Introduction
L’étude financière va permettre de traduire, en termes financiers tous les éléments déjà réunis et de vérifier la viabilité du projet. Il s’agit d’un processus itératif qui permet progressivement de faire apparaître tous les besoins financiers de l’entreprise en activité et les possibilités de ressources qui y correspondent.
I- La détermination de La structure d’exploitation :
Un créateur doit être un bon gestionnaire c’est-à dire avoir une bonne perception des chiffres et des équilibres de sa société. Avant de demander des prêts ou des prises de participations, le créateur doit s’interroger sur la structure de son exploitation. Elle est traduite par le schéma d’investissement et de financement, le plan de financement, le compte de résultat et le bilan.
1- L’élaboration du plan de financement initial :
Le plan de financement initial est un document qui permet de déterminer les capitaux nécessaires pour lancer un projet. Il permet, en outre, d’évaluer les besoins durables de financement (frais de constitution, terrains, équipements et matériels de production,…) ainsi que de chiffrer les ressources financières durables permettant de couvrir ces investissements (apports nets des associés ou partenaires ; les crédits à moyen et à long terme ; les crédits à court terme).
2- L’établissement du compte de résultat prévisionnel :
Le compte de résultat prévisionnel permet de juger si l’activité prévisionnelle de l’entreprise sera en mesure de dégager des recettes suffisantes pour couvrir la totalité des charges (moyens humains, matériels et financiers). Pour l’établir, on doit commencer par calculer le chiffre d’affaires mensuel (déterminé par le plan commercial), puis on établit des projections de toutes les charges d’exploitation pour chaque mois de la première année. La différence entre les dépenses et les recettes permet de vérifier si l’activité dégage un bénéfice suffisant.
3- L’établissement du plan de trésorerie :
Le plan de trésorerie est un document qui s’établit sur 12 à 18 mois et qui est susceptible de mettre en évidence, mois par mois, l’équilibre ou le déséquilibre entre encaissements et décaissements ; Si ce document prévisionnel devait faire ressortir une impasse de trésorerie à un certain moment, il faudrait alors trouver une solution avant le démarrage de l’entreprise.
4- L’établissement du bilan prévisionnel :
L’entrepreneur doit aussi préparer un bilan prévisionnel relatif à la première année d’exercice qui contient trois éléments :
– Actif : il inclut toutes les valeurs possédées par l’entreprise. On distingue l’actif circulant de l’actif immobilisé. L’actif circulant comprend le patrimoine disponible et tout ce qui peut être réalisé ou consommé par le fonctionnement de l’entreprise sur une période égale ou inférieure à un an. L’actif immobilisé est constitué de biens matériels utilisables sur une longue période de temps.
– Passif : il représente tout ce que l’on doit aux créanciers. Certains de ces montants peuvent être payables à moins d’un an (passif à court terme) alors que d’autres sont des dettes à long terme.
– Fonds propres : Ce montant est égal à l’excédent du total de l’actif par rapport au total du passif.
5- L’élaboration du plan de financement :
Le plan de financement s’établit sur 3 ans permettant d’apprécier la solidité financière prévue de l’entreprise sur les premières années d’exercice. Cette démarche doit conduire à la construction d’un projet cohérent et viable puisque chacune des options prises trouve sa traduction financière et sa répercussion sur les équilibres financiers. En fait, l’entreprise sera en mesure de faire face à des aléas (retard dans la montée en puissance du chiffre d’affaires, impayés, etc.) d’autant mieux qu’elle aura des ressources financières stables en réserve pour cela.
II- Les règle s de financement :
1- Les fonds propres :
Bien que la législation tunisienne (voir code des investissements) impose un taux minimum, en général, de 30% pour les projets industriels et touristiques et de 40% pour les projets de service, il est recommandé d’opter dés le départ si possible pour un schéma de financement équilibré (par exemple, 50% fonds propres, 50% sous forme d’emprunts).
On entend par fonds propres (FP) tous les fonds faisant partie du patrimoine de l’entreprise, c’est à dire :
– Les ressources personnelles du promoteur (en espèces ou en nature) ;
– Les emprunts à titre personnel (parent, amis…) ;
– Les subventions (pour les nouveaux promoteurs, les primes d’études…) ;
– Les fonds apportés par les associés (y compris les sociétés de capital-risque) ;
– Les quasi-fonds propres (comptes courants des associés, prêts participatifs…).
2- Le financement par l’endettement :
Il s’agit des crédits à moyen terme (2 à 7 ans) et long terme (plus de 7 ans), du leasing et des lignes de crédit bancaire sont libres et sont exprimés en fonction du Taux du Marché Monétaire (TMM). Les marges bancaires varient généralement de 2 à 5 points selon la nature du projet, la durée du crédit et la crédibilité du promoteur.
3- Le financement en Tunisie :
Une multitude d’instruments de financement des projets est aujourd’hui, à la disposition des promoteurs tunisiens et étrangers :
– FONAPRAM
– Nouveaux promoteurs (FOPRODI, FITI)
– Prise de participation (SICAF et SICAR)
– Crédits bancaires (BTS, BFPME,…)
– Lignes de partenariat
– Leasing.
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4- L’équilibre financier :
Une attention particulière est accordée au fond de roulement, les erreurs de financement les plus fatales pour les entreprises en création sont dues à une méconnaissance de l’importance du Fonds de Roulement FR aussi bien pour l’évaluation des besoins en fonds que pour les choix des modes de financement.
Le cycle d’exploitation de l’entreprise engendre très souvent un besoin de financement, ce besoin est le Besoin en Fonds de roulement BFR. C’est un besoin moyen, fonction du délai moyen d’écoulement des stocks, du délai moyen de paiement par les clients et du délai moyen de règlement des fournisseurs. Il s’appelle aussi le fonds de roulement normatif et il est permanent car c’est la somme qui permettrait à l’entreprise de continuer l’exploitation dans les conditions normales. En contrepartie de ce besoin, l’entreprise dispose du FRN pour financer son exploitation.
Trois cas possibles :
– FRN BRF, on dit que l’entreprise est financièrement sur-équilibrée.
– FRN = BFR, la situation est équilibrée.
Le BFR représente le besoin de financement déclenché par le cycle d’exploitation. Le FRN représente l’aptitude de l’entreprise à financer son cycle d’exploitation par des capitaux permanents ou stables.
Conclusion
L’étude financière d’un projet est une étape fondamentale, étant donné qu’une bonne structure financière est un gage de pérennité pour une nouvelle entreprise, mais non suffisante pour se prononcer de la validité du projet. Elle doit être complétée par une étude des aspects juridiques, fiscaux et sociaux du projet.