont assez courts, parfois
entrecoupés de titre probablement pour sortir une idée forte de l‘article. Il se peut aussi que
cela soit un moyen de marquer une pause dans la lecture des articles les plus longs. Les
citations sont en italique et entre guillemets donc facilement repérables.

-) La paratextualité.

Ce terme désigne tout ce qu‘il y a autour du texte : photographies et infographies.
Les premières sont nombreuses, de bonne qualité et légendées. Les secondes sont présentes
tout au long du jour nal et sous diverses formes : classements, fiches techniques, statistiques,
tableaux, … Elles sont utiles, lisibles et explicatives.

Les deux illustrent le maximum d‘articles pour les rendre plus vivants et sont en couleur. A
noter que tout le journal est en couleur depuis peu. Les pages intérieures étaient encore il y a
quelques mois en noir et blanc (sauf la première et la dernière page).

b) Faciliter la lecture.

Un bon lecteur lit entre trente et soixante mille mots par heure et la majorité entre neuf
et dix-huit mille mots en une heure. Il est possible d‘augmenter la vitesse de lecture si le texte
a été rédigé selon des règles de lisibilité, comme celles établies par F. Richaudeau(26).

-) La rédaction.

Les phrases sont très courtes (moins d‘une dizaine de mots par ligne) et justifiées. La
lecture de L‘Equipe est assez rapide car les mots sont pour la plupart courts. Les plus
importants figurent au début de la phrase et sont souvent répétés (on sait qui fait quoi).

Le journal tente d‘éviter les enchâssements (une phrase dans la phrase) bien que certaines
phrases soient relativement longues. Les énumérations sont rares car elles ralentissent la
lecture et fatiguent le lecteur, tout comme les structures monotones. C‘est pourquoi les
répétitions sont inexistantes

-) Le vocabulaire.

Un vocabulaire fréquent est vite lu. C‘est le cas pour L‘Equipe. La majorité des mots
employés sont compréhensibles par n‘importe quel lecteur même si certains termes
techniques propres à chaque sport viennent se glisser à l‘intérieur des articles. Ils peuvent
rebuter des non-spécialistes ou des lecteurs occasionnels. Le style est parfois familier, très
proche du lecteur.

Concernant la grammaire et l‘orthographe, tout semble parfait, signe que l‘article a été relu
malgré les contraintes liés au délai de bouclage du journal qui oblige par exemple les
journalistes couvrant un événement en soirée à rédiger pendant celui-ci.

Autre point intéressant : il y a peu de NDLR (note de la rédaction). Deux explications sont
possibles : le texte a bien été relu et par le journaliste et par la rédaction; les termes et les
phrases sont claires et ne nécessitent pas de précisions complémentaires ou d‘explications.

2) LA CONCEPTION DU SITE.

a) La typographie.

L‘information présentée par le site doit être lisible, clairement exposée et suppose
donc une typographie simple. Mais Internet laisse carte blanche aux concepteurs des sites web
et la fantaisie est le principal écueil à éviter pour que l‘information contenue soit lue et
comprise. Il existe donc certaines règles à respecter concernant la typographie.

Les lignes sont courtes : on admet généralement que le seuil se situe entre cinquante et
soixante caractères par ligne, ce qui est largement le cas sur L‘Equipe.fr (environ cinquante
caractères par ligne). L‘interligne, c‘est à dire l‘espace vertical entre les lignes, est correct.

Les informations sont organisées en paragraphes courts d‘à peine une dizaine de lignes,
chacun étant séparé par un espace suffisant. Ils forment ainsi des blocs d‘informations placés
sur la droite de la page qui sont facilement maniables et repérables, avec une marge.

Il n‘y a pas de justification, qui fatigue l‘oeil en augmentant l‘espace entre les caractères.

Concernant les titres, ils ne sont ni centrés, ni soulignés (pour éviter la confusion avec les
liens cliquables), ni en capitales sauf pour les titres courts. Ils sont rarement en gras : plus l‘ on
augmente la taille d‘un titre, moins il doit être en gras.

Le nombre de caractères doit être limité à deux voire trois pour ne pas déstabiliser
l‘internaute : L‘Equipe.fr se limite à un seul, le style « Arial ». Quant à leur taille, elle varie
de 8,5 à 13,5.

Enfin le site de L‘Equipe évite les textur es et autres fonds graphiques qui perturbent et ralentit
la lecture à l‘écran. Les caractères sont principalement sur fond blanc ou grisé. Le texte est
donc parfaitement lisible sur le fond.

