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CHAPITRE VI : L’HUMANITE RENOUE AVEC LE VIEUX COMBAT DE LA GAUCHE : LA LAICITE

Non classé

I) POURQUOI L’HUMANITE RENTRE DANS LA QUERELLE DES LAICITES ?

A) L’HUMANITE : UN JOURNAL DE GAUCHE ET D’OPINION

L’Humanité doit ses deux caractéristiques à la personnalité de son fondateur Jean Jaurès. Il fonde en 1901 le parti socialiste français, parti qui s ’engagera pour un socialisme au visage modéré et auquel s’opposera à partir de 1902, le parti socialiste de France créé par Jules Guesde et Edouard Vaillant. Ce dernier parti représente le courant marxiste de la gauche. Mais ce sont justement Guesde et Vaillant qui se joignent à Jaurès dès la naissance de L ’Humanité. Dans les premières années, L’Humanité s’attire la participation d’intellectuels importants : des écrivains comme Anatole France, Jules Renard et Louis Aragon, le critique littéraire Gustave Lanson ainsi que l ’homme politique Aristide Briand.

Si, dès s a fondation, comme nous venons de le constater, L ’Humanité est un journal d’opinion attaché à la gauche ; ce n ’est qu’en 1905, un an après sa création qu ’il devient un journal de Parti : celui de la Section 172 Française de l’Internationale Ouvrière. Le journal est donc caractérisé par deux hommes : Jules Guesde et Jean Jaurès , donc par deux tendances : l ’une révolutionnaire et l ’autre réformiste. Cependant, l’unité sera rétablie lors de l ’affaire Dreyfus : on aura un consensus au sein du socialisme français q ui se veut le défenseur de la justice, des opprimés, de la République contre les ennemis. Valeurs, d’ailleurs, qui sont défendues dans l’affaire des foulards.

Dès le départ, L’Humanité s ’engage pour la défense de la laïcité ( sans remettre en cause celle-ci). En effet, le journaliste Gilles Smadja approuve dans un article (40) la décision du collège de Creil en 1989 : « Un principe de la laïcité qui fait précisément toute la preuve de son bien fondé et de sa nécessité dans la situation du collège de Creil. » Le journal affirme donc son engagement et sa position par rapport à la laïcité et explique aussi les raisons à travers un article (41) d’Alfred Sorel qui offre son point de vue : « Les Républicains, fondateurs de la laïcité ont vigoureusement combattu ce concept de neutralité, essentiellement négatif. » « La neutralité confessionnelle n’implique en aucune façon la neutralité philosophique», affirmait J.Ferry devant le Sénat, le 31 mai 1883.

En 1881, s ’adressant aux instituteurs, il précisait : « Vous avez é té affranchis comme citoyens par la Révolution Française, vous allez être émancipés comme instituteurs par la République de 1880 :

comment n’aimeriez-vous pas et ne feriez – vous pas aimer dans votre enseignement et la Révolution et la République ? ». Nous voudrions rappeler que ce texte fait suite au compte-rendu du Conseil d ’Etat qui a légiféré sur le port des insignes religieux en classe. Rapport qui a déplu et auquel s’oppose Alfred Sorel :

« Comme on pouvait le redouter, la circulaire ministérielle sur la laïcité représenterait si le projet soumis à la Cour du Conseil Supérieur de l ’Education Nationale restait en l ’état un grave répression ». De plus, il fait de la République une continuité logique de la Révolution, et de la laïcité un principe fonda mental auquel il corrobore le concept de la lutte des classes. « Cette audace de la bourgeoisie de l ’époque eut bien sûr ses limites : les conflits sociaux, l ’exploitation capitaliste sont soigneusement occultés et c ’est à travers les expéditions coloniales que les écoliers apprennent à connaître le monde. Mais, par rapport à l ’enseignement dogmatique et autoritaire de l ’église, l’école laïque fondée sur une appréhension scientifique du monde , sur la liberté, la croyance au progrès de chaque enfant et de chaque homme, constitue une avancée considérable de la raison, de l’humanisme, de la pensée démocratique. »Nous pouvons expliquer aussi l ’engagement de L’Humanité contre le port du voile pour des raisons politiques très simples. Rappelons que la C.G.T et la C.F.T.C siégeant au Conseil Supérieur de l ’Education se sont abstenus tandis que F.O et l ’U.N.I votaient contre. On peut dire que syndicalement , l ’extrême-gauche reste fermement opposée au port du voile à l ’école. L’Humanité, dans son article du 21 octobre 1989, « Laïcité en cause » affirme : « Autour de l ’affaire des foulards, plusieurs responsables religieux voudraient affadir les règles laïques. C’est pourtant la seule garantie contre la montée du prosélytisme agressif. » Phrase qui témoigne de la ferveur avec laquelle le journal s’engage à protéger un des principes qui ont fait l’histoire de son parti politique. Engagement que rejoint d ’ailleurs l ’éditorialiste Claude Cabanes en rappelant le lien étroit qui lie la gauche et le combat pour la laïcité : « Pour quel mauvais ragoût à la sauce politicienne Lionel Jospin a t-il vendu un des principes que la gauche a porté au cours de tous ses courants depuis un siècle, celui de la laïcité. ».

