Ce mémoire consacré aux relations de coopération entre professionnels du spectacle et professionnels de la culture, a montré comment la coopération peut se construire au sein d’une équipe qui rassemble des compétences différentes. Des études réalisées sur la coopération entre tourisme et culture ont révélé que ces deux secteurs mènent des activités en parallèle sur des territoires communs, alors même qu’ils auraient des intérêts à coopérer. Ils n’éprouvent pas ou peu le besoin de coopérer, car ils n’ont pas identifié les avantages d’une coexistence entre leurs métiers ; ou bien conscients de certaines limites de coopération et des déséquilibres que celle-ci peut soulever, ils sont réticents à vouloir se rapprocher. Des situations de conflits peuvent en effet apparaître quand les actions de l’une des parties prenantes vont à l’encontre des objectifs de l’autre partie. D’où l’importance de définir des formes d’intentionnalité et une relation de confiance préalable à la coopération.
La coopération peut répondre à plusieurs besoins et être envisagée comme un moyen ou une fin, l’un pouvant inclure l’autre dans des proportions variables. Coopérer peut s’avérer être une nécessité face par exemple, à l’ampleur que prend un évènement culturel comme un festival, où sont sollicités les acteurs du tourisme pour répondre aux problématiques d’accueil, de transport et d’hébergement. La coopération d’autre part se crée sur la base d’un projet où les acteurs du tourisme et acteurs de la culture sont à la recherche de réelles complémentarités. C’est le cas pour le festival Au Bonheur des Mômes, où le Théâtre de la Toupine travaille sur la programmation artistique et oeuvre conjointement avec l’office de tourisme pour intégrer le contenu artistique dans un contexte local qui puisse prendre en compte les habitants, et attirer également les visiteurs en leur faisant découvrir en contrepoint du festival, les ressources culturelles du territoire. Le tourisme met en scène l’évènement, en créant une ambiance agréable au village qui se transforme en un véritablement lieu de représentation scénique rassemblant artistes et publics. Il tient un rôle essentiel dans les conditions d’accueil des festivaliers, en élaborant notamment une offre de séjour festivalière.
Ainsi, ces études de cas ont montré le développement d’un tourisme festivalier qui appelle à imaginer des concepts originaux pour créer une destination attractive.
C’est donc autour du projet artistique, de sa relation au territoire, et des liens qu’il développe avec le tourisme qu’a été menée cette réflexion autour du tandem spectacletourisme.
D’un acte de coopération à petite échelle jusqu’à des exemples de coopérations complètes qui ont dévoilé des visions partagées sur des actions menées en collaboration, servant à la fois des buts culturels et des buts touristiques. Bob Mc Kercher and Hilary Ducros ont identifié à ce titre, de nombreuses relations possibles entre acteurs touristiques et acteurs culturels, en regroupant au sein du terme « coopération », différents niveaux de dynamique coopérative. Ils distinguent le partenariat [partnership] des relations professionnelles [relationship], considérant que le partenariat est une forme aboutie de la coopération qui repose sur la définition claire d’actions de management et d’objectifs opérationnels, ou les bénéfices de la coopération profitent aux deux secteurs. Alors que les relations professionnelles entre tourisme et culture constituent un rapprochement entre les deux secteurs, à travers des apports mutuels, mais sans que cela aille vers une véritable forme de coopération. La mise en place de stratégies qui visent à associer les secteurs du tourisme et du spectacle, doit aussi être impulsée à l’échelle des politiques culturelles et des politiques touristiques.
De façon à coordonner les politiques entre elles et de répondre notamment à des besoins de formations qui viseraient à l’apport de connaissances et le partage de compétences entre les deux secteurs.