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Chapitre 2 : Remise en question de la nécessité de souscrire une police K&R

Il relève encore du challenge pour les assureurs, et plus particulièrement pour les courtiers, de faire souscrire un client à une police K&R. En effet, au-delà du fait que les entreprises françaises ne sont pas encore tout à fait conscientes des risques qu’elles peuvent encourir en étant implantées dans des pays émergents, c’est l’intérêt même d’une souscription qui les font hésiter, notamment au regard du coût que cela représente.

Cela peut s’expliquer par le fait que les prises d’otages ne soulèvent pas toujours seulement des problématiques financières (rançons) mais peuvent mettre le doigt sur des points beaucoup plus politiques que prévu. L’assureur serait alors, aux yeux de beaucoup d’entreprises, bien incapable de venir à bout des demandes complexes des ravisseurs.

Dans le cas où la prise d’otages ou la menace faite à l’entreprise ne répond pas à des motivations politiques (à rapprocher donc de la définition du terrorisme contingent), l’intervention de l’assureur via les sociétés spécialisées est suffisamment efficace pour venir à bout des criminels.

Par contre, si la crise prend une coloration politique beaucoup plus complexe, seule l’intervention du pouvoir étatique pourra être réellement efficace. Le paiement d’une somme d’argent est parfois bien dérisoire face aux problématiques que font ressortir les groupes armés.

Le pouvoir de la négociation se trouve alors limité pour toute société privée, assurance ou autre, et ne peut que laisser la place à des intervenants répondant directement aux attentes des ravisseurs, soit le plus souvent le pouvoir étatique.

Pour autant, il peut être souligné ici que les négociateurs d’aujourd’hui sont la plupart du temps, comme il a été vu précédemment, issus de fonctions militaires ou autres branches de la défense lors desquelles de véritables réseaux ont pu se construire.

Ayant une expérience dans les pays émergents, les équipes consultantes peuvent « faire jouer leurs relations » afin d’obtenir une réponse à la problématique soulevée par la prise d’otages ou les menaces.

Il ne reste pas moins que beaucoup reste sceptiques, sûrement à juste titre, sur les limites du fait du caractère non-étatique des intervenants par la police K&R.

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