B. LE VOILE ET LA CONDITION DE LA FEMME SELON L’HUMANITE .

Nous avons vu dans le chapitre précédent, combien l ’affaire des foulards, (d’abord un fait divers) s’est transformé en un fait de société et cela essentiellement dû à la presse qui en a fait un débat passionnel, une polémique qui opposa et divisa la F rance sur divers sujets. Nous nous attarderons ici sur l ’image que L’Humanité donnera au voile, le symbolisant de soumission, d ’infériorité de la femme et son aliénation par l’homme et la religion.
Le 24 octobre 1989, Gisèle Moreau (42) défend les droits de la femme : « Le port du voile dont la résurgence n’est pas indépendante de la montée de l ’intégrisme a certes une signification religieuse, mais il constitue aussi et surtout une terrible répression de la condition féminine. Nous ne pouvons évidemment pas l ’approuver. L’école de notre pays ne rendrait pas service aux jeunes filles musulmanes , pour lesquelles elle est un moyen d ’émancipation , en avalisant l’école le port du voile…. ».

Apportons quelques éléments critiques à ce passage qui semblent spolier l ’idée essentielle sur le port du voile. Le voile, symbole du respect du aux femmes musulmanes est la marque de la pudeur dans la tradition islamique. Cet extrait voudrait aussi sous-entendre que ces jeunes filles soient opprimées. L ’auteur dénigre toute possibilité de démarche personnelle et n ’émet pas l ’hypothèse que ces filles traversent une période de leur adolescence( période oppositionnelle et besoin de se singulariser, désir d’identification à un groupe , aux parents , à la communauté musulmane ). L’auteur y voit par contre un signe d ’assujettissement des enfants et de la femme par rapport aux pères. Selon le journaliste toujours, l ’émancipation doit passer par un rejet de la pratique de la religion et le refus du port du voile, dénigrant le fait que, par exemple, pour une française d’origine maghrébine, sa finalité est la marque de son épanouissement et le retour à la religion qui passe aussi par le port du voile. Nous sommes en 1989, et l ’affaire de Shérazade en 1993, prouvera que le port du voile peut-être également une démarche personnelle sans quelconque oppression, qu ’il n ’est pas une « prison », des chaînes que l ’on met aux femmes, à son émancipation mais bel et bien la marque d’une réelle liberté, la liberté de pouvoir suivre les préceptes de sa religion sans en être dérangé. Que nous délivre encore ce journal, ou de quelle manière transmet-il son point de vue sur la condition féminine des jeunes filles et femmes d’origine maghrébine ?

L’Humanité passe par l ’interview de jeunes d ’origine maghrébine de la deuxième génération : le titre des articles révèle la position du journal ainsi qu’une seule partie de l ’opinion publique. L’article du 24 octobre 1994, « Un pas en arrière » , dans lequel Dalila est une jeune employée de vingt-cinq ans, qui a fait ses études en France : « En Algérie, après l ’indépendance, les femmes se sont battues pour enlever le voile et maintenant on revient en arrière… ». Il est évident ici que l ’Humanité révèle l ’opinion d ’une jeune femme émancipée qui se dresse contre sa culture d ’origine pour différentes raisons, elle se trouve dans une situation oppositionnelle pour des raisons politiques, idéologiques mais peut-être pas religieuses. D’ailleurs, elle en témoigne : « Il faut faire attention si elles veulent porter le voile, OK, mais tout ce tralala pour un voile, faut voir d’où ça vient . » Le journal reclasse cela dans un conflit de générations entre l’ancienne qui a continué à adopter les coutumes du pays d ’origine, qui les a expatriés avec elle, cherchant à l ’imposer à la génération suivante qui elle cherche à se « débarrasser des carcans d ’une culture qu’il trouve dépassé ». Voilà le schéma que suit L’Humanité.

La femme se retrouve transformer en champ de bataille dans ce conflit de générations. Lors d ’un autre entretien avec une jeune maghrébine(43), le quotidien vient argumenter sa thèse : « Porter le voile pour moi, c ’est nul. Si mon père me le demandait, je lui dirais non…..Le voile est un signe de soumission et, avec mes copines, ce que l’on veut, c’est surtout plus de liberté. ».

L’Humanité se transforme en véritable porte parole de ce mouvement revendicatif, c’est à dire de ces jeunes maghrébines qui s ’opposent au port du voile, non parce qu ’elles rejettent leur religion mais parce qu’il est le symbole d ’une certaine forme de ségrégation et qu ’il représente l’autorité paternelle qu’elles combattent.

