Compte tenu de l’importance des investissements directs étrangers dans la détermination des politiques économiques fondés sur une croissance saine et durable, une orientation vers la préoccupation des PED a été constatée notamment à partir des années 1980. Les flux des IDE sont devenus au centre de leurs moteurs de croissance.
Ces flux constituent une source de financement externe qui ne contribue pas à des charges dont lequel les pays en développement cherchent à les stimuler. Les entrées des IDE dans un pays ont un impact important sur la croissance du pays, sur leur capital humain, leur structure d’exportation, l’investissement intérieur…
Plusieurs travaux, plusieurs théories se sont intéressées au sujet des investissements directs étrangers et une multitude des questions ont été traité pour donner une clarification à ce sujet.
Nous essayerons, donc, dans ce chapitre de donner une présentation générale au concept des IDE en mettant en évidence les différentes stratégies qui peuvent les prendre (sous section 1) et en traitant par la suite , la fameuse question qui occupe les pensées de tous les économistes à savoir « quel est l’impact des flux des IDE sur l’économie des PED» ( sous section 2).
La deuxième section, sera réservée aux principaux déterminants qui influent l’attractivité des IDE dans les PED en s’appuyant sur Une multitude des études théoriques.
Section 1 : Présentation Générale du concept des IDE :
Au début des années 1980, l’OCDE a conçu que les modèles traditionnels de déclarations statistiques ne tenaient pas compte de l’évolution de l’entreprise multinationale et de la complexité de leur financement.
C’est pour cette raison , qu’elle a accordé en 1983 une nouvelle définition aux IDE : « toute personne physique , toute entreprise publique ou privée , tout gouvernement, tout groupe de personnes physiques liées entre elles, tout groupe d’entreprises ayant ou non la personnalité morale , liées entre elles est un investisseur direct étranger s’il possède lui-même une entreprise d’investissement direct, c’est-à-dire une filiale , une société affiliée ou une succursale, faisant des applications dans un pays autre que le ou les pays de résidence de l’investissement ou des investisseurs directs (9)» .
Toutefois, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement(10) a affirmée en 1990 que les entreprises internationales et tous autres regroupements économiques connaissent, une croissance sans précédent, des flux des capitaux. Cette évolution est du à un grand mouvement de libéralisation et de mondialisation des marchés des capitaux et au développement des marchés financiers émergents.
Ainsi, et compte tenu de ces évolutions, l’OCDE a adopté en 2008 la 4ème édition de la Définition de référence des investissements directs internationaux dont elle a déclarée que : « l’investissement direct est un type d’investissement transnational effectué par le résident d’une économie (« L’investisseur direct ») afin d’établir un intérêt durable dans une entreprise (« l’entreprise d’investissement direct ») qui est résident d’une autre économie que celle de l’investisseur direct. L’investisseur est motivé par la volonté d’établir, avec l’entreprise, une relation stratégique durable afin d’exercer une influence significative sur sa gestion. L’existence « d’un intérêt durable » est établie dés lors que l’investisseur direct détient au moins 10% des droits de vote de l’entreprise d’investissements direct(11) ».
Cette définition met en évidence une relation de long terme et durable entre l’investisseur direct qui a acquis directement ou indirectement 10% de droits de vote de celui d’entreprise d’investissement direct (une société résidente d’une autre économie) et qui exerce par la suite une influence significative sur la gestion de l’entreprise.
Une analyse menée par Gannagé (1985) a permet de définir les IDE comme étant : « un choix fondé sur un processus de décision entre des alternatives globales accompagnées de transfert d’un ensemble d’avantages spécifiques ».
Donc, avant d’investir, l’investisseur est en face d’une multitude de choix et d’arbitrage. Une fois l’avantage spécifique (graphique 1) est prouvé qu’il est plus profitable d’investir directement dans le pays d’accueil que d’exporter, des flux des IDE seront dégager et peuvent prendre plusieurs formes.
