Corréler l’intrapreneuriat à une organisation bureaucratique semble un exercice difficile, car ces dernières ont mis en place des procédures bien ancrées et développé des routines peu propice à la prise d’initiative. Selon, Maidique et Hayes (1984) , le gaspillage, le désordre et l’ambiguïté encouragent les comportements entrepreneuriaux, alors que la restriction et l’ordre sont caractéristiques de l’approche managériale traditionnelle. De nos jour, la compétition dut à une globalisation des échanges tendrait à favoriser les comportements intrapreneuriaux, afin de repérer des opportunités dans le but de créer de la valeur à partager(38). Ainsi Basso indique que l’abondance des règles bureaucratiques engendre des zones d’incertitude dont vont pouvoir s’emparer certains membres de l’organisation pour « intraprendre ».
Les formes matricielles, extrêmement présentes dans les établissements bancaires, conjuguent des logiques traditionnelles et des approches par le processus.
Cependant des blocages dût à la structure organisationnelle demeurent (Tableau1). La structure formelle des banques, leurs systèmes de contrôle et leurs normes comportementales agissent comme des forces figeant les modèles de communication et les modes de coordination. Avec la complexification de l’organisation, les individus interagissent de façon routinière avec certains, moins avec d’autres, ce qui devient source d’inertie organisationnelle.
Tableau 1 : Obstacles à l’innovation au sein des organisations bureaucratiques(39)
La configuration organisationnelle des banques peut ainsi s’avérer un frein aux processus intrapreneuriaux : blocages inhérents aux organisations bureaucratiques tels la multiplication des procédures, des processus budgétaires, la parcellisation des tâches (Lamarque, Maymo, 2005 ; Batac, Pallas, 2005).
La Banque populaire Côte d’Azur est une banque régionale mutualiste. Elle a su détecter un potentiel d’affaire d’une activité immobilière intégrée. Un cadre opérationnel responsable de la cellule prescription est responsable des engagements immobiliers de la banque. Les acteurs qui jouent le jeu dans le projet sont nombreux : clients, commerciaux, partenaires, assistants… Une opportunité a alors été détectée et a touché un processus de production, de vente où elle nécessite l’acquisition d’un nouveau métier et la création d’une structure ad’hoc, rattachée à l’organisation support.
Par conséquent on remarque que l’intrapreneuriat dans le secteur bancaire est un parcours semé d’embuche du fait de la grande complexité structurelle de l’organisation, mais des exemples nous montre qu’il est possible d’innover. A l’heure où la crise économique s’est abbatu dans le monde financier, les banques en perte de crédibilité se doivent d’innover pour rester compétitive sur le marché.
38 Verstraete, 2001
39 Basso, 2004, p.17
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