Cependant, le point de vue de ces jeunes filles interviewées par le journal n’est pas le reflet et la position de toutes les maghrébines de France. Nous pourrions citer des exemples contraires, comme celui de Shérazade ou Me. D., 40 ans, mère de famille, interviewée par nos soins et qui déclare : « Je suis professeur de langue et au travail, je ne porte pas le foulard car encore une fois, il pourrait être mal interprété, mais à l ’extérieur, oui. Loin d ‘être une prison, il est et demeure pour moi le symbole de ma vertu et une totale liberté. Il y a une époque, seules n’étaient pas voilées les femmes esclaves et une fois affranchies, celles-ci portaient le voile. Quelle fierté donc de le porter à cette époque, de montrer et revendiquer sa liberté. Aujourd’hui, c’est le contraire. »

A la lecture de L’Humanité, nous constatons qu ’il existe deux types d’images de la femme maghrébine : – la femme arabe voilée, soumise, pudique, ect…

– la jeune femme « beur » en voie d ’intégration et revendicative de son identité. Attardons-nous sur la deuxième image que le journal nous renvoie. Il décrit des jeunes femmes qui sont en quête d ’une identité entre le modèle du pays d ’exil et l ’image d’une jeune femme occidentale de leur temps. Elles viennent ici compenser l ’image négative que va donner leurs frères. ( A plusieurs reprises, l ’Humanité parle de l’engagement des maghrébins, des beurettes au sein du P.C). Le Parti Communiste mise donc sur elles pour diverses raisons et aussi pour l’avenir d’un islam plus laïcisé.

Ce qui ressort de l ’affaire des foulards ( novembre 1989) est la catégorisation des jeunes maghrébins et par opposition, celle des jeunes « beurs ». L’Humanité en fait une véritable emblème, reléguant en quelque sorte ses aspirations au travers de leurs interviews, montrant qu ’elles veulent se projeter dans une émancipation spécifique tout en acceptant le parti républicain et la laïcité. Il affirme aussi qu ’elles ont toutes en elles la volonté de se battre contre leur oppression. A cette oppression, déclare le journal, il faut ajouter le poids du père, des frères, de la tradition islamique et de la religion.

Notons seulement que cela varie en fonction du statut social : une jeune fille d ’un haut fonctionnaire en Algérie, poursuivra ses études à l ’étranger, aura une vie sociale libérale, tandis qu ’une jeune des Aurès vivra le poids énorme des traditions. Le journal L’Humanité aurait-il oublié que la condition féminine des maghrébines pouvait être déterminé par sa classe sociale ?

II) L’HUMANITE REFUTE LA THESE D’UN COMPLOT ISLAMIQUE ET DENONCE L’EXCLUSION

A) DENONCIATION D’UN COMPLOT CONTRE L’ISLAM

Dés le début de l ’affaire, L’Humanité émet l ’hypothèse que derriére le voile se profile un complot à l’égard de l’islam.

Le 30 Novembre 1989, c ’est Antoine Casanova, (44) lors d ’une déclaration sur la laïcité : « Le voile des abandons », qui lance l ’idée d’une machination pour nuire à l ’islam. Ce qui a conduit à cette conclusion, c ’est toute la surmédiatisation : « S ’emparer d ’une douzaine de cas litigieux pour faire oublier le comportement de respect de laïcité qui est celui de la quasi-universalité des enfants d’immigrés, développer un immense tumulte médiatique, parler de menace islamique(comme le font Lepen et la Droite, mais aussi bon nombre de personnages proches du pouvoir) contre la laïcité et la république, c ’est à la fois une imposture et une mauvaise action. Le principal effet de cette campagne fébrile , artificielle, périlleuse a été d’insuffler oxygène aux extrémistes racistes et intégristes qui a, d’ailleurs, dans cette affaire une incontestable provocation. Outre le fait qu ’elle sert à ne point parler des luttes des étudiants , des enseignants et des ATOSS face aux désastreuses conditions de la rentrée universitaire, l ’agitation concertée et condensée sur l ’affaire des foulards, sa dramatisation, le tour singulier de ses rebondissements ( avec, par exemple, l ’annonce de l’avis du Conseil d’Etat entre les deux tours de scrutin de Marseille et de Dreux ) ont servi à redonner aliment, aide et publicité complaisante à la démagogie du fasciste et antisémite Lepen , lui-même continuateur d’une longue tradition d ’extrême droite de combat contre l ’école publique et contre la France tricolore issue de la Révolution » .

Ce qui préfigure dans cet article est l ’idée que l’affaire du foulard sert de trompe l ’oeil afin d ’éviter de mettre le doigt sur des sujets sensibles tels que les problèmes liés à l ’Education Nationale. Cette idée de diversion , c ’est à dire d’une manipulation médiatique dirigée par l ’Etat, nous revient le 28 septembre 1994. Bruno Peuchanel (45) déclare : « Il est aujourd’hui ministre , se nomme François Bayrou et agite trois foulards comme on agite le muleta pour tromper le taureau . Diversion classique qui fait fi des classes surchargées , des lycéens sans lycées, des étudiants sans FAC, des maîtres-auxiliaires sur la touche. Avec en prime, de quoi créer chez les jeunes le sentiment d’une exclusion de plus…. ».

