Plusieurs habitations sous les eaux, d’importants dégâts matériels et de nombreux sinistrés, ce sont là les conséquences catastrophiques des précipitations exceptionnelles de 2010 sur toute l’étendue du territoire et en particulier dans la ville de Cotonou. Le caractère particulièrement remarquable de l’événement réside à la fois dans les cumuls extrêmes relevés (sans battre le record de 2470 mm enregistré en 1968) et dans l’importance de la superficie touchée par les forts cumuls de précipitations. Des résultats de notre étude nous retenons que :
– la pluviométrie de l’année 2010 est exceptionnelle comme pour d’autres années dans le passé et qu’il serait trop tôt de l’attribuer à quelconque changement climatique ;
– les valeurs annuelles extrêmes ne sont pas du faite des événements extrêmes journaliers, mais du cumul d’événements faibles ou moyens ayant une répartition temporelle ;
– la répartition temporelle des pluies caractéristique des saisons n’a pas connu une grande modification, les mois de fortes pluies comme à l’origine reste les mêmes : Mai, Juin et Juillet à Cotonou et Août, Septembre et dans une certaine mesure Juillet dans la partie Nord ;
– la pluviométrie de 2010 est comparée un événement cyclique avec une période de retour comprise entre 10 et 20 ans ;
– aquifère superficiel et très grande variation du niveau piézométrique ;
– forte variation de l’hydrométrie, allant parfois à 2 m valeur IGN ;
– la population de Cotonou est passée de 78:300 habitants en 1961 à une estimation de 767:632 habitants en 2010, conséquence les zones marécageuses ont été morcelées en parcelles pour contenir le débordement ;
– Les maladies d’origine hydrique sont en augmentation depuis l’année 2000. A ces résultats s’ajoutent d’autres conditions non moins importantes en relation avec la catastrophe naturelle à Cotonou en 2010 :
– l’imperméabilisation du sol par l’enfouillissement des déchets dans le sol et lecomblement des bas-fonds par ces déchets surtout les matières plastiques ont rendu ;
– la mauvaise urbanisation de la ville favorisant l’installation de la population sur les exutoires naturels de l’eau, empêchant l’écoulement.
Enfin, des résultats des travaux de Bourlès (2011) dans Changements Climatiques et leurs Conséquences Potentielles, la Mousson Africaine était Exceptionnelle en 2010, ce qui a entrainé de fortes précipitations dans les zones Sahélienne et Guinéenne (dont fait partir le Bénin).
Cette étude bien n’ayant pas permis de lier les inondations de l’année 2010, aux Changements Climatiques ou non, nous a pourtant amené à retenir ce qui suit :
– il est observé depuis bientôt dix (10) ans une augmentation des précipitations accompagnée d’une aggravation des extrêmes;
– les changements du régime des précipitations sont minimes et leur évolution future reste incertaine.
En raison de l’incertitude sur l’impact du réchauffement du climat sur le régime pluviométrique, il nous serait difficile de prévoir la fréquence des événements extrêmes et l’ampleur de futures crues qui ont pour origine les précitations exceptionnelles.