Selon les statistiques d’IDI (OCDE, 2008), il existe quatre types d’investissements directs étrangers :
Les opérations des Fusions-Acquisitions :
est appelé aussi « Brownfield Investment », il s’agit d’une vente ou achat des participations déjà existantes par des non résident, il se concrétise par une livraison de propriété des titres acquis et de modification de statut de l’entreprise.
Les investissements de création :
« Greenfield Investment » il s’agit d’une création d’une entreprise entièrement nouvelle par les investissements d’extension. C’est la forme la plus répandue des IDE aussi bien pour les pays développés que les PED.
Les investissements d’extension :
accroissement des capacités de production de filiale déjà existante.
Restructurations financière :
il s’agit d’une injection de fonds pour sauver une activité de filiale en difficulté.
Toutes les définitions, proposées s’accordent sur le caractère durable de transaction dégagée par les flux des IDE. Ce caractère a fait la distinction entre IDE et investissement de portefeuille (IP). Dans une thèse qui n’a pas publié qu’à 1976, S.Hymer (1960), a introduit la distinction fondamentale entre IDE et IP, il a mentionné que chacun de ces deux types d’investissements exigent des déterminants bien spécifié à chacun.
C’est ainsi que depuis longtemps, et dans ce raisonnement théorique, que certains auteurs et organisations internationaux ont essayés de clarifier la notion des IDE en passant par une définition traditionnelle « transfert du capital à l’étranger » à une autre plus nouvelle et plus contemporaine.
Ces définitions nous permettons de bien comprendre le phénomène des IDE et de déterminer par la suite les différentes stratégies qu’ils peuvent les prendre.
1-1-1 les stratégies des IDE :
Traditionnellement, l’analyse économique a montré l’existence de trois comportements stratégiques de l’implantation des IDE à savoir une stratégie « primaire » ou d’accès aux ressources naturelles de sol et de sous sol, une stratégie de marché ou « Horizontale » et une stratégie « Verticale » ou de minimisation des coûts.
Ce comportement, est sans doute, confirmé dans la réalité jusqu’au milieu des années 90, mais toutefois, le processus de globalisation a remis en cause ces stratégies, et d’autres stratégies transversales qui combinent de façon alternative et simultané entre stratégie Horizontale et stratégie Verticale (Yeaple, 2003), dites « Globale »ont vu la lumière.
A. Stratégie de sous-sol :
Cette stratégie est apparut dans le XVIème siècle avant même l’évolution de concept globalisation. Elle n’est pas par la suite ni une caractéristique de l’économie globale ni de l’économie multinationales. L’inexistence, le manque, ou la recherche de meilleur qualité et /ou de minimum de coût poussent les firmes multinationales à rechercher les ressources naturelles dans d’autres pays étrangers.
Elle est très simple à l’expliquer, elle ne dépend ni coûts ni facteurs, le seul déterminant est l’existence des ressources naturelles assez importante dans le pays d’accueil qui doit avoir un minimum de stabilité économique et politique.
B. Stratégie Horizontale ou de marché :
Elle vise à produire des ateliers « relais » (Michalet,1999) pour produire d’une part pour le marché local d’implantation une gamme de biens qui reproduisent partiellement ou intégralement celle de la maison mère, et d’autre part, elle concerne les pays qui ont un niveau de développement équivalent ( investissement de type Nord Nord) .
Le choix de la localisation, ou de pays d’accueil dépend des conditions offertes par le territoire pour accéder au marché. La taille de marché est le facteur le plus déterminant dans cette stratégie.
En outre le tableau suivant (tableau 1) montre les autres déterminants de cette stratégie autre que la taille de marché à savoir les préférences du consommateur local et la structure de marché. Elle est préférable à des productions différenciées soumises à une compétitivité hors coût.
C. Stratégie Verticale ou de délocalisation :
Cette stratégie « désigne la migration d’activités du territoire national vers l’étranger pour tirer parti des écarts internationaux de coûts des facteurs » (Françoise, 2004). Cette migration se traduit par l’implantation des filiales « ateliers » (Michalet, 1999) spécialisés dans un segment de leur chaine allant de la production vers la distribution.
