Cette situation nouvelle de la modernité s’observe petit à petit dans l’espace du « vieux
Rufisque » et prend une dimension importante dans l’amélioration de son image.
C’est parce qu’elle se veut une composition entre l’héritage colonial et une nouvelle orientation
architecturale, en phase avec le XXI ème siècle, qu’elle attire l’attention de tout promeneur.
A Rufisque, on nous a toujours habitué avec une architecture vielle depuis le temps de la traite et,
marquant du coup une certaine indifférence avec ce milieu qui nous parait si familier mais qu’on
distingue à peine.
Or, il est important pour tout individu, à travers les différents signaux qui caractérisent son
environnement, d’y voir un signe d’appartenance culturelle ou sinon les soubassements de son
époque.
Aujourd’hui, la situation évolue au vue des nombreuses constructions modernes qui voient le jour
dans « le vieux Rufisque ».
Photo 35 : Le paysage de la modernité
Cette nouvelle disposition se matérialise soit par des démolitions d’anciennes maisons, soit par la
valorisation d’anciennes friches, ou soit par la construction d’un étage supplémentaire, mais
moderne, sur les bâtiments coloniaux.
Dès fois même sous d’autres formes comme par exemple l’emploi de matériaux modernes pour
valoriser soit les portes ou les fenêtres des maisons coloniaux.
Pour les nouvelles constructions, il n’est pas question de reprendre les matériaux de
l’architecture coloniale, ni le style mais la tendance est surtout de varier, quitte même à démolir
le bâti.
Le style colonial n’est pris en compte que s’il s’agit de travaux de réhabilitation de bâtiment à
caractère culturel, comme par exemple la réfection de l’école élémentaire Ibra Seck, le bâtiment
de l’inspection d’académie de Rufisque 1, les bâtiments administratifs etc.
On peut constater aussi que cette impression de modernité se remarque, pour une grande part, le
long de la route nationale et à la périphérie de l’hôtel de ville.
Elle est le fait d’agences bancaires (Crédit mutuel ou Pamécas), d’agences de la Sonatel et de la
Sénélec, et de bureaux d’assurances si l’on exclut les nouvelles maisons d’habitation.
Il en est autre vers la zone côtière et au marché, où règne une image de grande vétusté du bâti.
Même si cette tendance de la modernité évolue de jour en jour, elle ne peut masquer pour le
moment l’image, à certains endroits, d’une ville qui a fait son temps.
Cependant la nouvelle orientation architecturale montre qu’il y’a de la place pour une
redynamisation de l’image du « vieux Rufisque ».
Pour vendre cette image il faudra compter sur la valorisation des nombreuses friches et cela peut
contribuer au renforcement des fonctions de la ville.
Une analyse des caractéristiques du paysage urbain de Rufisque a été un prétexte afin de revoir le
patrimoine culturel dans son ensemble et également étudier cette nouvelle image de mixité
paysagère qui est entrain de voir le jour.
Rufisque rencontre de nombreuses difficultés, notamment financières, pour sauvegarder son
héritage colonial et valoriser son patrimoine culturel, mais n’empêche qu’un programme de
réhabilitation est en cours d’étude et son application lui permettrait de « redorer son blason
touristique ».
L’espoir est permis depuis que les autorités étatiques ont classé Rufisque comme patrimoine
national et qu’un regain d’intérêt pour la valorisation de l’héritage a vu le jour. Mais le véritable
défi, loin de figurer sur la liste du patrimoine mondial, est l’application du programme de
réhabilitation le plus tôt possible afin de promouvoir la destination Rufisque et de lutter contre la
dégradation progressive de l’héritage culturel.
Cela passera par la réappropriation du paysage culturel rufisquois, sinon une profonde mutation
de ses fonctions ou de ses structures.
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