L‘Equipe.fr facilite la lecture à l‘écran en utilisant une typographie sobre et efficace qui
permet de dégager des lignes de force et structurer la page. De plus, les textes sont en
harmonie avec les couleurs.

b) La charte graphique.

La charte graphique est un terme technique qui désigne le recueil des règles
graphiques (type de logo, dimensions, caractères, couleurs, …). Elle sert à éviter tout
débordement, toutes fantaisies graphiques. Par exemple, le logo de L‘Equipe.fr est identique à
celui de la version papier, dans un souci de logique et de cohérence.

Les couleurs sont sobres et agréables. Il est intéressant d‘observer que l‘on peut attribuer une
signification aux couleurs employées. Le vert est par exemple utilisé sur le sommaire de la
rubrique « Football » (clair) et « Rugby » (foncé), symbole de la pelouse et du terr ain de jeu.

La rubrique « Auto/Moto » est en grisé, style métallique qui peut faire penser aux
mécaniques. Le jaune est associé au cyclisme, probablement en référence au maillot jaune du
Tour de France, plus grande course cycliste au monde. Le tennis a comme couleur un rouge
cendré faisant pensé à la terre battue et plus particulièrement au tournoi de Roland Garros,
principal tournoi de tennis. Ce système apparaît donc comme intuitif mais n‘est pas repris
pour tous les sports traités. Pourquoi la tryptique « Basket/Hand/Volley » est représentée en
bleu ?

Le design du site est plutôt attrayant. Les formes rectangulaires prédominent et délimitent
parfaitement les différentes rubriques du site.

c) Le contenu

-) L‘information

Le type d‘information présente sur L‘Equipe.fr est purement primaire, c‘est-à-dire
réellement disponible sur le site. Il n‘y a pas d‘information secondaire, et donc peu voire pas
de liens avec d‘autres sites (surtout pour la boutique et les liens sponsorisés).

Ensuite, mis à part des archives pour chaque sport et une impressionnante base de données
contenant plus de 3000 joueurs de football, la nature de l‘information est factuelle, composée
essentiellement de résultats et de dépêches. Cela suppose de nombreuses mises à jour. Une
page mise à jour est plus crédible et l‘information ne risque pas d‘être périmée. Mais quand
elles sont réalisées dans un délai restreint, plusieurs points sont à surveiller qui permettent
d‘évaluer la fiabilité d‘un site.

Premièrement, le niveau d‘expression : il est plutôt simple sur L‘Equipe.fr, ni trop compliqué
ni trop technique. Il s‘ouvre donc à un public large.

Deuxièmement, l‘orthographe et la grammaire sont de bons révélateurs pour évaluer le
sérieux des rédacteurs et la crédibilité de l‘information. Des noms propres écorchés ou mal
orthographiés sont les signes d‘un manque de maîtrise du sujet tandis que des fautes de
grammaire peuvent traduire un travail bâclé ou trop r apidement effectué.

Troisièmement, autr e signe de fiabilité, le nombre de pages en construction : plus il y en a,
moins le site est finalisé et fiable. L‘Equipe.fr n‘en compte aucune.

-) Les images.

Le site de L‘Equipe se distingue par son manque de documents multimédias. Il ne
propose en effet que le dernier flash de L‘Equipe TV ; pas d‘interview de joueurs ni d‘images
de rencontres sportives.

Les graphiques, schémas et autres infographies sont peu présents. Mais ils ont au moins le
mérite d‘être clairs et instructifs : ils n‘ont aucune fonction décorative. Les infographies sont
par exemple utilisées pour décrire le profil d‘une course cycliste ou le circuit d‘une course
automobile

En ce qui concerne les photos, elles sont plutôt de bonne qualité. Elles ne sont de taille
modeste et même si elles ne sont pas cliquables pour les obtenir dans un format plus grand,
les fichiers graphiques n‘ont pas trop souffert de la compression.

Seul bémol : il semblerait que L‘Equipe.fr, comme beaucoup de d‘autres sites, ne soit pas
pensé pour les handicapés, tels les déficients visuels. Il est impossible d‘augmenter par
exemple la taille des caractères (pas de système de loupe) ou de modifier le contraste.

3) UNE INFORMATION CONTEXTUALISEE.