L’objectif ultime de cette stratégie est de réduire au minimum le coût de la production (coûts de facteurs dont essentiellement le coût de main d’ouvre). Donc, les différences de dotations des facteurs et les avantages comparatifs jouent un rôle important dans le choix de la localisation.
D’une façon générale, la plupart des firmes multinationales exportent des composants vers les filiales étrangères et réexportent vers le marché d’origines les biens produites à l’étranger.
Les facteurs les plus significatifs pour cette stratégie sont : le coût de transport et de télécommunication, participation à l’intégration régional, le coût de la main d’oeuvre…
La distinction entre ces deux dernières stratégies n’est pas facile, car la firme se trouve parfois devant des stratégies d’intégrations complexes, elle adapte des stratégies Horizontale et Verticale (Yeaple, 2003) en mémé temps.
W.Andreff a définit cette combinaison en disant que « les stratégies globales, apparus dans certaines FMN depuis une quinzaine d’année , ont plusieurs caractéristiques , la première d’entre elles étant précisément que la FMN joue systématiquement sur les trois stratégies , en fonction de ses contraintes microéconomiques propres de l’état des marchés nationaux et mondiaux, et des localisations avantageuses qui se présentent à elle , sinon à tout instant ,du moins au moment de chaque décision stratégique » (Christophe Strorai , 2003, P5)
Ces stratégies sont préférables que de s’engager seul à l’un de ces stratégies lorsque le coût de transport est au dessous d’un certain seuil.
Tableau 1: Types d’IDE classés selon la motivation des firmes(12)
Le concept de flux des IDE a évolué dans le temps en passant par des stratégies simples à des stratégies complexes. Chacune de ces stratégies a ses propres déterminants qui influencent sur l’évolution et l’attractivité de ces flux. Cette évolution nous poussons par la suite à identifier l’impact de ces flux sur l’économie des PED.
1.1.2. L’impacts des IDE sur les économies des PED :
Mallampally et al (1999) ont affirmé que « L’IDE est devenu une source importante de financement extérieur pour les pays en développement »(13).Ils ont plusieurs effets sur l’économie du pays : sur la croissance, sur le capital humain, sur la structure d’échange …
A. Impact des IDE sur la croissance :
Borensztein.E, J.De Gregorio et J-W.Lee (1998), ont suggéré à partir d’une étude empirique des données de 69 PED au cours de deux dernières décennies, que les flux des IDE sont très importante pour le transfert de la technologie et à la contribution de la croissance par la suite.
Constantina Kottaridi et al (2010) ont apporté une nouvelle contribution à la littérature existante sur le sujet de lien entre les flux des IDE et la croissance économique. En passant par des preuves empiriques qui tiennent compte des effets non linéaires du revenu initial et de capital humain sur la croissance, ils ont conclu que les entrées des IDE ont renforcé la croissance économique des pays à revenu intermédiaire au contraire des pays à revenu élevé, qui ont subi deux régimes différents des flux des IDE sur leur croissance.
Barthélemy et Démurger (2000) quant à eux, à partir d’un modèle de croissance endogène constitué d’un échantillon de 24 provinces chinoises durant de 1985-96, ont souligné que le transfert de la technologie étrangère à travers les « Spillovers » liés aux IDE est un déterminant clé de la croissance économique provinciale en Chine.
De Gregorio (1992), en travaillant sur un panel de 12 pays d’Amérique latine entre 1950 et 1985 et de même E.M.Ekanayake et al (2010) en se référant à des données annuelles sur un groupe de 85 pays en développement couvrant l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes pour la période 1980-2007, ont s’accordé sur une relation significative et positive qui existe entre les investissements étrangers et la croissance économiques de ces pays.
Mais, l’accroissement de ces flux n’est pas une garantie pour réduire la pauvreté et maintenir les effets positifs sur la croissance. Pour que l’IDE arrive à diffuser les Spillovers de transfert de la technologie et de pousser la croissance économique d’un pays en développement, deux conditions doivent être remplies.
D’abord, les PED doivent être attractifs à l’égard des investisseurs étrangers et par la suite leurs environnements doivent être opportuns pour absorber les effets de la technologie.
