Les Villes tunisiennes sont confrontées à de multiples défis et enjeux résultant de la croissance de la population urbaine. Parmi ces défis notons processus de l’étalement de l’urbanisation, l’extension fonctionnelle de la ville très au-delà du périmètre de l’habitat aggloméré, l’accélération de la mobilité tant des individus que des marchandises, les pressions sur les ressources environnementales, sont autant de phénomènes qu’il est impossible de comprendre si l’on oublie leur dimension spatiale.
Le phénomène de l’étalement spatial qui bouleverse depuis plusieurs décennies l’organisation et le fonctionnement des grandes et mêmes des petites villes aboutit à la création d’excroissances urbaines qui sont des espaces intermédiaires entre la campagne et qui semblent peu conformes aux principes du développement durable. En effet on considère que le développement de lotissements et les phénomènes de ségrégation urbaine contribuent à dégrader l’habitat et la qualité de vie des résidants et engendrent des coûts de gestion de plus en plus lourds pour les collectivités concernées. Doit-on considérer dans ces conditions le processus d’étalement et ses conséquences comme une fatalité ? Est-ce l’étalement urbain qui pose problème ou les conditions dans lesquelles il se déploie ?
Dans ce qui a précédé, une tentative de montrer les méthodes et les outils avec les quels on atteigne à développer une politique d’aménagement cohérente à l’échelle d’un territoire, notamment en terme de préservation d’un patrimoine agricole comme c’est les cas des agrumes à Menzel Bouzelfa. Dans ces conditions, les petites communes comme celles de Menzel Bouzelfa sont-elles en mesure d’utiliser ces nouvelles technologies d’aide à la planification ?
L’ensemble de ces facteurs appelle à une refonte du mode de gestion de la ville qui doit miser sur son capital économique st social et sur la force de ses compétences et autre réseaux d’acteurs. La ville ne doit pas être gérée suivant un modèle traditionnel et centralisé mais elle doit être innovante dynamique et créative.
La ville innovant doit mobiliser son réseau d’acteurs autour de projets de développement pour reprendre l’idée de S. BELLY sur la question de la gouvernance urbaine.
Enfin la question du développement durable doit être présente dans toute analyse spatiale et ce concept ne peut être envisagé sans une forte implication de la population dans le processus de prise de décision et ce travers des instances et des procédures comme les comités de quartiers, les forums de citoyens. Dans cette perspective, la mise en place d’un Agenda 21 pour la ville de Menzel Bouzelfa, devient plus qu’une urgence sachant que ce projet devrait susciter de la part de la population un sentiment d’appartenance à un territoire qui leur appartient.