La thèse développée par L’Humanité y voit une stratégie de l ’état pour faire « fi » des autres gros problèmes que connaît l ’Education Nationale en France par peur de voir une manifestation de masse. Le voile devenant un fervent consolidateur des défenseurs de la laïcité. L’état aurait retrouvé un consensus connu aux enseignants et l ’agiterait quant le besoin s ’en ferait ressentir. Cette idée est d’ailleurs défendue par Jean Berque (46), dans le sens o ù il y a eu un péril rouge, voilà venu le temps du « péril vert , de la menace islamiste : « Toutes les occasions sont saisies pour présenter l ’Islam sous des jours odieux, il partage ce triste privilège avec certaines idéologies, tel le marxisme. Pour le dire sans fard : pour réussir en France, dans la société courante, il faut dire du mal de l ’islam et du marxisme. »

De fait , L’Humanité va orienter ses déclarations et ses interviews en fonction de cette thèse, et précisément vers l ’article de Madeleine Réberiaux(47), le 26 octobre 1994. A la question : « Que pensez-vous de la circulaire Bayrou et de ses conséquences ?». Cette grande universitaire de renom, répondit : « La circulaire relance le débat de façon hypocrite. Elle ne mentionne pas le foulard mais des « signes ostentatoires ». Elle a donné à ceux qui n ’attendaient que cela des signes pour monter du doigt les maghrébins. Elle va dans le sens de ce qui se passe depuis Folembray, cet été. Il existe à la limite un risque de purification ethnique. Dans un pays où les syndicats, les sont en perte de vitesse, le danger est grand de se replier sur une ligne politique dont sont exclues les principales victimes de la crise sociale, dont les personnes d’origine maghrébine. »

Force est de constater que, contrairement à l ’affaire de 1989, le voile vient à la suite des lois Pasqua sur le « tout sécuritaire », concernant l’immigration mal ressentie par l ’opinion publique et par la population d’origine maghrébine qui y voit une fois de plus une action menée à l’encontre de l’islam. L’Humanité, dont l’un de ses contrats est la lutte contre les lois discriminatoires, le racisme, la xénophobie et la défense des droits des immigrés, s ’engage doublement dans la condamnation de la circulaire Bayrou. Dénonçant celle-ci d ’être la continuité de la loi des suspects instaurés par Charles Pasqua. D’autant plus que la circulaire Bayrou, comme nous le précise Madeleine Réberiaux (48), s ’inscrit dans une politique d ’inquiétude sécuritaire suite à l ’assassinat de plusieurs français en Algérie, après l’opération de Folembray : de supposés « islamistes » assignés en résidence en réalité, détenus dans une caserne désaffectée, puis, pour la plupart, expulsés au Burkina Faso. Ce qui est donc dénoncé est le débordement de la suspicion à l ’égard de communauté maghrébine et musulmane. Cette circulaire, pour le journal, est d ’une autre manière, un carburant pour alimenter le discours conduisant à voir un possible suspect dans tout arabe et dans tout musulman et s’accréditer l ’idée que l ’intégrisme islamique était représentatif de l’islam tout entier. A partir de là, il n ’en condamne pas moins la circulaire Bayrou comme discriminatoire et attentatoire.

B. LE REFUS DE L’EXCLUSION

Le non au voile de L’Humanité signifie : le droit à l ’éducation doit primer sur le droit à respecter des pratiques religieuses. L’Humanité
se range derrière le non au voile dans l ’affaire de 1989 pour diverses raisons :

1. La défense de la laïcité, dont les motifs historiques ont déjà été analysés.
2. La peur de voir derrière le voile la montée d’un complot islamique.
3. Le parti communiste refuse de reléguer le religieux dans la sphère publique, rejoignant ainsi la position de Michel Morineau(49) :

« Il est temps que les citoyens reprennent en main leur destin collectif. Qui d ’entre eux, confondu par les cléricatures civiles, ne serait tenté de réagir au nom de l ’anticléricalisme de ses pères, eux, qui franchirent un premier seuil en 1791 et laïcisèrent l ’état en 1905 ? Je le soutiens : en 1991, la laïcisation de l’état est à l’ordre du jour. Et l ’anticléricalisme est encore son arme ; il faut voter la « constitution civile » pour la cléricature non religieuse qui a envahi l’espace politique, économique, culturel ! Deux ans après, au nom de la laïcité des institutions, il faut lui fa ire jurer fidélité aux principes de la république. Et tant pis pour les réfractaires ! Il poursuit en citant : « Pierre Mendès France a dit : « La République doit se construire sans cesse car nous le concevons éternellement r évolutionnaire, à l ’encontre de l’inégalité, de l’oppression, de la misère et de la routine des préjugés, éternellement inachevée tant qu’il reste un progrès à accomplir… ».

L’anticléricalisme a de nouveaux combats à livrer. Ce n ’est plus tout à fait contre ceux d ’avant ni avec les mêmes qu’hier. Cette idée de lutte n nous la retrouvons dans le vocabulaire spécifique à l’Humanité concernant l ’affaire : « un voile sur la laïcité », « laïcité en cause », « le recul passe mal », « la dérive du voile », « un voile en trop », « la laïcité s e déchire », « un voile sur la laïcité »… Mais la position du P.C se durcit et se précise après la décision du Conseil d ’Etat. L’Humanité(50) fait état des réactions dont celles du P.C. Hélène, une présidente du groupe communiste au Sénat nous précise l ’Humanité, déclare : « Un coup est porté à la laïcité. La laïcité est pour les communistes.