B. Impact des IDE sur les investissements domestiques :
L’investissement domestique est définis : « comme un processus d’accumulation de capital qui se fonde sur des comportements adaptatifs impliquant une dynamique d’ajustement et de correction en fonction de ses réalisations passées et des réalisations actuelles et passées d’autres facteurs économiques »(14).
D’après une étude macroéconomique empirique, basé sur un modèle théorique d’Agosin et Mayer (2000), Noomen Lahimer (2009), a définit la relation entre les IDE et ID à partir d’un échantillon de 42 pays d’Afrique Subsaharienne allant sur la période du 1990 au 1995.
Les résultats montrent que l’effet des IDE sur l’ID est positif, significatif et stable : une augmentation d’un point des IDE, implique, une augmentation simultanée des ID entre 0,10 et 0,13 point.
Dans une étude plus ciblé sur certains pays membres de l’OCDE et d’autres non membres de l’OCDE entre 1970-90, De Mello (1999), a montré qu’il existe une relation de complémentarité entre les flux des IDE et celle de l’ID.
Alors que, Agosin et Mayer (2000), à partir d’une analyse des données de panel de trois régions en développement (Afrique, Asie, Amérique Latine) pour la période 1970-1996, ont montré qu’il existe un effet d’éviction pour les pays individuel au sein de chaque région. Les effets des IDE sur l’ID sont loin d’être toujours favorables et que les politiques simplistes à l’égard des IDE sont peu susceptible d’être optimale(15).
Par contre, Bosworth et Collins (1999) ont montré qu’il n’existe aucune relation entre les flux des IDE et les investissements domestiques autrement, au contraire des autres études, il n’existe ni effet d’éviction ni effet de complémentarité engendrés par les IDE sur ID.
C. Effet des IDE sur la structure d’exportation :
L’expérience de l’ANIMA (2010) a montré que les flux des IDE aboutissent à des effets dynamiques sur la structure commerciale du pays d’accueil. L’explosion des avantages compétitifs assurés par les FMN, donnent le pays hôte la possibilité d’augmenter sa production locale tout en bénéficiant par le développement des intrants. (Graphique 2).
Selon l’OCDE (2002) « Le principal intérêt de l’IDE pour les pays en développement en matière d’échanges tient à sa contribution à long terme à l’intégration de l’économie d’accueil dans l’économie mondiale selon un processus faisant vraisemblablement intervenir une augmentation des importations ainsi que des exportations »(16).
D. Effet des IDE sur le capital humain :
L’article « Is foreign direct investment a cure for economic growth in developing countries? Structurel model estimation applied to the case of the South shore Mediterranean»(17), a tenté d’expliquer les effets des IDE sur le capital humain.
En effet, une analyse des économies de sept pays de la rive sud de la Méditerranée, au cours de la période de 1982-2009 a été réalisé. Les résultats dévoilent que les IDE sont considérés comme un produit homogène qui génère des effets positifs sur les économies du pays d’accueil.
L’impact positif sur l’accumulation de capital humain est expliqué en grande partie par l’existence des firmes multinationales .Ces dernières ont un impact relativement important sur l’enseignement supérieur.
Les retombées technologiques des flux des IDE nécessitent une main d’oeuvre qualifié et de haut niveau, ce qui amène les pays d’accueil à assurer une formation professionnelle adéquate, à entretenir l’enseignement supérieur par des programmes d’éducation qui satisfaire les besoins et les attentes des investisseurs étrangers.
Selon l’OCDE « A partir du moment où des individus sont employés par des filiales d’entreprises multinationales, leur capital humain peut être encore amélioré par une formation et un apprentissage sur le tas ».
Jamal Bouoiyour, et al (2009) ont tenté de vérifier à la fois l’impact direct et indirect des flux des IDE et du capital humain sur les économies de 63 PED pendant la période du 1960-2004. Les principales conclusions de cet article affirment qu’un accroissement de 1% de ration d’IDE sur le produit interne brut (PIB) implique une augmentation de 0 ,304% de taux de croissance de PIB.
