Les centres de formations de football ont toujours eu une place importante au sein de l’organisation du football français. Les politiques sportives de l’Etat depuis 1960 y ont fortement contribué. Les pôles d’excellence sont le symbole d’un sport de haut niveau étatisé, basé sur la compétition et sur l’importance de l’excellence au niveau international. Le récent débat sur les critères de la DTN, censé redonner à l’équipe de France les moyens de gagner en est la preuve. Les centres de formation sont quand à aux, plutôt les représentants de l’intégration du sport au niveau local, bénéficiant du soutien des collectivités. Mais ils sont aussi des passerelles entre la base du modèle du football français (le mouvement associatif, les clubs amateurs) et le monde professionnel des grands clubs français.
Car le football français, a rapidement voulu se professionnaliser, sous l’impulsion des présidents des équipes notamment. Cette volonté a induit des changements au niveau de la structure juridique des clubs justifiée par l’intégration croissante de variable économiques dans le football (explosion des droits TV, sponsoring…). Ils ont peu à peu adapté le statut d’entreprises et se sont comportés comme elles. Cherchant à développer leur compétitivité en recrutant. La libéralisation du marché du travail, opérée en 1995 allait toutefois conduire à une forte hausse des charges salariales et de des indemnités de transfert. Les clubs français ont alors privilégié la formation afin d’alléger ces charges salariales mais aussi car ils ne pouvaient pas lutter contre les présidents fortunés des championnats étrangers. Car de nouveau type de propriétaires sont arrivés, possédant des moyens financiers presque illimités. Ainsi, les changements opérés sur le marché du travail et les inégalités en termes de revenus des droits télévisuels et de capacités financières des clubs agissent fortement sur la politique de formation.
Enfin, la réussite du système de formation « à la française » appliquée au football est surtout le fruit de stratégie rationnelles de la part des clubs. Le système de ligue ouverte européen, basé sur la promotion relégation, les différentes législations en matière de contrôle des déficits ainsi que la présence de compétitions européennes génératrice de forts revenus créer de profondes inégalités. Les clubs français optent alors pour la stratégie de formation, moins couteuse et qui peut être très lucrative. Ces investissements en formation font de la France un pays générateur de talents. Toutefois, ce recours intensif à la formation n’est pas sans dérives (fort taux d’échec, fraudes, trafics, « pillage » des talents formés en France…)
Il devient donc indispensable de mieux protéger le système français de formation français. Des pistes sont explorées au niveau européen comme la proposition d’obliger les clubs à avoir 5 joueurs de la même nationalité que celle du championnat dans lequel ils évoluent. Ou encore la limitation du nombre de contrat professionnel, comme cela était le cas en France jusqu’en 2000. Les joueurs formés au club n’étant pas inclus.
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