La volonté d ’ouvrir l’école à tous, de permettre à tous de s ’insérer sur un pied d ’égalité, dans le refus des intégrismes et cela, ce n ’est pas un avis du Conseil d ’Etat qui peut le faire, mais bien un bon budget pour l ’Education Nationale. » De même André Lajoinie se joint à l ’opposition du port du foulard dont il exprime les raisons et son mécontentement auprès du Conseil d ’Etat : « C’est communiste ne tolère pas cette dérobade du pouvoir et demande un débat à l ’Assemblée Nationale, afin de montrer que seuls les principes d’une laïcité moderne de l ’école peuvent ,par le dialogue, permettre la bonne scolarisation de tous les élèves et la pleine insertion des enfants d ’immigrés. » L ’idée essentielle défendue par l’Humanité que le journaliste Laurent Renard rappelle à plusieurs reprises(51) est le fait que le voile occulte un autre problèmes, celui de l’Education Nationale : « les conditions difficiles de cette rentrée, l’insuffisance criante du budget… ».(52)

Le journal l ’Humanité veut donc inscrire l ’a affaire du foulard dans une logique économique. Je m ’explique : si l ’Education Nationale avait plus de moyens financiers ( budget plus conséquent), humains ( plus de professeurs), moins d ’enfants par classe, il y aurait moins de problèmes. Schéma quelque peu simpliste mais argument que le journal reprend toutefois. Le périodique craint par ailleurs que le port du voile ne devienne le creuset (et, en extrapolant, les classes) d’une gangrène sous-jacente si les différences apparaissent.

D’ailleurs, Jean Brunhes (53), en rappelant ce que devait être la laïcité dans une lettre ouverte au Ministre(54), déclare : « Monsieur le Ministre, je vous le dis avec force, il n e faut pas reculer sur leur validité. L’école ne peut être que l ’école de tous, elle ne peut être active contre l’exclusion et la montée du racisme que si elle sait repousser les tentatives d ’en faire un champ clos d ’affrontement, son lieu de prosélytisme religieux ou d’une idéologie qui porte atteinte aux droits de la femme, à sa dignité… Nous, communistes, qui n ’avons jamais défendu une conception étroitement antireligieuse de la laïcité, nous n’en sommes que plus fondés à exiger le respect des règles de laïcité et d ’organisation de la vie scolaire. Qui seul peut garantir le pluralisme et la liberté de conscience ?».

Cette idée de défense de la laïcité pour empêcher la propagation de l’intégrisme est défendu à plusieurs reprises, notamment le 21 octobre 1989, en première page dans un petit encadré à droite, on peut lire : « Autour de l ’affaire des foulards, plusieurs responsables religieux voudraient affadir les règles laïques. C’est pourtant la seule garantie contre la montée d’un prosélytisme agressif. »

L’Humanité fait très certainement allusion à la Fédération des musulmans de France, qui le 19 octobre 1989 préconisait le port du voile ; M. Daniel Youssez, un des dirigeants de la Fédération a estimé que c ’est une « atteinte à la pudeur » que d ’interdire le voile, je cite : « On n’enlève pas sa culotte devant les gens. ».

Ainsi, L’Humanité brandit lui aussi la menace intégriste et le danger hypothétique qui se cache derrière le voile. On dénote à la fois une certaine dichotomie ; le journal se trouve partagé entre l ’idée de défense de la liberté d ’expression et le refus de l ’intégrisme. Divergence d’orientation d’ailleurs que l ’Humanité reprend dans un article du 8 octobre 1994(55), à travers le communiqué de la Jeunesse Communiste : « La liberté d’expression est un droit inaliénable à respecter, tant que cette expression ne fait pas l ’apologie de la haine, de la violence, du racisme, de la ségrégation (…). De fait, il ne s ’agit pas de se prononcer pour ou contre le port du foulard, mais de refuser qu ’il puisse être un motif d ’exclusion. ». On s ’aperçoit en lisant le périodique que celui-ci est sans aucun doute engagé dans le combat contre la ségrégation, le racisme mais aussi l ’exclusion sous toutes ses formes. Nous ne cherchons pas ici à justifier le non /oui au voile (cf. :B1) de l ’Humanité d ’autant plus que ce oui au port du voile pourrait s’apparenter plus à un non à l’exclusion. Le oui au voile, pour ne pas persister dans l ’exclusion, s’est vu marqué par une évolution au sein même du journal qui, comme nous avons pu le constater, s’était opposé au foulard lors de l ’affaire en 1989, mais pour des raisons bien spécifiques à cette époque ( cela laisse suite à l ’affaire Rushdie, où L’Humanité y voyait une certaine forme d ’intégrisme et d’intransigeance religieuse, l’événement Rushdie est encore présent dans les mémoires et le voile vient quelque temps après justifier le fait que nous n ’en avons pas encore fini avec le retour du Religieux !).

Cependant, une des caractéristiques du périodique reste :

1. sa lutte contre toute forme d’exclusion(56)( sociale, religieuse…)
2. sa lutte contre l ’intégrisme, le religieux dans une plus large mesure ( cf. l’obscurantisme de la Fatwa.).