Mais cette croissance ne signifie pas une amélioration systématique de la production des entreprises locales, car l’effet des IDE sur la productivité est négatif et non significatif. Elle dépend essentiellement de la capacité d’abortion des pays hôtes.
Tableau 2 : Facteurs amont et effets aval des IDE (diagramme tiré de l’expérience d’ANIMA)
Source : Bénédict de Saint – Laurent « l’impact des IDE sur le développent économique des pays. Etat de l’art et application à la région », ANIMA, Décembre 2010
Les IDE constituent un moteur de croissance pour les PED. Ils permettent de dégager des externalités positives sur leurs économies. Nous avons montrés dans la section précédente que ces flux procèdent à une augmentation de la croissance, de transfert de technologies, amélioration de capital humain, accroissement de la production locale…
La décision de la FMN de choisir une stratégie convenable dépend de certains déterminants qui ne sont pas liés uniquement à ses propres caractéristiques mais aussi à un certains facteurs de l’attractivité du pays d’accueil. Nous traiterons donc dans la deuxième section, les principaux déterminants des flux des IDE
Section 2 : Revue de littérature sur les déterminants des IDE :
Plusieurs théories ont tenté de développer une vaste littérature qui rend compte des facteurs déterminants qui poussent une firme à combiner ses activités à l’échelle mondiale. Cette diversité des théories explicatives des IDE est la conséquence d’une variété des questions qui peuvent être présentés : Pourquoi une firme choisit-elle de s’investir à l’étranger ? Ou cette firme vat – elle s’installer ? Sur qu’elle base la firme choisit son pays d’accueil ? Quels sont les facteurs déterminant pour stimuler l’attractivité les IDE ?
1.2.1. Approche éclectique « OLI » :
Dunning (1973) est l’un des premiers qui a donné une explication économique aux flux des IDE. Il s’intéresse tout particulièrement au choix de la localisation des firmes multinationales, et par conséquent à la question des déterminants de la distribution géographique des IDE. Il a proposé trois types de facteurs explicatifs : les facteurs de coûts (inflation, main d’oeuvre, facteurs de production), les facteurs liés au climat des affaires (stabilité politique, démocratie, degré d’endettement) et les facteurs de marché (taille, croissance).
En s’inspirant de la théorie de l’organisation industrielle, il a complété sa première explication, en développant l’approche éclectique qui présente les facteurs déterminants de ces flux et qui ne s’arrête pas à prédire mais aussi bien à expliquer certain mouvements financiers à l’échelle internationale.
Cette approche a reprend les trois grands types d’avantages à la multinationalisation: « The (net) competitive advantages which firms of one nationality possess over those of another nationality in supplying any particular market or set of markets. These advantages may arise either from the firm’ s privileged ownership of, or access to, a set of income-generating assets, or from their ability to co-ordinate these assets with other assets across national boundaries in a way that benefits them relative to their competitors, or potential competitors. The extent to which firms perceive it to be in their best interests to internalize the markets for the generation and/or the use of these assets; and by so doing add value to them. The extent to which firms choose to locate these value-adding activities outside their national boundaries». (Eric Jasmin, 2003)
Cette avance est intitulé au non de ces trois avantages « OLI » : l’avantage spécifique de la firme (O. comme Owner ship advantages), l’avantage à la localisation à l’étranger (L. comme location advantages) et l’avantage à l’internalisation (I. comme Internalisation advantages), dont chacun de ces déterminants se rattache à un niveau d’analyse bien déterminé (Mucchielli, 1991). Nous présenterons dans le tableau ci-dessous la spécificativité de chaque déterminant.
Tableau 3: Approche « OLI »
Source : Résumé de l’auteur
Réunir les avantages spécifiques et réussir à les internaliser, permet la firme de garder la maitrise de la pénétration du marché en gardant ainsi son activité d’exportation et en installant son propre réseau de vente, seuls les avantages liés à la localisation constituent une condition nécessaire et suffisante de l’IDE.
