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c- Du partage à la répression

Non classé

La place Punta Umbria est un lieu de rencontre où se retrouvent principalement
certains immigrés d’origine camerounaise mais également les amateurs de football. En effet,
un bar de supporters de l’équipe de football de Séville où sont diffusés de nombreux matchs
se trouve sur cette place, c’est une Peña Sevillista. “Deux fois par mois on se regroupe entre
immigrés africains pour parler de nos problèmes plaza Punta Umbria. On y vient également
tout les samedis après nos matchs de foot. ” (Alain, camerounais). Cela montre le soutien qui
peut exister entre immigrés de même origine géographique (ici, d’Afrique subsaharienne). Ces
rencontres permettent de résoudre des problèmes à plusieurs, d’échanger des offres d’emploi,
etc. Nous pouvons qualifier ce phénomène de ségrégation positive puisque le but de ces
moments est de s’entraider pour ainsi améliorer ses conditions de vie ou celles des autres.

C’est également dans cet espace que se situent les locaux de l’association des voisins et celle
des fondations Acoge et Cepaim.

Les conflits qui ont lieu sur la place Punta Umbria sont actuellement moindre comme
il est possible de le remarquer chaque jour en ce lieu. En effet, au vu de l’augmentation de la
présence policière dans le quartier qui « limite l’utilisation de cet espace public » (TORRES,
2011, p.128), les tensions sociales ont diminuées. ” Il y avait des conflits par rapport au
bruit, avant les jeunes qui buvaient squattaient la place Punta Umbria. Maintenant avec
l’aménagement des barrières, c’est plus tranquille. La police passe plus souvent, ils contrôlent
les papiers. Les jeunes ont changés de lieu, ils vont dans d’autres quartiers”. (Betty,
équatorienne).

Par ailleurs, d’après un article du journal “el diario” de 2005 ayant pour titre “El Cerezo se
vuelve global” (EURABIA, 2005), les plaintes concernaient principalement la forte émission
de musique en provenance de divers appartements. De plus, l’utilisation de la place Punta
Umbria comme lieu de botellon donnait place à des disputes ainsi qu’à la dégradation de cet
espace public.

Des mesures ont alors été prises il y a quelques années pour mettre fin aux conflits liés au
bruit et à la concentration d’étrangers sur cette place. Ce sont principalement l’association de
voisins du quartier en lien avec la délégation de l’environnement de la mairie et les forces de
l’ordre qui sont intervenues. Les mesures concernaient notamment la restriction des heures
d’ouverture au public du parc pour enfants situé au centre de la place. De plus, des contrôles
de licences ont été effectués dans certains commerces pour vérifier qu’ils étaient en règle
selon ce qu’ils vendaient. A cela s’ajoute une forte répression policière faisant régulièrement
des rondes dans le quartier et vérifiant les papiers d’identité des étrangers. Ces interventions
nous indiquent l’existence de conflits liés à la multiculturalité mais également des problèmes
de discrimination que subissent certains immigrés.

En outre, ces mesures montrent que les habitants du quartier observent ce qui se passe dans
leur espace de vie quotidienne et que certains n’hésitent pas à dénoncer des situations
illégales, comme le propriétaire de la droguerie de la place Punta Umbria qui a été suspecté
d’héberger des immigrés clandestins d’Afrique subsaharienne. Après des plaintes provenant de
voisins du quartier, “une vérification a été faite mais n’a rien révélé”. (TORRES, 2011, p129).
Tout ceci est lié aux conflits entre habitants dont est victime ce quartier. Nous reviendrons sur
certaines querelles dans la seconde partie du chapitre suivant.

Nous pouvons en conclure qu’il est important de connaître ses voisins pour éviter ainsi
de les suspecter pour d’innombrables raisons et souvent sans preuves. Les associations
humanitaires ont un rôle important à jouer pour limiter les accusations entre habitants et
surtout, faire en sorte que ne s’installe pas un climat de méfiance dans les quartiers
multiculturels. Pour cela, les projets et actions des associations qui portent sur la cohabitation
multiethnique sont essentielles pour limiter les conflits et lutter contre les stéréotypes.

Les spécificités de la place Punta Umbria et les changements qu’elle a subis nous permettent
d’annoncer la suite de notre recherche qui concerne les représentations qu’ont les habitants de
leur quartier, les conflits présents dans cet espace et la préoccupation envers les jeunes dans
les inquiétudes liées au “vivre ensemble”. Pour cela nous allons analyser les discours des
habitants et mettre en relation avec les faits.

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