La question de l’assurabilité du risque peut trouver réponse dans la définition technique de l’assurance. Du point de vue technique, l’assurance est une opération par laquelle « un assureur organise en une mutualité une multitude d’assurés exposés à la réalisation de certains risques et indemnise ceux d’entre eux qui subissent un sinistre grâce à la masse commune des primes collectées »(12). Pour couvrir les risques des entreprises, l’assureur regroupe les entreprises en nombre assez élevé pour permettre l’application de la loi des grands nombres. Selon cette règle, la probabilité de survenance d’un évènement aléatoire se réduit au fur et à mesure que la population observée augmente. En plus du grand nombre des adhérents, l’événement qui oblige l’assureur à indemniser doit être aléatoire c’est-à-dire imprévisible et indépendant de la volonté de l’assuré.
Il ressort de ce qui précède que l’assurabilité d’un risque est liée aux deux paramètres que sont sa probabilité de survenance et l’aléa relatif à sa réalisation. Dans notre étude, il ne s’agit pas d’effectuer des démonstrations actuarielles pour prouver l’assurabilité d’un risque. En revanche, nous considérons comme « assurable » tout risque couvert par un assureur sans limitation géographique. En effet, un risque non assuré sur le marché français des assurances ne le prive pas de son statut de « risque assurable » lorsqu’il est couvert dans un autre pays. A partir de ce postulat, un risque est « non assurable » lorsque l’assureur n’accepte pas de l’assurer pour une raison ou une autre.
12 Y. LAMBERT-FAIVRE et LEVENEUR, op. cit., n°33