La simultanéité de ces trois avantages est nécessaire pour que l’investissement à l’étranger se réalise(18) . Cette approche a été critiquée par Kojima (1982) et Mucchielli (1985). Cependant, ces 1ère études, qui sont basés sur l’économie industrielle n’étaient pas toujours pertinentes pour expliquer comment une firme peut élaborer une stratégie pour attirer les IDE. Mais, il constitue, toutefois, le repère pour certaines nouvelles théories à se développer et à commencer leurs débats.
1.2.2. Approche « NTCI » :
L’approche de nouvelles théories du commerce international (NTCI) sont venues pour pallier les insuffisances de la théorie traditionnelle en « plaçant la concurrence imparfaite au coeur de l’analyse, soulignent le rôle central des économies d’échelle et des coûts de transport dans le processus de décision des firmes(19)».
Cette approche a fait naitre deux types de stratégies : Les firmes de types horizontaux (Brainard, 1993) apparaissent lorsque les avantages à s’implanter à proximité de consommateurs sont élevés relativement aux avantages liés à la concentration des activités. Ce type d’investissement est pratiqué en général dans les pays développés dont l’objectif est la conquête de marchés locaux.
Les résultats du modèle de Brainard sont complétés par l’approche de Markusen et al. (1996) qui annoncent une nouvelle stratégie à savoir les IDE verticaux. Ces derniers ont pour objectif la recherche de l’avantage comparatif, d’où ils orientent le choix de l’implantation des activités des firmes vers les pays qui lui offrent plus d’avantage. Ils s’intègrent généralement dans une vision traditionnelle de processus de production.
Malgré la différenciation de ce deux stratégie, la distinction entre eux reste ambigu dans le fait que certaine firmes adaptent parfois des stratégies complexes. Elles intègrent à la fois des stratégies horizontaux et des stratégies verticaux. (Yeaple, 2003).
1.2.3. Approche « pull factor» :
La performance d’un cadre macroéconomique propice et stable est une condition nécessaire pour l’attraction des flux des IDE. Selon Kinda Tidiane (2009) « Les facteurs internes ou «pull factors» caractérisent de manière générale les conditions macroéconomiques d’un pays qui peuvent influencer les flux de capitaux privés à destination de ce pays. Ils incluent entre autres le taux de croissance économique, le taux d’intérêt domestique, la fiscalité, le taux d’inflation et la volatilité du taux de change ». Ces facteurs jouent un rôle dominant dans l’explication de ces flux.
En introduisant le concept d’incertitude et l’acquisition de connaissance sur le marché étranger. P, Conconi, A. Sapir et M .Zanardi (2010) ont montré que la connaissance de la structure de pays hôte et de composition de leur marché est un facteur déterminant pour que la probabilité d’intégrée sur leur marché sera forte.
De leur part, Hermes, N et Lensink, R(2003), Alfaro et el. (2004) ont montré qu’un bon développement du système financier joue un rôle important dans la stimulation des flux des IDE. Alors que Wang(1990) et Borensztein et al. (1998) ont suggéré que le capital humain est un facteur significatif pour les IDE.
En se basant sur la théorie néoclassique(20), la localisation géographique s’avère un facteur déterminant pour attirer les flux des IDE, Krugman (1991) dans sa publication « Géographie and Trade», il a insisté sur le rôle positif des frais de transport et de la taille du pays sur les flux des IDE.
La récente flambée des entrées de capitaux vers l’Asie et l’Amérique latine a été initialement expliquée par un environnement macroéconomique et politique sain et stable. Guillermo A. Calvos, Leonardo Leiderman, and Carmen M.Reinhart(21)(1996) l’avaient expliqué par l’évolution domestique.
Tous ces théories ont s’accordé sur un certains facteurs qui décrivent la structure du pays d’accueil. La stabilité macroéconomique s’avère en premier vue un élément essentiel pour stimuler les investisseurs étrangers.
A coté de ces résultats théoriques, il existe une multitude des théories empiriques qui ont essayés d’identifier les différents aspects positifs et négatifs qui affectent la décision d’une FMN. Nous reviendrons sur ces résultats empiriques dans le chapitre 3.