L’Humanité ne manque pas d ’argument pour s ’élever contre l’interdiction du port du voile et l ’exclusion des jeunes files ; le journal s’élève et notamment la Jeunesse Communiste (57) contre ce qu ’ils nomment une entrave à la liberté d’expression, à la liberté de penser, au droit à la différence, au droit à l ’éducation. L ’engagement du journal, c’est de voir aussi s ’élargir ses interdits : « accepter un tel interdit, c’est la porte ouverte pour interdire l ’accès au lycée de jeunes qui auraient telle ou telle opinion politique, philosophique ou autre sur notre société. »(58)

Dans cette affaire de 1994, L’Humanité dénonce finalement une circulaire légitime mais antidémocratique, qui vont à l ’encontre des lois républicaines sur l’école.

III) LE NON DE L’HUMANITE AUX DECISIONS DU CONSEIL D’ETAT

A) L’OPPOSITION A L’AVIS DU CONSEIL D’ETAT DU 27 NOVEMBRE 1989

Le Conseil d’Etat rend son avis le 27 novembre 1989. Il s ’ensuit une véritable contestation au sein du P.C.F qui accuse le Conseil d’introduire le voile à l’école et de « nourrir la montée du racisme ».

Le quotidien voit dans cette décision un véritable recul du ministre en matière de la ïcité et l ’article du 28 novembre porte un jugement sceptique sur l ’avis prononcé par les « sages » , c ’est pourquoi il sous-titre : « l ’avis donné hier soir par le Cons eil d’Etat autorise le recul opéré par le ministre de l ’Education en matière de la ïcité à l’école ».

L’Humanité s’oppose ici à la politique menée par Lionel Jospin, d’ailleurs c’est plus le ministre qui est mis en accusation que l ’avis du Conseil : « C ’est Lionel Jospin qui a rendu public hier soir au ministère de l ’Education , l ’avis du Conseil d ’Etat sur la laïcité. Un avis auquel il a voulu immédiatement s ’identifier dans une courte déclaration en reprenant les dispositions essentielles. Pas de surprise donc. Rien qui n ’ait été dit par le ministre tout au long de l’affaire. Comment s ’en étonner puisque, en recourant au Conseil d’Etat , Lionel Jospin recherchait avant tout une caution juridique au renoncement aux principes de laïcité, qu ’il avait posé en quelque sorte par hypothèse ».

Le journal s ’oppose et critique la décision du Conseil d ’Etat, car les communistes y voient dans leur ensemble une atteinte à la laïcité . En effet , L’Humanité nous offre les déclaration de Hélène Luc, présidente du groupe communiste au Sénat : « Un coup grave est porté à la laïcité. La laïcité est pour les communistes la volonté d’ouvrir l ’école à tous, de permettre à tous de s ’insérer sur un pied d’égalité, dans le refus des intégrismes et, cela , ce n ’est pas un avis du conseil d ’Etat qui peut le faire, mais bien un bon budget pour l’Education Nationale… »(59) .Ces positions s’alignent sur celle d’André Lajoinie qui selon lui , c ’est « une décision qui nourrit la montée du racisme » et déclare : « Même complété par des attendus obscurs et hypocrites exprimant une réserve vis à vis des insignes religieux qui « par leur caractère ostentatoire ou revendicatif constitueraient un acte de provocation, de prosélytisme ou de propagande », cet avis porte atteinte aux principes de la laïcité de l’école ce qui ne peut que nourrir la montée du racisme et de la peur. Cet avis, qui n’a pas force de loi, laisse entière la responsabilité du gouvernement », la laïcité dont parle André Lajoinie est ainsi définie par Hélène Luc, présidente du groupe Communiste au Sénat ; c’est : « La volonté d’ouvrir l’école à tous, de permettre à tous de s ’insérer sur un pied d’égalité, dans le refus des intégrismes… » Phrase qui rappelle une fois de plus que le véritable malaise ne se situe pas autour du foulard mais autour du budget alloué à l’Education Nationale ; avis d’autant plus partagé par Raphaêl Szanfeld, Responsable National du courant de pensée Unité et Action de la F.E.N(60) qui voit dans cette affaire une occultation des réels problèmes scolaires : « Force est de constater que cette affaire tombe à pic pour occulter le débat sur la politique scolaire du gouvernement, au moment même où l’Assemblée Nationale débat du budget et alors que la rentrée universitaire révèle l’ampleur des difficultés et l’insuffisance de moyens auxquelles est confrontée l ’assemblée du système éducatif. »

Mais il existe des positions radicales au sein du Parti Communiste, notamment celle de Catherine Margaté, membre du Comité Central, qui voit dans le voile l ’idée d’un complot islamiste, sommeillant dans la société et essayant de s ’insérer à travers l ’école pour déstabiliser l’ordre établi : « Il y a un vrai problème de la laïcité. Cela pose la question des moyens de l’école pour la réussite de chaque enfant. Le voile islamique n ’est pas un signe religieux comme un autre. Autoriser le port du voile serait une concession à l ’intégrisme, à une régression de la condition de la femme. »(61)Catherine Margaté réunit ici deux positions extrêmes ; l ’une soutenue par l ’extrême-gauche, qui voit dans le voile, la manifestation d ’un malaise social, celui de l’insuffisance des moyens de l ’Education Nationale et l ’autre, soutenue par l ’extrême-droite qui soutient que le voile est une manipulation intégriste afin de subvertir la société française. Véritable poujadiste de l ’affaire du voile, Catherine Margaté démontre ainsi ce qu’est l’intégrisme laïciste.

