La caractéristique essentielle d’un établissement de crédit est d’être le moteur du système économique permettant aux autres firmes d’absorber les fluctuations de revenus et de paiement. C’est également le cas pour les banques qui se prêtent entre elles hors période de crise. Les banques d’investissement permettent en outre de rassembler des fonds en vue de projets ambitieux. Sans ce moteur (certains auteurs préfèrent parler « d’huile ») fourni par les banques, l’économie se fige. Pas un produit ou service d’une autre industrie ne semble si indispensable à chacun des marchés et donc à l’ensemble de l’économie (27).
Les banques sont particulièrement importantes pour les petites entreprises qui ne sont pas de taille suffisantes pour émettre des obligations, et qui n’ont pas accès au marché des capitaux des grands groupes. Elles sont aussi indispensables pour les particuliers qui souhaitent financer des achats importants (par exemple une maison). Or en période de crise, la réaction initiale de la banque est d’arrêter d’accorder des prêts afin de compenser ses pertes liées aux dépôts et aux créances irrécouvrables. Quand la banque ne remplit plus sa fonction de prêt, cela entraine une baisse de la demande et une récession macroéconomique, c’est la seconde dimension de la contagion qui touche l’économie réelle.
Les faillites bancaires des années 1920 et 1930 ont illustré de tels effets négatifs, et c’est dans le souci d’éviter une répétition du passé et de préserver la stabilité financière qu’ont été instaurés des dispositifs appelés filets de sécurités, or ces derniers sont à l’origine d’un effet pervers : l’aléa moral.
27 LYONS Bruce, p.5, op. cit.
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