De l’analyse de contenu, il ressort que dans la presse burkinabè il y a des pratiques respectant la présomption d’innocence. Le respect de la présomption d’innocence a été observé dans 65 articles dont 30 dans Sidwaya, 16 dans L’Observateur Paalga et 19 dans Le Pays.
Très généralement, dans les quotidiens burkinabè, le respect de la présomption d’innocence découle de la terminologie utilisée par les journalistes pour désigner les personnes poursuivies.
Il y a respect de la présomption d’innocence lorsqu’un article de presse présente la personne poursuivie comme un présumé coupable, un inculpé, un prévenu ou un accusé.
L’inculpé est une personne soupçonnée d’une infraction pendant la procédure d’instruction. En France, le législateur a estimé que l’inculpation, l’acte par lequel le juge d’instruction signifie à la personne poursuivie qu’une enquête sera ouverte contre elle, n’est pas neutre. Il a donc remplacé l’inculpation par la mise en examen, considérée comme étant moins tendancieuse, par la loi de 1994 ayant réformé le Code de procédure pénale. Ainsi en France, on ne désigne plus la personne poursuivie au stade de l’enquête par le terme « prévenu », mais plutôt par l’expression «personne mise en examen ». Tel n’est pas encore le cas en droit positif burkinabè.
Le prévenu est une personne contre laquelle est exercée l’action publique devant les juridictions de jugement en matière correctionnelle et contraventionnelle. L’accusé, lui, est une personne poursuivie devant les juridictions criminelles.
Outre la terminologie utilisée par les journalistes pour désigner les personnes poursuivies, on constate dans certaines illustrations d’articles traitant des affaires pénales une volonté de protéger la présomption d’innocence.
C’est donc à travers la terminologie et les illustrations que nous aborderons tour à tour dans Sidwaya (Section I), L’Observateur Paalga (Section II) et Le Pays (Section III) les pratiques respectant la présomption d’innocence. Mais, nous tiendrons compte de la spécificité de chaque journal.
Page suivante : Section I : Les pratiques de Sidwaya
Retour au menu : La présomption d’innocence dans la presse quotidienne burkinabè