B. L’HUMANITE DEFEND LES INTELLECTUELS.

Le 27 octobre 1989, cinq intellectuels : Elisabeth Badiner, Régis Debray, Alain Debray, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler publient une lettre ouverte à Lionel Jospin, dans Le Nouvel Observateur du 2 novembre 1989, contre le foulard islamique. Appel solennel qui, en guise de préambule, brandissait la menace d ’une catastrophe : « L’avenir dira si l ’armée aura vu la réunion de l’école républicaine. »

L’Humanité répond à la lettre le lendemain (62) et montre son adhésion aux cinq intellectuels ( démarche politique parce que ces intellectuels sont proches du Part i Socialiste ou attachement pour convictions propres à l ’identité du journal ) . Ce n’est ni un nouveau pamphlet, ni vraiment une fraude mais un texte qui, tout en se voulant plus « culturel » que « politique », ne désespère pas d’amener le gouvernement à revoir sa copie, d ’obtenir tout au moins que le parlement jusqu’ici tenu à l ’écart, en débatte. La démarche du journaliste, ici, sera de reprendre les principes soulevés par les cinq intellectuels dont notamment ceux menés par Régis Debray sur la nécessité de défense de la laïcité, sur la différence. L ’Humanité rejoint aussi les prises de position du philosophe Finkielkraut(63), qui met en évidence la particularité française du concept de la laïcité, issue des Lumières et de la Raison, valeurs auxquelles s ’attachent le périodique.

L’appel des cinq met en évidence deux concepts de la laïcité, l ’une radicale et l ’autre ouverte. Une laïcité de l ’intégration, et une autre exclusive, enfermée sur sa vocation à l ’universalité. L’Humanité est un mélange des deux. A la fois, il se range à côté de ceux qui veulent réussir l ’intégration des populations étrangères ( pour cela, il faut éliminer les différences au maximum), et d ’un autre côté, son attachement au P.C.F lui vaut une vocation à la véhiculation du concept international, universel. C ’est pourquoi, le journal rejoint Finkiekraut sur l ’opposition de l ’absolu de la raison aux particularités et surtout à la particularité des croyances. Séparation pure entre la « lumière des raisons » et « les tentatives de la foi ».

C’est à ce titre que l ’Humanité croit défendre l ’école républicaine, qui exigerait des élèves de laisser leur particularisme au vestiaire pour « s’ouvrir ensemble au monde commun de la culture », pour avoir » le loisir d ’oublier leur communauté d’origine et de penser à autre chose que ce qu ’ils sont, afin de pouvoir penser à eux-mêmes. »(64)

La qualité des signataires de l’appel, la dureté de leur texte ont mené plusieurs journalistes, non moins attachés à la laïcité, à réagir. A citer en particulier, l’hebdomadaire Politis qui a répliqué à l ’appel paru dans le Nouvel Observateur, en publiant une réponse aux cinq personnalités, sous le titre : « Pour une laïcité ouverte »65. Joëlle Kauffmann, Harlem Désir, René Dumont, Gilles renault et Alain Tounaux plaident pour une « laïcité conquérante qui offrirait à chacun des conditions objectives d ’un choix individuel à son rythme ; » ils parlent aussi d’« un Vichy de l ’intégration des immigrés », et concluent que si l’exclusion fait le lit de l’intégrisme, alors elle fait aussi celui du F.N. ».

Le directeur du Nouvel Observateur lui-même prend des distances (66) par rapport aux signataires à la suite de vives critiques de confrères . De même que le sociologue Alain Tournaux qui répondait dans Le Nouvel Observateur67 à l ’appel des cinq : « Profs, ne capitulons pas ! » par un article intitulé : « Foulard, la raison ne suffit pas. »

La particularité du journal L’Humanité est de placer l’affaire du foulard dans un contexte politique et cela au travers de deux articles signés Laurent Renaud. L ’un du 6 novembre 1989 : « Coup de pied en touche » et l ’autre du 3 novembre 1989 : « La laïcité se déchire », sous-titré : « Plusieurs intellectuels et personnalités proches du Parti Socialiste dénoncent la capitulation du gouvernement. ». Le périodique ne donnera pas précisément et clairement sa position mais cherche à montrer qu ’autour de cette affaire, la laïcité est en danger et que c’est tout un système de normativité qui est en danger. Il veut également démontrer que ce système, fondé sur des principes acquis par la lutte depuis longue date, risque d ’être mis en péril par le parti Socialiste et que celui-ci se divise sur la question du foulard.

