Introduction
Les pays de l’UEMOA, tout comme la plupart des pays en développement, se trouvent confrontés à l’insuffisance des ressources domestiques notamment l’épargne intérieure pour financer leurs économies. Il leur faut donc trouver d’autres alternatives pour faire face à ce déséquilibre Investissement-Epargne (I-S). Deux solutions s’offrent face à cette inquiétude : le recours aux crédits internationaux ou aux IDE pour faire face à ce déficit d’épargne. Malheureusement, la première solution fut limitée par leur niveau d’endettement, la baisse de l’APD contrairement aux initiatives de Monterrey en 2002, et par la récente crise financière internationale.
Dans un tel contexte, notamment depuis 2000, les pays en développement ont accordé un intérêt particulier aux IDE comme principale source de financement externe privé au détriment des prêts sur les marchés financiers et de l’APD, (CNUCED, 2006). Ainsi, en 2000, les flux d’IDE étaient dix fois plus élevés que ceux de l’APD. Les entrées d’IDE dans les Pays en Développement (PED) en 2008 ont atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré ; soit 630 milliards de dollars. Globalement, dans les mêmes périodes, notamment en 2005, la part des PED reste faible ; soit 36% comparativement à celle des pays développés qui représentent 59% dans les entrées mondiales d’IDE(15), et celle des pays en transition (Pays d’Europe du Sud-est et de la Communauté d’Etats Indépendants) est de l’ordre de 4%.
Par ailleurs, la part des IDE en direction des PED est en progression régulière, passant de 15% en 1980 et 25% en 2000 à 36% en 2005. Ce taux s’établissait à 42,91% en 2009 et environ 50% en 2010. Cependant, ces flux se sont davantage orientés plus vers les pays d’Asie et d’Amérique Latine que vers l’Afrique Subsaharienne. En effet, en 2009, l’Afrique n’attirait qu’environ 12% des IDE à destination des PED ; soit près de 5% des flux d’IDE mondiaux. Aussi, au-delà de la faiblesse des IDE en direction de l’Afrique, force est de reconnaître que ceux-ci sont pour la plupart dirigés vers les pays pétroliers ou miniers et vers les économies les plus industrialisées comme celles de l’Afrique du Sud et la Tunisie. Ce constat est valable pour les pays de l’UEMOA dont les flux d’IDE demeurent faibles, malgré la mise en oeuvre de stratégies et politiques de promotion des investissements visant à accroître leur attractivité depuis les années 1990. Ainsi, il apparaît opportun d’apprécier les tendances des flux entrants d’IDE dans les pays de l’Union. Une telle analyse permettrait à partir d’une approche descriptive de faire des comparaisons de tendances entre régions au niveau mondial, l’UEMOA et d’autres zones d’intégration d’une part, et au sein des pays de l’UEMOA d’autre part.
Le présent chapitre comporte quatre sections. La première section présente la démarche méthodologique. S’agissant des deux sections suivantes, elles sont consacrées à la mise en évidence de l’évolution des flux mondiaux d’IDE en procédant à des comparaisons interrégionales des flux d’IDE en direction de l’UEMOA. Quant à la dernière, elle donne un aperçu de l’attractivité de l’Union.
15 CNUCED (2006) : Rapport sur l’investissement dans le monde, P1