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Conclusion :

La bancassurance s’est donc imposée en France comme un acteur majeur dans la distribution de produits d’assurance. Mais en conclusion et au regard de son évolution contemporaine nous pouvons nous demander si cette ascension va continuer ainsi.

D’après les auteurs, Alain Borderie et Michel Laffite (19), trois raisons pourraient stabiliser les parts de marché de la bancassurance par rapport à l’assurance traditionnelle sur notre territoire.

Il s’agit tout d’abord de la saturation du guichetier bancaire. En effet, les produits distribués par les banques françaises sont de plus en plus nombreux et par conséquent un grand nombre de chargés de clientèle doit être formé. Cependant malgré un effort de formation, l’appropriation de certains produits complexes peut être difficile et donc entraîner une saturation des chargés de clientèle.

Par ailleurs il existe une certaine difficulté pour faire progresser la relation client dans les banques. Si les banques ont de nombreux rapports avec leur client, elles ont, paradoxalement, une gestion de la relation client faible et donc la relation client ne progresse que très peu.

Enfin, l’assurance n’est dans la stratégie des banques qu’une activité de diversification. Cependant, l’arrivée des produits d’assurance au sein d’une banque a pu se faire au détriment des produits bancaires comme nous l’avons vu au cours de cette analyse et donc entraîner une crise de croissance au niveau du chiffre d’affaires de ces filiales.

Toutefois, malgré ces différents éléments, et malgré la crise financière actuelle qui a déjà commencé à freiner la bancassurance, nous pouvons penser que celle-ci dispose encore et toujours d’un fort potentiel.

D’ici 2012 les économistes prévoient en effet que le taux d’équipement des clients particuliers, professionnels et PME des banques doit doubler.
De plus, la bancassurance se lance désormais sur deux nouvelles offres : l’épargne retraite et l’assurance complémentaire santé qui sont de grandes opportunités de développement, même si la concurrence des assureurs et des mutuelles santés sera bien évidemment de plus en plus vive.
Les bancassureurs développent et améliorent également le niveau d’expertise de leurs conseillers et mettent en place des réseaux spécialisés pour répondre à une demande de conseil de plus en plus pointue.

Finalement le modèle français de la bancassurance s’exporte à l’étranger et de nombreux pays restent à conquérir. Les bancassureurs français tentent des rapprochements avec des banques européennes notamment avec l’Angleterre ou l’Allemagne en retard par rapport aux autres, ce qui laisse prévoir un élargissement du modèle français de la bancassurance à l’Europe.

Ainsi, cette volonté de mettre en place une « bancassurance à la française » prouve bien, comme nous avons pu le constater lors de cette étude, que si le succès de ce phénomène sur notre territoire est la conséquence des principes fondateurs de ce modèle, les spécificités françaises ont également joué un rôle primordial dans son bon développement.

19 A. Borderie et M. Laffite, La bancassurance, stratégies et perspectives en France et en Europe, 2004.

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