En parallèle de ce mémoire, une étude qualitative a été menée auprès de différentes personnes issues de milieux professionnels gravitant directement autour de la santé.
1. Contexte et prédispositions
Etudier les fonctions que peuvent remplir des diplômés de GEC dans le monde de la santé ne pouvait se faire sans une enquête menée auprès d’anciens élèves de GEC travaillant actuellement dans le monde de la santé. L’avis de personnes extérieur aide à comprendre la perception que le corps médical a de ces profils « commerciaux ». Selon ces besoins un échantillon de 19 personnes a été défini et interviewé :
2. Résultats et interprétations
Ces personnes ont été interrogées sur plusieurs thématiques concernant la place des diplômés de GEC dans le monde de la santé.
Voici les types de réponses proposées selon les questions posées :
– Sur 19 interrogés, 18 pensent que les diplômés de GEC ont leur place dans le monde de la santé. La personne sceptique est un médecin généraliste qui en réalité n’est pas au courant de ce qu’on apprend en école de commerce. Et qui ne sait dons pas les fonctions que les diplômés de GEC peuvent exercer. Il fait parti de ceux qui ont une image très noircie de ces profils.
– 98 % des interrogés sont d’accord pour dire que les diplômés de GEC ont un bagage généraliste et des capacités managériales qui leur permettraient de faire évoluer certains aspects du système de santé français et pourraient participer à l’amélioration de ce dernier. Voici quelques verbatims qui illustrent ce propos :
« Leur formation leur permet a priori d’avoir une vision économique, financière et managériale, nécessaire et parfois indispensable à la bonne gestion de certains secteurs (hospitalier, industrie pharmaceutique) »
« Nous savons faire de la gestion de projet, avec des dimensions d’analyse économique. Nous avons des capacités techniques (maitrise d’Excel et tableaux de bords). Pour certains, capacité d’écoute et de relationnel avec le corps médical qu’il est très important de rencontrer avant chaque mission pour comprendre leurs métiers. »
« Maîtrise de la gestion en générale, formation en marketing, contrôle de gestion, Ressources Humaines, et les atouts de dirigeants et de management »
« Je pense que nous pouvons apporter beaucoup de choses surtout à notre époque où la tendance est aux économies, réductions des couts, réorganisation et/ou fusions entre établissements hospitaliers. Il s’agit de prendre l’établissement médical comme une entreprise et d’en améliorer/ en déterminer la stratégie qui demande une vision globale, structurante et systémique !!!! Chose qu’on nous apprend en faire en école de commerce (à priori). »
– 80% souligne le fait que le diplôme est une chose, mais que l’expérience et les formations professionnelles faites en aval en sont une autre. C’est-à-dire que si un étudiant de GEC sait qu’il veut travailler dans le monde de la santé, et qu’il se spécialise dans le management des établissements de santé, il sera primordial qu’il soit formé aux spécificités de gestion et aux différences qu’il pourra rencontrer. Un diplôme de GEC est un bagage technique, le bagage humain au sein du secteur de la santé est très spécifique et il faut savoir rester humble et ne pas hésiter à être sur le terrain auprès des soignants pour appréhender le travail qu’ils réalisent au quotidien.
Conseils :
« Garder les pieds sur terre, avoir de la diplomatie, et savoir communiquer avec le corps médical. Les médecins ont prêté serment, ont une indépendance d’exercice et considèrent, parfois à tort, que leur diagnostic ainsi que proposition thérapeutique ne peuvent être remis en cause ! »
« Dans ce monde qu’on pousse à « la diminution des dépenses et pertes », il faut y aller avec des pincettes. Car après il arrive des incidents comme celui de la jeune femme à Port Royal »
– Voici les limites qu’ils peuvent rencontrer :
« Avoir une logique uniquement gestionnaire, occultant le fait que le produit dont ils ont la charge, « la santé et le malade » n’est pas un bien de consommation ordinaire. Les méthodes utilisées pour la gestion économique et financière de ce bien doivent faire entrer en jeu la composante immatérielle de l’« éthique », Vaste programme ! »
« Nous connaissons peu voir pas le monde de la santé. On a une image de « venir du privé » avec parfois trop d’ego. Il faut de l’humilité. L’hôpital n’est pas une entreprise, un patient n’est pas un client et cette dimension doit être perçue. Il faut accepter les critiques des médecins et parfois gérer les tensions »
« Il ya des gens très spécialisés dans des domaines très divers. Limite du « soignant » qui a du mal à faire confiance à une personne qui ne pratique pas le soin. Il faut être humble et à l’écoute »
Les diplômés doivent donc être à la fois audacieux et prudents s’ils souhaitent évoluer dans le monde de la santé. Les « commerciaux » devront faire valoir leurs compétences devant un corps médical souvent sceptique.
– Enfin, des réponses communes se retrouvent lorsque l’on interroge ces personnes sur les raisons qui les ont poussés à travailler dans le domaine de la santé :
« Un domaine ou il y a beaucoup à faire », « me sentir utile au quotidien », « un secteur qui me passionne », « un monde à la fois humain et terrain », « Sensation d’apporter une aide et proximité avec le personnel médical », « C’était un pan de l’économie en développement. Et je voulais un sens humain, et participer à un projet de société gratifiant sur le plan moral. », « Une entreprise avec des valeurs fortes qui me correspondent »