Le journal comme le site contextualise l‘information. Il est important pour le lecteur
ou pour l‘internaute de situer l‘information dans l‘espace et le temps. La contextualisation se
situe au sommet de chaque article. Après le nom du sport, le cadre de l‘événement est
mentionné. Par exemple, dans L‘Equipe du 7 Juin 2004 :

– page 2 : FOOTBALL- France-Ukraine : 1-0
– page17 : GOLF-Open du Pays de Galles
-page 24 : MOTO-Vitesse-Grand prix d‘Italie

Elle a deux buts :

• d‘abord renseigner le lecteur, le situer dans l‘événement. Chaque article est replacé dans
son contexte,
• puis orienter le lecteur. Une sorte de tri est opéré par le journal. L‘usager peut ainsi ne lire
que l‘article qui l‘intéresse en fonction du contexte qu‘il peut identifier immédiatement.

Il en va de même pour L‘Equipe.fr si l‘on prend la page d‘accueil du 7 Juin 2004 :

– BASKET- NBA-Finale
– FOOTBALL-L1-Transferts
– VOILE-The Transat

4) LA PLACE DE LA PUBLICITE.

La publicité est très présente dans la société actuelle. Les médias, qu‘elle que soit leur
forme, n‘échappe pas à la règle. Ils constituent le vecteur numéro de diffusion des messages
publicitaires, eux-mêmes sources de profit. Alors quelle place occupe-t-elle dans le journal et
le site de L‘Equipe ? Gêne-t-elle la lecture de l‘usager ?

a) Dans L‘Equipe.

La publicité est une composante à part entière de la presse. Elle garantit à tout titre des
recettes inestimables. C‘est aussi un moyen de mesu rer la notoriété d‘un journal.

Logiquement, les annonceurs achètent des espaces publicitaires dans les journaux les plus
vendus et surtout les plus lus. Et comme L‘Equipe est le premier d‘entr e eux en France, la
publicité est très présente. Il est fréquent de voir de pleines pages de publicités mais aussi de
petits espaces dispersés dans le journal. Elle est visible de la première à la dernière page. Par
exemple, sur les quarante exemplaires retenus pour l‘étude, un seul est paru vierge de
publicité à sa une. Elle peut se révéler parfois envahissante mais ne gêne en aucun cas la
lecture du journal car elle est parfaitement identifiée et isolée du contenu éditorial.

Elle prend parfois aussi la forme de promotion pour une publication du même groupe tel
L‘Equipe.fr, L‘Equipe TV ou L‘Equipe Magazine, traduisant une volonté de mise en avant
des autres produits.

b) Sur L‘Equipe.fr

Pour un site web, la publicité est une ressource fondamentale et occupe une grande
place dans les budgets des sites Internet. La présence de messages publicitaires est donc vitale
et nécessaire pour pérenniser le site et s‘assurer des revenus.

Elle est donc bien présente sur le site de L‘Equipe, parfois même un peu trop envahissante. Il
y a deux types de publicités : les annonces concernant le site lui-même et les publicités
d‘annonceurs extérieurs.

Pour les premières, il s‘agit surtout de services à destination de l‘usager : télécharger la
version électronique du quotidien, consulter les photos de L‘Equipe, etc… Elles sont
nombreuses et situées au bas de la page d‘accueil. Elles sont constituées d‘images fixes.

Les secondes sont moins nombreuses, souvent en exemplaire unique et prennent la forme de
bannières publicitaires. Mais elles sont placées au sommet de la page d‘accueil, accolées au
logo de L‘Equipe.fr. Les annonceurs publicitaires réclament en effet une exposition maximale
sur les sites qu‘ils financent. Ces publicités se distinguent par leurs images animées et leur
créativité. Elles ont très souvent un lien direct avec le monde du sport et même parfois avec
l‘actualité du moment.

Ces deux types de publicité sont accompagnés de l‘injonction classique « Cliquez ici ! ». Elles
ne présentent pas de clignotements, ce qui est souvent le cas des publicités sur le web pour
attirer l‘oeil de l‘internaute. Il faut y rajouter quelques « pop up », c‘est-à-dire des bannières
s‘affichant dans une nouvelle fenêtre, des liens promotionnels vers des sites de voyage, de
bourse, de jeux vidéo et beaucoup d‘autres ainsi que des liens sponsorisés qui sont intégr és à
la page d‘accueil (ces derniers types de liens étant apparus au cours de l‘étude).

Malgré tout, même si les publicités alourdissent le poids de la page et son chargement, elles
ne sont pas si nombreuses que cela, excepté sur la page d‘accueil. Une fois cette dernière
passée, elles apparaissent en nombre réduit pour ne pas gêner la consultation du site par les
usagers.

25 Ecrire pour Internet ? Lire sur Internet ?, Cours de M. Oguse, le 23/03/2004.
26 La lecture rapide, cours de M. Fondin, le 10/03/2004.

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