C. LES CONTESTATIONS DU JOURNAL FACE A LA CIRCULAIRE BAYROU 1994.

Dans un article intitulé : « Foulard islamique : fermeté et dialogue chez les profs »,68 le journaliste Bruno Peachamiel nous offre son point de vue « Du voile au masque », après une description des faits. Selon lui, « la rentrée 1994 n’avait aucune raison de différer de ces réponses de terrain adaptées à chaque cas. Mais le ministre F. Bayrou en a décidé autrement. Sa récente circulaire a délibérément relancé le débat dans un contexte de montée de l ’intégrisme. Où est-il, cet enseignant affirmant en 1989 que « tout geste d ‘exclusion peut entraîner le développement des écoles coraniques, qui seraient beaucoup plus nuisibles à l ’intégration que le port du voile sur les cheveux. Il est aujourd ’hui ministre, se nomme François Bayrou et agite trois foulards comme on agite la muleta pour tromper le taureau. Diversion classique qui fait fi des classes surchargées, des lycéens sans lycée, des étudiants sans fac, des maîtres-auxiliaires sur la touche. Avec, en prime, de quoi créer chez les jeunes le sentiment d ’une exclusion de plus . ».

L’Humanité s ’engage avec énergie contre la politique de F. Bayrou, dont « la circulaire atteint toutes les intolérances » comme le souligne Claude Pondemer, secrétaire de la Fédération des Yvelines du Parti Communiste Français. On y ressent plus un engagement politique qu ’une forte conviction personnelle : « Les incidents qui se produisent actuellement à Mantes-La-Jolie, à propos de la circulaire Bayrou dans les écoles, révèlent son inadaptation et le piège qu ’elle contient dans toute son ampleur. Au-delà de la A.O d’un ministre (…) dans notre pays. Bayrou et sa circulaire attirent toutes les intolérances. Les communistes sont pour le rejet… ou des coulisses du Ministère de l’Intérieur. »(69) C ’est un véritable réquisitoire dont fait preuve Claude Pondemer. Nous ressentons l ’énergie déployée par le fervent militantisme pour caricaturer la politique menée par le parti adverse. Le 8 octobre, c ’est à la Jeunesse Communiste ( le J.C) de faire un communiqué dans L’Humanité(70) , pour s ’opposer à la circulaire Bayrou, y voyant « une atteinte à la liberté de penser » mais aussi une « atteinte au droit à la différence. ».

40 L’Humanité, 7 août 1989, Le Difficile Dialogue.
41 L’Humanité, Etre laïque aujourd’hui, 12 décembre 1989.
42 Gisèle Moreau : secrétaire au Comité Central du P.C.F.
43 L’Humanité , 27 octobre 1989, Paroles sans voile de Gilles Smadja
44 Rajoutons que le combat contre l’exclusion est présent bien avant l’affaire du foulard. L’Humanité du 16.10.89 ; « un voile en trop » se termine par : »le pire, c’est l’exclusion ».
45 L’Humanité du 28.09.94 ; « Du voile au masque »
46 J. Berque, professeur au Collège de France, s’exprime dans Hommes et Migrations d’avril à mai 1991.
47 Universitaire et Présidente de la ligue des droits de l’homme.
Interview de L’Humanité du 26.10.94 ; « Il ne faut pas exclure les jeunes filles voilées ».
48 Opt.cit. 9.
49 Michel Morineau : Secrétaire National de la Ligue de l’Enseignement. Il exprime sa position dans la Revue trimestrielle : Projet n.225 du printemps 1991.
50 L’Humanité du 28 novembre 1989.
51 Ibid.
52 Extraits d’articles du 23 octobre 1989 et du 6 novembre 1989.
53 4 novembre 1989 (L’Humanité, La réponse du 7.)
54 intervenant au nom du parti communiste.
55 L’Humanité, 8 octobre 1994, Foulards : la Jeunesse Communiste dit non à l’intolérance.
56 Un article du 16 octobre 1989 signé J.M, Un voile en trop, où le journaliste termine par : « le pire, c’est l’exclusion. »
57 Cf. Le communiqué dans l’Humanité du 8 octobre 1994.
58 Op. cit. Dans l’article du 8 octobre 1994.
59 L’Humanité du 28.11.89 ; « La Caution de Jospin »
60 Article du 8 novembre 1989.
61 Propos recueillis par Jean-Michel Cordier le 30 novembre1989
62 Article du 3 novembre 1989, La laïcité se déchire.
63 Propos du Nouvel Observateur du 2 novembre 1989.
64 Ce même Finkielkraut que l’Humanité cite dans son journal le 30 novembre 1989, à la suite d’une manifestation pour la défense de la laïcité : « Des intégristes de certains pays guettent la réaction de la France pour étendre leur totalitarisme. Dans ce même article, Jean-Michel Cordier cite trois des intellectuels ( Finkielkraut, Kintzler, Debray) et, dans la totalité, se positionne en ne reprenant que des opposants au voile.
65 Politis, le 9 novembre 1989.
66 Le nouvel Observateur du 9 novembre 1989.
67 Le Nouvel Observateur du 16 novembre 1989.
68 Article du 28 septembre 1994.
69 L’Humanité, le 7 octobre 1994 : « Le piège de la circulaire Bayrou » de Claude Pondemer.
70 « Foulards : La J.C dit non à l’intolérance. »

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