Conclusion
A partir des années 80, un nouveau concept de commerce international a été développé. Les investissements directs étrangers sont considérer comme un moyen de financement extérieur qui aide les pays en développements à surmonter les situations pervers de leurs économies.
Plusieurs définitions ont été attribuées à ce sujet. L’OCDE le définit comme « un type d’investissement transnational effectué par le résident d’une économie (« l’investisseur direct ») afin d’établir un intérêt durable dans une entreprise (« l’entreprise d’investissement direct ») qui est résident d’une autre économie que celle de l’investisseur direct »
Alors que Gannagé (1985) le considère « un choix fondé sur un processus de décision entre des alternatives globales accompagnées de transfert d’un ensemble d’avantages spécifiques ».
Cette multitude des définitions s’accordent entre elles sur le caractère de l’intérêt durable de ces flux. Ces derniers pouvaient prendre plusieurs stratégies dont nous avons cité les stratégies de sous sol, les stratégies Horizontale, stratégies Verticales (Michalet, 1999). Cependant, la globalisation a contribué à la naissance d’une autre stratégie qui englobe à la fois ces deux dernières stratégies, dite globale (Yeaple, 2003).
L’importance de ces flux sur les économies des PED est l’une de préoccupation de certains économistes. Pour certains, les IDE ont un effet positif sur la croissance d’une économie (Borensztein et al (1998), Barthélemy et Démurger(2000)..). Alors que d’autre les étudient en rapport avec les investissements domestiques (De Mello(2000), Bosworth et Collins(1999), Noomen Lahimer (2009). La relation entre IDE/structure d’exportation (ANIMA, 2010) et IDE/capital humain (Jamal Bouoiyour et al, 2009) sont aussi expliqué. La deuxième section de ce chapitre a étudié les différents déterminants selon des différentes approches. L’approche « OLI », « NTCI » et « Pull factor » sont nos principales études.
Tous ces derniers ont s’accordé sur l’idée que l’investisseur étranger donne une grande importance aux caractéristiques propres du pays d’accueil.
A prés cette présentation générale des IDE, nous allons passer à un cadre plus précis en étudiant les flux des IDE en Tunisie.
9 OCDE (1997) : “Définition et référence détaillées des investissements internationaux”, Economica Paris P31
10 Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le développement : « Etudes de la CNUCED sur les politiques d’investissement international au service du développement », Nations Unies, New York et Genève, 2008.
11 OCDE : « Définition de référence de l’OCDE des Investissements directs internationaux quatrième édition 2008», p25, OCDE2010.
12 Christian, A et al, « Investissements directs Américains et Européens dans les PECOS : quel rôle des effets de change ? », Revue économique, vol.57, N°4, juillet 2006, p.771-792
13 Boudjedra Faouzi : «Risque pays, IDE et crise financière internationale évaluation et étude empirique», Laboratoire d’Economie d’Orléans (LEO), version préliminaire, Avril 2004.
14 Lahimer N. « Investissements directs étrangers et investissements domestiques en Afrique Subsaharienne : effet d’éviction ou de stimulation ? », université Paris-Dauphine. LED.
15 http://www.unctad.org
16 OCDE, « L’investissement direct étranger au service du développement optimisé les avantages minimiser les couts », organisation de coopérative et de développement économiques, 2002.
17 http://www.freepatentsonline.com.
18 Boulalam F. « Les institutions et Attractivité des IDE », colloque International « ouverture et émergence en Méditerranée», Rabat-Maroc 17 et 18 Octobre 2008.
19 Fantagné L. et Pajot M. « Investissent direct à étranger et échanges extérieurs : un impact plus fort aux Etats –Unis qu’en France. » Economie et statistique, N°.326-327, 1999 : 71-95.
20 Boulalam F. « Les institutions et Attractivité des IDE », colloque International « ouverture et émergence en Méditerranée», Rabat-Maroc 17 et 18 Octobre 2008
21 Guillermo A. C.,Leiderman L., et Reinhart C.M. « Inflows of Capital to Developing Countries in the 1990s», Journal of Economic Perspectives, Vol.10 No. 2, Spring 1996, 123-139.
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