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b) Les mécanismes du dispositif actuel

Devant cette importante demande, le CNC a décidé de pérenniser le dispositif sans manquer toutefois de le faire évoluer en fonction du profil des dossiers reçus. Ainsi en 2008, le CNC a ouvert le champ de l’aide à des projets purement web et/ou mobile, en développement et en production, intégrant ainsi de manière explicite les web documentaires(57).

L’hypothèse de départ reste la même que pour le premier appel à projet : le renouvellement des écritures cinématographiques et audiovisuelles passe par l’émergence d’une écriture multimédia en créant des passerelles entre ces médias. Un parti pris esthétique au final, parfaitement assumé par le CNC, qui donne le ton de la « ligne éditoriale » soutenu par le comité d’expert qui se prononce sur les projets au vu de certains critères comme l’originalité, le degré d’interactivité, la cohérence entre les supports…

Contrairement aux nombreux fonds de soutien du CNC, l’aide aux nouveaux médias ne fonde pas son existence sur un décret mais sur une simple décision de la Présidence. Cette particularité du dispositif lui offre une incroyable souplesse dont l’absence serait en parfaite contradiction avec le but qu’il mène : favoriser l’émergence d’un secteur. Car c’est le propre d’un secteur en devenir, on ne sait pas comment, à quel endroit ou qui le portera, voire même, s’il existera.

Afin de parer à toutes ces éventualités, le CNC a élargi au maximum l’éligibilité des dossiers mais dans le respect de règles assurant la viabilité économique des projets et le respect des usages professionnels. Sur ce point, le fonctionnement parfaitement empirique du fonds s’est calqué sur les règles éprouvées du soutien à l’audiovisuel. Le fonds est ainsi ouvert aux auteurs et producteurs dans la phase de développement, mais limité aux producteurs (quelque soit leur forme juridique : société ou association, et leur domaine d’activité) en production pour éviter au maximum les cas d’autoproduction qui ne favorisent pas la professionnalisation du secteur.

Le principal critère d’éligibilité, à l’image du COSIP, reste l’engagement d’un diffuseur, mais sur ce point également, le dispositif est extrêmement souple, car comme l’indique Pauline Augrain en charge de ce dispositif : « L’idée, c’est d’avoir l’engagement d’un diffuseur mais, c’est diffuseur au sens large. Ça peut être une chaîne ou un site de médias, d’autres sites plus de services comme MSN ou Allociné, des opérateurs de téléphonie mobile, des FAI… », et de préciser que « l’une de nos préoccupations majeures, c’est vraiment d’être sur que le projet sera vu, tout simplement(58) ».

Et comme pour le COSIP, le projet, s’il doit bien prévoir l’engagement d’un diffuseur, ne doit justement pas émaner d’un diffuseur. Seul le producteur délégué indépendant peut être le porteur de projet auprès de la commission. Le CNC n’a donc pas vocation à soutenir l’ensemble des web documentaires réalisés par les rédactions du Monde.fr ou de France 24. Plus généralement le fonds s’éloigne de plus en plus du modèle initial du web documentaire, à savoir un projet de photojournalistes, pour se diriger vers un modèle mieux connu au CNC, le triptyque auteur-producteur-diffuseur.

De la même manière, si le CNC encourage l’invention dans le financement des oeuvres, il ne saurait financer les projets purement institutionnels ou commerciaux qui ne garantiraient pas l’indépendance éditoriale des auteurs. A ce titre le « Brand Content » est observé avec vigilance.

57 Voir plaquette descriptive pour le détail, Annexe n°11
58 Interview de Pauline Augrain, Cf.Annexe n°5

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